Les choses se mettent en place et le compte à rebours va bientôt commencer pour la grande finale des élections générales de décembre 2023. Avec la publication des listes des partis politiques éligibles aux différentes candidatures, la machine électorale va monter en puissance et les hommes politiques devront faire face à l’inévitable jugement du peuple. L’un des évènements attendus est certainement l’élection présidentielle à laquelle se présente pour un deuxième mandat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Pour son camp politique, il faut tout faire pour lui assurer cette victoire. En face, une opposition multiple dont le défi sera de trouver un seul candidat car, l’élection à ce jour est à un tour. S’agissant de l’Union sacrée pour la Nation ( USN, majorité au pouvoir) qui est le regroupement qui a pour mission de faire gagner le candidat-Président de la République, comment va-t-elle se mettre en ordre de bataille pour mettre les cartes de la victoire de son côté ? Est-elle à ce jour suffisamment organisée pour éviter la maladie du gigantisme car, trop d’initiatives tue l’initiative. Quelles sont les personnalités qui vont construire le pont vers la victoire ? Y a-t-il aujourd hui une froide stratégie qui s’exécute avec minutie et qui se met au-dessus des aléas multiples qui naissent de la gestion de l’Etat ? Voilà des questions qui intéressent les observateurs et qui ont fait l’objet d’une analyse du centre de recherche en épistémologie, qui a fait une forme d’analyse prospective sur l’hypothèse selon laquelle, quelle architecture politique pourrait donner au camp de l’Union sacrée les chances de l’emporter. Tenant compte des analyses de ce Centre, auxquelles une enquête minute a été ajoutée par les limiers de Géopolis Hebdo, il est possible de mettre en cohérence différents éléments et de répondre à la question de départ s’agissant de l’architecture électorale.
La nature du défi électoral : le Bilan et le Projet 2023-2028
Le Bilan
Selon les analyses de tous les experts, l’Union sacrée doit travailler de manière urgente mais sans précipitation sur la fourniture à la conscience collective du Bilan de Félix Tshisekedi depuis son avènement à la tête du pays. Ce travail est le fondement de sa crédibilité et surtout, son inscription dans la longue histoire des bâtisseurs de cette Nation. Il lui faut rapidement dépasser le cadre de la mauvaise foi de ceux qui disent que rien n’a été fait et que le bilan est largement négatif. Cette catégorie des Congolais qui se sont déjà positionnés, se donnent le droit de refuser le témoignage des faits et ont décidé que quel que soit le travail qui est fait, ils ne le prendront jamais en compte. Pour ces Congolais étonnants, Tshisekedi a échoué car, on ne peut supporter l’idée qu’il puisse réussir son mandat. Pour l’histoire et pour les élections, il est nécessaire que ce bilan soit fourni. Cette mission appartient à Sama Lukonde, le Premier Ministre et chef du Gouvernement. Il est celui à qui Félix Tshisekedi a renouvelé sa confiance deux fois pour conduire sa politique et obtenir ce bilan.
Parmi les architectes de cette montée en puissance, le rôle de Sama Lukonde est crucial. Il se doit de dire au peuple que le grand défi auquel son Gouvernement a dû faire face est celui de la question sécuritaire. Il peut dire avec certitude que les démarches en cours pour obtenir un consensus dans la sous-région sont un résultat majeur et une avancée dans le retour d’une paix durable. Sama Lukonde et son Gouvernement pourraient revendiquer le rétablissement des équilibres fondamentaux qui rendent lisible l’économie d’une Nation et qui permettent à celui-ci de se joindre aux efforts des grandes Nations pour résoudre les problèmes mondiaux. Le principe d’un pays-solution fait partie de ces conquêtes de cette gouvernance d’ouverture sur le monde dont le Gouvernement Tshisekedi s’est fait le champion. Sama Lukonde pourra aussi avec pertinence présenter l’organisation des élections comme une des réponses majeures à la question sécuritaire. Il devrait réunir tous les matériaux pour porter vers les électeurs des éléments de conviction. Il est vrai que le développement du pays n’est pas le résultat final attendu au bout d’un mandat, mais le bilan est nécessaire pour montrer la dynamique générale et la direction que prend le pays dans la résolution des problèmes fondamentaux. La formulation du bilan et son appropriation par le peuple sera une évidence en fonction du travail de synthèse et de communication que le Gouvernement mettra en place. Selon le Centre des recherches en épistémologie, il ne s’agira pas que de faire une liste exhaustive des ouvrages réalisés mais aussi de donner un sens à cette dynamique de reconstruction par le progrès obtenu dans l’échelle des valeurs humaines.
Le Projet
Quelles sont les personnalités avec lesquelles construire le pont de la victoire et surtout qui pourront incarner le projet 20023-2028 ? Cette question a été abordée par les analystes comme une mise en place d’une équipe de combat avec pour chaque acteur des atouts et des faiblesses. L’Union sacrée est constituée des partis politiques, des regroupements politiques et des personnalités qui ont tous décidé de soutenir la candidature du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Parmi les acteurs structurants de ce bilan argument, il y a aussi Patrick Muyaya Katembwe,le ministre de la Communication et médias, porte-parole du Gouvernement, qui s’est révélé un véritable animal politique, foudre de guerre qui a compris l’importance de la guerre médiatique. Ne ménageant aucun effort, le sociétaire du Parti Lumumbiste unifié (PALU) a anticipé sur les défis en construisant des nouveaux paradigmes de perception de la réalité Congo. Il sera l’un des piliers du combat de Fatshi pour sa réélection. Très perspicace et ayant été le double soutien du Président de la République et du Premier ministre, il a eu la voie ouverte vers l’innovation qui passe obligatoirement par la salubrité médiatique.
Le projet Fatshi pour le deuxième mandat
A ce jour, le projet présidentiel n’est pas encore public et on ne peut sans risque de se tromper ouvrir à ce sujet une stérile spéculation. Néanmoins, quel qu’il soit, il devra, selon les analystes épistémologues, porter en lui-même le caractère tri directionnel pour se donner une chance d’emporter la majorité des suffrages. Ce projet doit toucher en même temps les trois piliers de la politique nationale à savoir, le Congo profond que l’on appelle abusivement la base, l’élite nationale et les intérêts internationaux. Pour les érudits, le projet présidentiel doit au moins pour une fois éviter l’erreur des précédents, c’est-à-dire de se comporter comme un TP réalisé pour satisfaire l’Enseignement de Bretton Woods. Pour ce faire, il se doit d’activer les énergies nationales enfouies dans une culture de la résignation et de la loi du moindre effort. Le temps est peut être venu pour réveiller les Congolais dans leur pays et leur donner les raisons d’un engagement rationnel qui dépasse l’émotion née d’une longue série de frustrations. Le temps est venu de briser ce cycle d’autoflagellation qui enlève aux enfants du Congo l’estime de soi et leur confère aux yeux des autres le statut d’un pays des scandales.
Pour y arriver, le candidat-Président doit pouvoir compter sur des personnalités de grande valeur qui ont fait leur preuve et qui peuvent aborder la question électorale avec une certaine aisance. Pour raison d’efficacité et de visibilité tactique, les experts du Centre des recherches en épistémologie les ont regroupés en blocs d’intérêts géopolitiques. Il s’agit de :
Bloc sud
Celui-ci comprend le Haut-Katanga, le Lualaba et le Haut-Lomani. Parmi les piliers de cet espace, il y a :
Jacques Kyabula
Le Gouverneur de la province du Haut-Katanga s’est révélé un homme politique habile capable de lire le sens de l’histoire et de se projeter en tenant compte des forces et des courants en mouvement dans la société. Aujourd’hui, il a su s’allier à des populations nombreuses et diverses dans cette province qui doit se faire à son leadership. Initiateur d’un nouveau parti, il est méthodique et programmatique. Comme Sama Lukonde, il est parmi ceux qui doivent fournir les éléments constitutifs du bilan. Humble et travailleur, il a gagné véritablement son surnom de ” Wandani ” car, ceux qui l’approchent finissent par découvrir l’homme qu’il est, respectueux de la dignité des autres.
Guylain Nyembo
Actuel Directeur de cabinet du Chef de l’État, Guylain Nyembo a été formé à l’école de l’endurance de l’Union pour la démocratie et la progrès social (UDPS), et malheur à ceux qui lui font un mauvais casting car, c’est un dur capable de prendre des décisions déterminantes dans le combat politique. Il sera d’un apport certain car, il est parmi les Congolais qui sont au courant de beaucoup de dossiers. Certainement que ses fonctions lui empêchent certaines prestations publiques mais il reste un capitaine qui connaît ses joueurs. Dans le bloc sud, il devrait jouer à la force de modération pour harmoniser les gros tempéraments des leaders de ce coin du pays .
Dany Banza
Encore jeune mais extrêmement productif sur le plan politique, il est l’une des figures montantes de la politique nationale où il a fait des lectures parfois anticipées sur les événements et s’est donné les moyens d’action politique décisive. Il est un peu l’héritier d’un Nguz Karl-I-Bond, d’un Kyungu wa Kumwanza, d’un Banza Mukalayi… Sans être au premier plan de la communication publique, il reste néanmoins influent et devrait jouer un rôle majeur dans l’appropriation du projet du candidat-Président. Évidemment, cette ascension n’est pas dans des animosités parfois irrationnelles. Mais, il reste un homme prudent qui avance sur des certitudes.
Bloc centre
Prenant l’enjeu du Grand Kasaï en compte, l’Union sacrée devrait compter sur les fils du Kasaï pour d’abord expliquer dans quelle mesure les politiques publiques ont évolué au Kasaï car, tout n’est pas arrivé à bon port s’agissant des promesses du Président. Après, il y aura un besoin de se confier à de nouvelles perspectives. Parmi les personnalités, il y a :
José Mpanda Kabangu
L’actuel ministre de l’Agriculture est un homme de terrain qui maîtrise bien la mentalité Kasaïenne et qui saura produire le discours nécessaire pour obtenir l’adhésion de ce peuple du Centre. Avec son parti Congo Espoir, il est parvenu à construire un nombre important d’actions structurantes qui donnent une base pour les édifications futures.
Samy Badibanga Ntita
Il est un stratège, un négociateur hors pair qui anticipe sur plusieurs actions. Voici des mois qu’il a quitté les projecteurs de l’actualité pour se consacrer à la mise en place d’une plate-forme politique avec une idée de fond qui fait son chemin, réunir toutes les tendances UDPS, ceux qui ont quitté le parti sans quitter l’idéologie défendue par le Sphinx Ndlr : Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire, paix à son âme) avec ses compagnons. Ils sont nombreux et ne demandent que de se fondre dans une structure puissante qui entrera dans l’histoire avec force et unité.
Modeste Mutinga
Grand cerveau ayant à son actif la lutte pour la démocratie et la mise en place d’une presse de conscience, il est un homme de courage ayant une lecture pointue des enjeux. Respecté dans le Kasaï Central, son choix de soutenir Félix Tshisekedi aux prochaines élections est perçu comme la marque d’une lucidité politique et un pari sur le développement du pays en général et du Grand Kasaï en particulier. Homme d’intelligence et de parole, il trouvera les mots pour dire à ses compatriotes que le voyage n’est pas fini et qu’il faut persévérer dans le choix des politiques publiques en accordant à Fatshi le moyen de parachèvement.
Lambert Mende
Il est un géant sur la scène politique. Homme de conviction, lumumbiste dans l’âme, il est un pilier de cette stratégie tant qu’il est pétri d’expériences dans le combat politique. S’agissant de son apport, il faut considérer son approche souverainiste dont Félix Tshisekedi a besoin pour faire face à toute la pression hégémonique internationale qui cherche sans répit à domestiquer le Congo en lui vendant des théories archaïques. Il réglera les différentes contradictions qui touchent encore le Sankuru et il sera au front.
Bloc Est
Julien Paluku Kahongya
Il a fait ses preuves comme administrateur des terroirs, comme Gouverneur de province et aujourd’hui, il passe pour l’un des meilleurs ministres de l’Industrie que le pays n’ait eu depuis l’indépendance et pour cause ? C’est un patriote qui transcende les appels tribaux pour épouser la cause nationale. Cette attitude lui a permis de garder une hauteur dans ses analyses et de faire chaque fois le bon choix, celui qui privilégie le pays. Chef d’un parti politique bien implanté, sa parole pèse dans le Grand Nord et il devra prendre part à la machine qui se met en place en faveur de Tshisekedi.
Vital Kamerhe
Il est le professionnel des stratégies politiques. Stature parfaite d’homme d’Etat qui a connu les hauts et les bas mais qui est capable de générer une force de proposition toujours attirante. C’est l’allié, la caution Fatshi à l’Est, il sera parmi les artisans de ce nouveau challenge. VK, comme on le dit, est un géant qui sait à quel moment produire une dynamique en faveur de Fatshi et prendre sur lui le courage d’expliquer pourquoi l’Union sacrée devrait gagner ces élections.
Modeste Bahati Lukwebo
Le Président du Sénat et Président de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) a démontré depuis longtemps qu’il était un homme organisé, avec l’une des formations politiques parmi les plus populaires en RDC. La presse qui l’a connu pour ses libéralités multiples, sait qu’il a mis en place une machine politique aux grandes tentacules et qu’il est toujours dangereux de le minimiser car, il est parmi les hommes politiques les plus expérimentés du pays avec une vision systématique de son action.
Bloc Ouest
Mboso Nkodia
Le Président de l’Assemblée Nationale est un homme politique plein de courage et de détermination. Ancien de la vieille école, il garde des astuces politiques qui ont fait leur preuve et qui laissent parfois sans voix ces jeunes prétentieux qui croient tout savoir. Il a toujours une longueur d’onde d’avance. Il connaît les Kinois, il a un encrage certain dans le Grand Bandundu et devrait fédérer l’Ouest pour donner ses voix au candidat Tshisekedi.
Jean-Pierre Bemba
Son seul nom évoque une adhésion importante car, il est un vrai boss comme le disent tous les Kinois. Il connaît l’expérience de l’élection présidentielle pour avoir été lui-même candidat malheureux à la présidentielle de 2006. Il sera suivi dans son choix par sa base qui le vénère. Mais, il est certainement attendu de lui qu’il porte sous ses ailes plusieurs autres sphères politiques qui partiront de Kinshasa jusqu’à l’Équateur et en Grande Orientale. Jean-Pierre Bemba est un pilier du régime qui sera important dans la construction d’une gouvernance de développement, de paix et de sécurité. Son apport actuel dans la montée en puissance des FARDC (armée nationale) va être perceptible dans les mois qui viennent car, à coup sûr le Congo va remonter la pente et jouer son rôle de pivot en Afrique Centrale.
Gentiny Ngobila
Au début, on ne l’attendait pas sur le champ politique, il était juste le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa. Et cette tâche n’est pas une sinécure mais au fil de temps, il a réussi à prendre en compte les aspirations d’une population qui voulait participer de manière active au changement du pays. Il leur a offert un cadre politique, un parti politique qui, en l’espace de deux ans, s’est déployé sur l’étendue du pays. A Kinshasa, l’élection sera serrée car, la diversité d’opinions va exiger aux hommes politiques d’aller chercher des voix dans les endroits d’improbabilité pour faire la différence. Il s’agira de connaître Kinshasa et de la gérer de manière efficiente en s’écartant des stéréotypes existants.
Guy Loando
Il est nouveau venu en politique mais le numéro 1 de Agissons pour la République (AREP) est la grande révélation de cette mandature avec un parti politique qui s’est déployé sur toute l’étendue du territoire national et qui s’est offert en moins d’un tour des sièges modernes et qui, aux dernières nouvelles, vise un million de membres d’ici là. Guy Loando Mboyo avance vite, il est l’incarnation du pragmatisme à telle enseigne que ceux qui le suivent se perdent et ceux qui le combattent se fatiguent car, il est présent dans mille choses qu’il amène à bon port. Où trouve-t-il l’énergie de cette activité débordante ? Les observateurs avertis ont compris que sa force venait de la philosophie même de son parti, la philosophie du colibri qui stipule que chacun doit faire sa part, sans hésiter, ni atermoiements funestes.
Pour que l’Union sacrée se mette en position de gagner cette élection et de garantir la victoire de son candidat, elle doit en urgence et impérativement créer les voies de la convergence politique qui consiste à taire les divisions internes et à se positionner aux côtés des masses populaires comme les porteurs d’un bilan et d’un projet qui sera la réponse aux insuffisances de l’action présente.
Robert Tanzey et Jean-Marc T.
