ACTUALITE

Contrats chinois : Kinshasa souhaite le rééquilibrage et un Avenant à la partie Chinoise

17 décembre 2007 – 17 décembre 2022, cela fait déjà 15 ans, jour jour depuis la signature de la Convention de collaboration entre la République Démocratique du Congo (RDC) et un Consortium des entreprises chinois dans le cadre d’un troc du siècle, échange des tonnes de minerais de cuivre et de cobalt contre des infrastructures, critiqué à l’époque par les institutions de Breton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire International, qui avaient même sollicité sa révision à la baisse pour éviter au pays un nouvel endettement après l’effacement de sa dette extérieure dans le cadre de l’initiative Pays-pauvre très endetté (PPTE). Ce qui fut fait après des pressions et tôlé général au sein de la Société civile. Initialement prévu au départ pour 9 milliards de USD pour une exploitation minière pendant 30 ans, ce montant a été revu à la baisse à deux reprises. Après d’âpres négociations, les parties ont réduit l’accord à 6 puis à 3 milliards de USD. La durée d’exploitation minière est restée la même. Sur des milliers d’infrastructures convenues (routes, écoles, hôpitaux, stades, écoles, universités…) entre les parties, seule une poignée représentant moins de 3% a été réalisée par les Chinois entre 2009 et 2012. A la place de  » 5 chantiers  » (infrastructures, emploi, éducation, santé et énergie) tant vantés à l’époque, les entreprises chinoises n’ont réalisé que quelques travaux de rafistolage et de colmatage à Kinshasa, à Lubumbashi et à Kisangani.

Travaux par ailleurs surévalués et surfacturés selon les différents rapports et observations. Dès lors, plus rien, alors que la joint-venture issue de cette convention de collaboration produit le cuivre et le cobalt depuis plus de 5 ans. Toutes les réalisations de la convention n’ont coûté que 800 millions de USD. Le contrat win-win est en réalité, un partenariat gagnant-perdant. Mieux, un contrat de dupes, déséquilibré entre les Chinois malins, intelligents et les Congolais…sur les juteux gisements de Dikulwe et Mashamba dans le Lualaba appartenant à la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines SA), qui furent cédés aux Chinois pour l’exploitation du cuivre et du cobalt. Mais là où le bas blesse est que ledit Contrat ne fut jamais gagnant-gagnant au vu des réalisations sur terrain en comparaisons avec les milliers de tonnes des minerais exportés vers la Chine chaque année. Pour rectifier le tir, le Président de la République, Chef de l’État, vient d’instruire les membres du Gouvernement directement concernés par ce dossier, de travailler conjointement avec sonCabinet ainsi que la Société civile, sur les points spécifiques devant faire l’objet

des discussions avec la partie Chinoise, en vue du rééquilibrage de cet accord pour le rendre véritablement gagnant-gagnant. Profitant de l’occasion ainsi offerte, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a informé les membres du Conseil que cette équipe de travail a déposé ses conclusions, ce qui permet de lancer dans les prochains jours, des discussions avec nos partenaires chinois. L’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération Sino-Congolaise en s’appuyant sur des bases saines garantissant les principes de respect mutuel, d’équité et de transparence, profitable à la fois au peuple Congolais et au peuple Chinois.

En effet, le  » Contrat Chinois « , signé le 17 septembre 2007 entre la RDC et un groupement d’entreprises chinoises, plus de 15 ans après sa signature, continue toujours de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans le microcosme politique Congolais à cause de ses résultats mitigés et de son caractère gagnant-perdant. Un rapport accablant a fait récemment la Une des tabloïds Congolais. Il s’agit du rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui a dénoncé, le 15 février 2023, cette convention de collaboration entre le Gouvernement congolais et le consortium chinois. Ce qui était à l’époque le  » Contrat du Siècle  » est devenu  » l’Arnaque du Siècle « .  » C’est faux  », ont rétorqué l’Ambassadeur de la République de Chine en RDC, M. Zhu Jing, et la Secrétaire du Conseil d’administration de la Sino-Congolaise des Mines (SICOMINES SA), Mme Diao Yings, lors d’une conférence de presse conjointe, le 24 mars dernier, à Kinshasa, sur le contrat minier RDC-Chine. Avant d’annoncer avoir réalisé 43 infrastructures en RDC, selon le cahier de charges. A en croire la Secrétaire du Conseil d’administration de la SICOMINES SA, les infrastructures listées dans l’annexe de la convention de 2007 dont la trentaine d’hôpitaux, les 300 km des chemins de fer, la réhabilitation des aéroports de Kavumu et de Goma n’était qu’un chapelet d’intentions.  » Les projets présentés par le Gouvernement Congolais ultérieurement ne sont pas forcément des projets dans cette liste, qui est en tant que tel une liste à titre indicatif. Donc, les projets réalisés par la SICOMINES SA ne sont pas forcément des projets dans cette liste « , a-t-elle indiqué. La cheville ouvrière de la SICOMINES SA a aussi estimé que l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) devra répondre à la question de la surfacturation des travaux.

Pour sa part, l’Ambassadeur chinois en poste en RDC a estimé que ce contrat n’est pas gagnant-perdant comme l’atteste l’IGF mais plutôt gagnant-gagnant au regard des données dont dispose la partie chinoise.  » Les entreprises Chinoises n’ont pas le droit de dire tel ou tel projet d’infrastructures sera réalisé… Tous les projets d’infrastructures sont décidés et proposés par le Gouvernement congolais. La liste dont il est question (Ndlr: la trentaine d’hôpitaux, les 3000 km de chemin de fer, la réhabilitation des aéroports de Kavumu, pour ne citer que ces infrastructures), ce n’est pas une liste d’engagements. C’est plutôt un pool de projets que le Gouvernement Congolais envisage de faire « , a précisé le diplomate chinois.

La SICOMINES SA et les parties prenantes se disent ouvertes au dialogue pour trouver des solutions d’optimisation du contrat minier entre la RDC et les entreprises chinoises.
Pour la partie chinoise, il est normal qu’il y ait des contentieux mais qui doivent se régler via des solutions amicales pour l’intérêt des deux parties. Elle déplore cependant toute la campagne médiatique sur cette affaire qui, selon elle, ne profite pas aux parties. Une main-tendue adressée à Kinshasa pour l’évaluation commune de l’amie en oeuvre de cette convention de collaboration.

A ce propos, le Président de la République, Félix Tshisekedi, annoncé pour ce 26 mai 2023, à Pékin (Chine), pour une visite d’État, a rappelé, le 19 mai dernier, lors de la 99 réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République qu’il a lui-même présidé, que lors de ses précédentes communications, il avait fait part aux membres du Conseil des conclusions alarmantes des rapports de plusieurs structures étatiques sur la mise en œuvre de la Convention de collaboration signée entre le Groupement d’Entreprises Chinoises et la RDC, il y a de cela 16 ans jour pour jour.

Face à ces conclusions, le premier citoyen de la République avait instruit les membres du Gouvernement directement concernés par ce dossier, de travailler conjointement avec son
Cabinet ainsi que la Société civile, sur les points spécifiques devant faire l’objet
des discussions avec la partie Chinoise, en vue du rééquilibrage de cet accord pour le rendre véritablement gagnant-gagnant.

Félix Tshisekedi a profité de l’occasion ainsi offerte pour informer les membres du Conseil que cette équipe de travail a déposé ses conclusions, ce qui permet de lancer dans les
prochains jours, des discussions avec nos partenaires chinois. L’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération Sino-Congolaise en s’appuyant sur des bases saines garantissant les principes de respect mutuel, d’équité et de transparence, profitable à la fois au peuple Congolais et au peuple Chinois.

C’est pourquoi, le Président de la République a instruit les Ministres concernés pour les négociations prochaines de l’Avenant à la Convention de Collaboration, en l’occurrence le Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures
et Travaux Publics, Alexis Gisaro Muvunyi ; le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, Aimé Boji Sangara ; le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima ; et la Ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi ; ainsi que son Cabinet, tous membres du Comité Stratégique constitué à cet effet, de convenir et d’organiser avec la partie Chinoise, dans un bref délai, l’agenda des discussions et de la signature finale du futur Avenant. Le Comité Stratégique sera appuyé par l’expertise technique de la Gécamines SA, de l’IGF, et de l’Agence de Pilotage, de Coordination et de Suivi des Conventions de Collaboration signées entre la RDC et les partenaires privés (APCSC), et l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE-RDC). La signature de cet Avenant interviendra sauf imprévu après la rencontre décisive entre Félix Tshisekedi et son homologue Chinois, Xi Jinping.

Dieudonné Buanali

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top