
Il se tiendra, le jeudi 29 septembre 2022, la première édition de la Conférence sur le niveau du Risque-Pays, dans l’investissement en République Démocratique du Congo (CRP-RDC) à partir de 08 h à l’espace KEMESHA de Kinshasa. Voilà ce qu’a annoncé le Ministre national des Finances, Nicolas Kazadi, à travers un communiqué de presse rendu public le samedi 17 septembre dernier et dont une copie est parvenue à notre rédaction. Selon l’argentier national, cette conférence sur le climat des affaires sera ouverte par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Des panels d’experts seront organisés, et puis des personnalités politiques, des diplomates, des responsables d’industries, des cadres des secteurs public et privé, ainsi que des membres de la société civile seront convié pour aborder les principales problématiques relevées dans le rapport risque pays.
Depuis plusieurs mois, la République démocratique du Congo a entrepris et poursuivi un travail d’amélioration de la notation, qui a porté ses fruits : En octobre 2021, Moody’s a changé la perspective de la notation de « Caal », Perspective Stable’ à « Caal, Perspective Positive » en vue d’un éventuel rehaussement de la notation. En janvier 2022, l’agence Standard & Poor’s a rehaussé la notation de la RDC de « CCC+, Perspective Positive » à « B-, Perspective Stable ». Cette notation a été ensuite réaffirmée le 1er août dernier.
En juin 2022, fort de ces succès, la RDC a sollicité une notation en monnaie locale de la part de l’agence de notation Bloomfield, à l’instar de nombreux pays du continent, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal Bloomfield a attribué la notation inaugurale de « BBB » (note d’investissement) avec une perspective stable à long terme et notation de « A2 » (note d’investissement) avec une perspective stable à court terme. Ces succès reflètent la bonne dynamique des réformes et les fortes perspectives de croissance de la RDC”, rapporte le communiqué de presse du ministère des Finances.
Une conférence aux multiples enjeux
Le rendez-vous Risque Pays RDC qui réunira des experts, des personnalités politiques, des diplomates, des responsables d’industries, des cadres des secteurs public et privé, ainsi que des membres de la société civile constitue un moment décisif pour arriver à accélérer processus d’amélioration du climat des affaires en RDC. Il faut d’ailleurs rappeler que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait présidé, le lundi 11 juillet dernier à la Cité de l’Union africaine, la deuxième réunion d’évaluation de l’état de la mise en oeuvre des réformes et assignations ministérielles en matière de climat des affaires en République démocratique du Congo.
Pour lui, le pays a besoin des investisseurs et des capitaux. ” Car sans un bon climat des affaires, il sera difficile de capter des investissements sérieux dans notre pays “, avait souligné. Tout en saluant les efforts d’appropriation de cette problématique par le gouvernement, en général, et par ses membres réformateurs, en particulier, le Chef de l’État envisage de réunir autour d’une table les opérateurs économiques, les ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques, afin de recueillir leurs aspirations profondes sur l’écosystème du climat des affaires en RDC, et leur regard sur les efforts institutionnels fournis à ce pour répondre à leurs différentes requêtes.
La mise en œuvre des réformes du climat des affaires constituera donc l’enjeu principal de cette conférence. Or, le Chef de l’Etat avait déjà, lors de la première réunion de l’état de la mise des réformes, instruit le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, ainsi que les ministres réformateurs de réaliser les résultats escomptés dans la mise en oeuvre des assignations y afférentes. Et puis lors de la 66ème réunion du conseil des ministres tenue le 26 août 2022 par vidéo-conférence, il a placé un mot sur la mise en place des indicateurs locaux de perception du climat des affaires. Il s’agit en fait du Baromètre National sur le Climat des Affaires qu’il va lancer officiellement, dans les prochains jours, à la faveur d’une Table ronde économique.
Selon le Gouvernement Sama Lukonde, ce dispositif permettra non seulement de renforcer le dialogue public-privé, mais aussi de fournir à l’exécutif national des éléments sur le ressenti direct des opérateurs économiques, de manière à lui permettre de mieux évaluer son action sur les questions du climat des affaires et par conséquent, de mieux orienter ses futures politiques y relatives.
Un autre enjeu majeur de ladite conférence, c’est la promotion des investissements en République Démocratique du Congo. Depuis l’élection de Félix Tshisekedi, la République démocratique du Congo est non seulement sortie de l’isolement politique mais aussi le pays a fait un grand pas dans pour faciliter les investissements étrangers sur son sol. Pour preuve, le géant américain Pepsi est en phase de s’implanter durant ce mois d’avril 2022 dans la zone économique pilote de Maluku, dans la périphérie de Kinshasa.
Dans un rapport publié récemment par l’administration Biden, les américains constatent l’ouverture aux investissements directs étrangers (IDE), notamment en provenance des États-Unis d’Amérique. C’est justement dans cette perspective que le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a créé une Cellule s’occupant du Climat des Affaires au sein de la présidence de la République, la plus haute institution du pays pour suivre l’amélioration de l’environnement économique et du climat des affaires, et assurer l’interface avec la communauté des affaires. Il faut donc aussi souligner que la RDC s’annonce aujourd’hui comme la nouvelle terre des créateurs d’entreprises. Avec le développement économique et la naissance lente d’une vraie classe moyenne, les opportunités d’affaires se multiplient. Beaucoup de congolais créatifs souhaitent entreprendre, et recherchent des opportunités d’affaires rentables à créer, pour faire fortune. Les secteurs porteurs de croissance sont multiples, notamment le tourisme, l’énergie, la construction, le bâtiment, aussi l’internet ; la formation, les services, mais aussi les secteurs traditionnels comme l’agro-alimentaires ou les jeux.
Toutefois, il faut reconnaitre aussi que l’environnement des affaires congolais présente toutefois des obstacles, notamment l’accès au financement difficile, les arrières administratives et douanières, le problème juridique, les difficultés à recruter du personnel qualifié ou de confiance, les Infrastructures et le tissu industriel trop peu développées. Mais, pour réussir en RDC, l’entrepreneur doit aimer le challenge et doit trouver des solutions ou les créer lui-même. Entreprendre et réussir en RDC est moins facile, mais les espaces énormes existent pour trouver sa place.
Djodjo Mulamba
