Editorial

Éditorial : Quand l’Afrique de l’Est change

Dans quelques jours, la configuration politique d’Afrique de l’Est devra changer. Le Kenya changera de tête. Le président Uhuru Kenyatta passera la main à son successeur qui n’est pas encore connu. Mais si les résultats provisoires des élections Kényanes se confirment, William Ruto, qui a une légère avance sur Raila Odinga, devrait être le prochain chef de l’État du Kenya.

L’actualité politique au Kenya focalise d’autant plus l’attention qu’une reconfiguration pourra rejaillir sur la question de l’engagement de la communauté d’Afrique de l’Est en ce qui concerne le déploiement prochain de la force régionale du bloc de l’Est dans les provinces orientales de la RDC, comme cela avait été décidé au conclave de Nairobi. Le changement est inéluctable, que le prochain président s’appelle Ruto ou Odinga. Même si au finish, les intérêts peuvent imposer une conduite à tenir pour le prochain président vis-à-vis du Congo, la Real politic oblige, mais

la présence et l’humeur empathique de Kenyatta pourraient être remplacées par la froideur d’un Ruto, lequel s’était montré très méprisant à l’égard du Congo, ou l’attitude peu spontanée d’un Odinga. Dans les deux cas, il est fort à parier que l’axe Kinshasa -Nairobi ne soit plus aussi fort qu’il ne l’a été depuis maintenant 3 ans et demi.

Une chose est certaine, le Congo, vu son potentiel marchand, continuera à attirer les pays de l’Est. Mais, peut-être que la RDC ne sera vue que sous l’angle d’un marché potentiel où il faudra multiplier des stratagèmes dans le seul but d’écouler ses produits et faire des affaires plutôt qu’un pays frère, auquel il convient de prêter attention et main forte pendant des moments difficiles.

Qui se souvient encore que le Zimbabwe de Robert Mugabe et le Congo de M’zee Laurent Désiré Kabila étaient comme deux villes d’un même pays et partageaient les mêmes combats aux fronts du Kivu, du Katanga, de l’Equateur ?

La vérité des faits pourrait certes venir contredire mes predictions, mais avec  Uhuru Kenyatta, le Kenya faisait figure d’un pays ami, au-delà des intérêts.

Le Congo doit s’apprêter à ne pas voir le même engagement de la part du Kenya dans la cause congolaise et il faudra faire avec, même si Kenyatta, le businessman pourrait continuer à lorgner le Congo.

Patrick Ilunga

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