Economie

Réalisation permanente des assignations budgétaires : Barnabé Muakadi Muamba et la DGI continuent avec les prouesses

La Direction Générale des Impôts (DGI) continue avec des prouesses et à l’allure où vont les choses, cette Régie financière risque de dépasser ses assignations budgétaires pour le Budget de l’État, exercice 2023. Celles-ci s’élèvent à plus de 13 mille milliards de Francs congolais CDF). Un grand challenge dans la collecte des impôts. En effet, malgré la guerre d’agression que subit la République Démocratique du Congo (RDC) dans sa partie Est, la privant ainsi d’importantes recettes dont celles collectées par le fisc au poste frontalier de Bunagana et la conjoncture économique mondiale due à certaines tensions notamment l’impact de la guerre russo-ukrainienne, une chose est certaine : l’économie congolaise est résiliente aux différentes crises. Elle a résisté par le passé à la crise financière de 2007 (subprime), à la pandémie de Covid-19 et actuellement, face à l’invasion russe de l’Ukraine. Avec une économie extravertie, la RDC s’expose à tous les chocs exogènes. La guerre russo-ukrainienne a un impact négatif sur l’économie mondiale. La crise des céréales et du pétrole en est une parfaite illustration. C’est pendant les deux dernières crises que la RDC a opéré un miracle fiscal. Retour sur ce success-story.

En effet, il ne s’agit pas d’un hasard ou d’une génération spontanée. C’est le résultat d’un travail titanesque avec beaucoup de professionnalisme, de rigueur et de discipline. Depuis l’avènement du Directeur général Barnabé Muakadi Muamba à la tête de la DGI, un vent nouveau souffle. A vin nouveau, outres neuves, dit-on. Inconnu du grand public, ce pasteur de l’église La Main de l’Eternel, met en pratique ce qu’il prêche depuis des années :  » L’impôt est biblique. A César sa part, à Dieu la sienne « , disait-il un jour à la presse.

Vérificateur d’impôts pendant 27 ans, ce cadre de l’UDPS, le parti présidentiel, a consommé une rupture radicale avec le passé. Désormais, tout impôt collecté atterrit dans les caisses de l’Etat. Il a instauré la transparence. Le DG Muakadi mène une guerre sans merci contre le coulage des recettes, une véritable gangrène en RDC.  » L’impôt consiste à donner au gouvernement les moyens de sa politique « , déclare-t-il souvent à ceux qui le côtoient.

Il faut noter que la DGI n’a jamais réalisé 2 milliards USD par an depuis sa création jusqu’en 2019. Ses résultats étaient toujours négatifs avant l’arrivée du comité Muakadi. Une performance qui pousse certains compatriotes à déclarer haut et fort :  » Une gouvernance de qualité a une influence positive sur le rendement  ». Sur le boulevard du 30 juin où se trouve le cabinet du ministère des Finances, on ne tarit pas d’éloges envers la DGI.

Pour l’année 2021, par exemple, la régie financière avait dépassé ses assignations budgétaires. En 2022, la DGI a presque doublé ses assignations. Tenez : sur les 7.254 milliards de prévisions, la DGI a réalisé 11.472 milliards (soit 158 % des réalisations). Pratiquement, 6 milliards USD ; la moitié du budget national de 12 milliards de USD pour l’exercice 2022. Face à une hausse spectaculaire et inédite des recettes fiscales, des experts en finances publiques et en fiscalité proposent en permanence un collectif budgétaire. Une réalité indéniable.

La pression fiscale ne doit pas être un tabou ou un péché en RDC. Contrairement à une certaine opinion, la pression fiscale est très faible au pays. Le Congo doit rattraper son retard. Cette pression est passée de 8 à 15 % entre 2020 et 2022, selon le ministre Kazadi, alors que la moyenne africaine est de 20%. Une telle perspective consolide la conviction de la DGI de faire encore mieux.

Un bémol face aux prouesses. Il est étonnant que le gouvernement fasse la sourde oreille face aux revendications des travailleurs du fisc. Ils accusent deux ans d’arriérés de prime de performances pour avoir atteint et dépassé les assignations budgétaires. Ils réclament le paiement de cette prime pour les exercices 2020 et 2021. Les syndicalistes déclarent avoir saisi maintes fois le ministre des Finances sur ce sujet sans succès.

Le gouvernement doit vite réagir pour éviter une grève dans les régies financières en leur retournant l’ascenseur. 2023 est une année électorale et le Gouvernement Sama Lukonde compte beaucoup sur la mobilisation des ressources internes pour le financement des élections. Il faut absolument éviter les perturbations et la paralysie dans les régies financières en étouffant dans l’œuf la grogne sociale par anticipation.

Dieudonné Buanali

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