Economie

Augmentation des tarifs des services de télécommunications : Malgré sa double inquiétude, la FEC disposée à accompagner l’ARPTC

 Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a instauré, par Décret nº 22/11 du 9 mars 2022 fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’ARPTC, publié au journal officiel dans un numéro spécial du 24 mars 2022, de nouvelles taxes à charge des Opérateurs des télécommunications sur l’ensemble des services [Appels, Short Message System (SMS) et Internet] afin de rémunérer les prestations de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC). Cette mesure gouvernementale n’a pas été bien accueillie dans le monde des affaires et surtout, par le patronat privé congolais. Voici les raisons.

 » La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) regrette cette mesure qui alourdit (inutilement) la charge des ménages dans un contexte
socio-économique difficile, mais également la pression fiscale dans le secteur des télécommunications (laquelle s’élève à ce jour à 34% du chiffre d’affaires dans notre pays, alors que la moyenne en Afrique Sub-Saharienne est à 26%)  », lit-on dans le dernier communiqué de presse du Comité Professionnel de la Téléphonie
de la FEC (CPT/FEC) dont Géopolis Hebdo s’est procuré une copie. Des telles mesures, selon le CPT/FEC, sont de nature à repousser les investisseurs dont le pays a pourtant besoin pour son développement.

Le CPT/FEC rappelle, une fois de plus, la nécessité pour les Autorités de créer un environnement légal, réglementaire et fiscal sain, susceptible de consolider les investissements présents, à défaut de pouvoir en attirer de nouveaux. Malgré eux, les Opérateurs n’ont donc pas d’autre choix que d’augmenter les tarifs de différents services sur lesquels le Gouvernement a décidé d’appliquer ces nouvelles charges.

Concernant les nouvelles taxes proposées sur les SMS, les minutes et l’Internet (les données), l’étude faite par Research ICT Solutions (RIS) en Mars 2022, démontre qu’elles limiteront la liberté commerciale des opérateurs de téléphonie mobile et les obligeront par conséquent à retirer les forfaits dans les SMS, la voix, les données et aussi les forfaits mixtes parce que les prix ne pourront pas être augmentés. L’effet net de ces taxes sera une augmentation indirecte des prix par le retrait des offres groupées. Cela frappera le plus durement les utilisateurs à faibles revenus (les pauvres).

Il sied de rappeler que la RDC compte actuellement quatre opérateurs de télécommunications. Il s’agit de Vodacom, d’Airtel, d’Orange et d’Africell. Ces derniers ont réalisé en 2020 un chiffre d’affaires global de 1,5 milliard USD.

Selon l’Observatoire du marché de la téléphonie mobile, structure de l’ARPTC, Vodacom, leader du secteur de la téléphonie mobile, a réalisé un chiffre d’affaires de 558,159 millions USD en 2020. Elle est suivie d’Airtel avec un chiffre d’affaires de 450,234 millions USD. En troisième position se classe Orange dont le chiffre d’affaires est estimé à 382,423 millions USD. Africell, avec un chiffre d’affaires de 112,304 millions USD, arrive en quatrième position.

Ces quatre opérateurs ont enregistré un chiffre d’affaires d’environ 397,38 millions USD au premier trimestre de 2021. Ce volume de revenus a été généré par l’ensemble de segments d’activités de sociétés de téléphonie mobile à savoir les Appels voix, les SMS, le Data, le Mobile money ainsi qu’autres services offerts par ces entreprises.

Dieudonné Buanali

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