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Au cours de sa rentrée officielle : La Cour des Comptes se mobilise contre la gestion en mode d’urgence

Le 9 mars dernier, deuxième jeudi du mois de mars, la Cour des Comptes a effectué sa rentrée judiciaire. A l’occasion, une cérémonie grandiose a été organisée pour lancer l’année 2023 – 2024. Déjà, il faut dire qu’au sein de cette institution, il y a comme un vent du renouveau qui souffle. En plus de de 35 ans d’existence, la Cour des Comptes n’a jamais organisé de rentrée judiciaire pour lancer une année de travail. Le renouveau est marqué d’abord par cet élément d’ordre symbolique, mais qui annonce que rien ne sera comme avant.

Autre symbolique : la présence, à la cérémonie, du président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo. Une présence qui est en fait un message profond : comme pour l’inspection Générale des Finances, le chef de l’État veut une Cour des Comptes assumant pleinement son rôle de gendarme de la gestion. C’était une grande première, d’autant plus que la Cour des Comptes n’a jamais organisé une rentrée judiciaire depuis sa création en 1987. L’objectif du premier des Congolais est clair : lancer un message qui laisse comprendre que le chef veut assainir les finances publiques en vue d’envisager le début du développement du pays. C’est le chemin critique trouvé par le président Tshisekedi. Et il compte faire de la Cour des Comptes l’un des bras droit de ce combat. Il s’agit de donner à la Cour les moyens de cette politique.

Tout est clair et le procureur général près la Cour des Comptes Salomon Tudieshe ne s’y est pas trompé. Il a salué l’action du chef de l’État pour le relèvement de cette institution. “L’Histoire retiendra que la Cour des comptes de la République Démocratique du Congo a été réhabilitée, en tant qu’institution et dans l’accomplissement de sa mission, sous votre premier mandat comme Président de la République”, a témoigné le procureur général qui a remercié le Félix Tshisekedi, pour ses ordonnances du 22 juin 2022 par lesquelles il a renouvelé le personnel de la Cour des comptes et doté cette Institution de toutes structures nécessaires à son fonctionnement optimal”.

Comme pour faire écho à la vision du président, la Cour des Comptes se mobilise contre la gestion en mode d’urgence. Cette institution appelle donc au respect de la chaîne de dépenses, ce qui permet un cheminement sain des dépenses et un bon contrôle à chaque de poste dans la procédure, de l’engagement, à la liquidation, l’ordonnancement au paiement.

C’est le bon combat de la Cour des Comptes. Cette institution prône l’action rigoureuse en amont afin de prévenir certains abus qui peuvent intervenir lors des actions de gestion en procédure d’urgence. Dans son rapport publié sur les données relatives à l’exécution des dépenses publiques en mode urgence au premier trimestre 2022, le ministère des Finances avait indiqué que le Gouvernement congolais a dépensé en procédure d’urgence plus de 90,8 milliards de Francs congolais (CDF), soit plus de 45,4 millions de dollars américains pour le fonctionnement des institutions de la République.
Au deuxième trimestre de 2022, le ministère des Finances a encore renseigné que 1.006,36 milliards de FC, soit près de 500 millions USD, ont été dépensés en procédure d’urgence. C’était un ratio de 19,3% contre 8,76% par rapport au premier trimestre 2022.

Force est de constater que cette pratique, (sans faire un jugement de valeur de notre part) est de plus en plus utilisée et cela peut bien être un facteur favorisant la non transparence dans la gestion publique.

Une gestion encore plus rigoureuse sera de mise, davantage que par le passé.
Le premier président de la Cour des Comptes, Jimmy Munganga Ngwaka, l’a clairement dit lorsque le 9 mars, il a consacré son exposé sur “la répression des fautes de gestion : Moyen efficace de lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo.”

La Cour des Comptes “réhabilitée” sera certainement encore plus stricte dans
ses prérogatives constitutionnelles, consignées à l’article 180 de la Constitution qui dispose que la Cour des comptes “contrôle, dans les conditions fixées par la loi, la gestion des finances de l’Etat, des biens publics ainsi que les comptes des provinces, des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes publics”.

Patrick Ilunga

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