Société

Drame humain dû aux pluies diluviennes : Kinshasa, le deuil et les leçons

 

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur Kinshasa ont fait au moins 120 morts, 38 787 maisons inondées, 280 maisons écroulées et 64 débuts d’érosion de terre. Certaines familles ont perdu plusieurs membres à la fois. Des vidéos montrant des corps sans vie des victimes de ces fortes pluie sont devenues virales à Kinshasa. Des États-Unis d’Amérique où il est pour le sommet USA-Afrique, le président Félix Tshisekedi a instruit le gouvernement de décréter 3 jours de deuil national à partir de mercredi 14 décembre.

Le Vice-premier ministre en charge de la sécurité et intérieur Daniel Aselo, a déjà informé que des démolitions seront faites sur des sites bien identifiés. « Le gouverneur de la ville de Kinshasa [Gentiny Ngobila] a été instruit pour identifier tous ces sites et cela devra être fait le plus rapidement possible », a dit Aselo.
Kinshasa, ville d’environ 15 millions d’habitants connait une urbanisation anarchique. A chaque saison de pluie, des drames se répètent, mais jamais avec une telle intensité avec autant des morts. Les habitants de Kinshasa disent n’avoir jamais compté autant des morts après une pluie aussi lourde soit-elle.

« Ce énième drame nous invite à une prise conscience collective sur l’impérieuse nécessité de respecter les règles urbanistiques en s’abstenant de construire sur des sites dits non aedificandi, de jetter des immondices dans les rivières et dans les caniveaux dont le rôle est l’évacuation des eaux de pluies et non recevoir les ordures de quelques nature que ce soit », a écrit le gouverneur Gentiny Ngobila. « C’est lorsque nous avons malheureusement ces constructions anarchiques que nous subissons ces types de revers qui posent énormément de dégâts », a déclaré le premier ministre Sama Lukonde.

Depuis les États-Unis, Félix Tshisekedi affirme que cette pluie est la conséquence du dérèglement climatique. « Ceci aurait dû être évité si les engagements des pays pollueurs étaient respectés depuis plus de 13 ans ».
Pour Moïse Katumbi, « l’absence de curage des caniveaux et de drainage des eaux a transformé certains quartiers en cimetières ». M. Katumbi appelle à sanctionner les responsables ayant fait preuve de négligence dans la gestion de la ville. « Toutes les responsabilités doivent être dressées », dit Moïse Katumbi.
Au-delà des larmes et du deuil national, quelles leçons les dirigeants et les Kinois peuvent tirer du drame qui plonge le Congo dans le deuil ? Il y a quelques années, des sinistres similaires ont fait des morts toujours à Kinshasa. Voilà que les drames du même acabit se répètent. Doit-on craindre un bis repetita dans l’avenir ? Le sujet préoccupe la conscience collective des congolais mais une récupération politique en est faite.

Au-delà des critiques que les politiciens essaient d’exploiter pour assouvir leur combat politique, le gouvernement déclare qu’il faut résoudre vite le problème de la route qui a été coupée, empêchant ainsi le trafic commercial des denrées alimentaires qui viennent de la province du Kongo Central et des pays occidentaux, passent par cette route pour nourrir Kinshasa. Le premier ministre a déjà annoncé les travaux pour réparer la route afin de permettre à la capitale, forte de ses 15 millions d’habitants, de s’approvisionner alors qu’approchent les fêtes de fin d’années.
Quelques heures seulement après le drame, les travaux de remblayage et de réparation de la route ont commencé.
Selon le premier ministre, le trafic de gros véhicules sur cette route pourrait reprendre dans 4 jours.

Patrick Ilunga

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