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Fortes amendes pour les conducteurs de taxi-moto : Et si Kinshasa emboîtait le pas à Kwango ?

 

Accidents de circulation, manque de courtoisie routière, rouler à sens inverse et à vive allure sans respecter le code de la route, conduite en état d’ivresse, non assistance à personne en danger en cas d’accident, pas de port obligatoire de casque, babouches aux pieds, absence de feux de signalisation, musique forte, trop de klaxons même devant les écoles et hôpitaux, rétroviseurs voilés ou absents, absence de plaque d’immatriculation, surplus des passagers (2 à 3 personnes en plus du motard), justice populaire, non respect des agents de l’ordre. Cette liste de plaintes n’est pas exhaustive. Telles sont les choses reprochées par les particuliers, les automobilistes, les usagers de transports en commun et agents commis pour la régularisation de la circulation routière aux motards.

Issue du dernier déménagement administratif opéré en République Démocratique du Congo, Kwango est depuis 2015 une province, fruit de l’éclatement de la province du Bandundu, située à l’Ouest du pays. Des sources proches de son Exécutif provincial, nous apprenons qu’un projet d’édit fixe à 70.000 Francs congolais (CDF), l’équivalent de 30 dollars américains (USD), l’amende à payer par tout conducteur de taxi-moto, communément appelé  » wewa  » dans la capitale de la RDC, en état d’ivresse. La population de la province du Kwango attend impatiemment la promulgation par le Gouverneur de l’édit portant réglementation du secteur de transport de taxi-moto

Cet édit provincial s’appliquera au secteur de transport de taxi-moto afin de prévenir divers dangers auxquels fait face la population du Kwango.  » Le conducteur de taxi-moto en état d’ivresse sera puni d’une amende de 70.000 CDF. Toute personne interdite d’exercer le service de taxi-moto, en l’occurrence un fonctionnaire, un agent de l’État et des agents de service de sécurité ainsi que des mineurs, sera puni d’une amende de 20.000 CDF, soit 9 USD, et sera traitée d’une récidive « , a-t-il confié.

A en croire nos sources, cet édit provincial interdit également au conducteur de moto à deux ou trois roues de transporter notamment la femme enceinte, les enfants de moins de 12 ans, les personnes en état d’ivresse et vivant avec handicap non accompagnées. Il oblige également au motard le port de gilet et casque ainsi que le recyclage de routine.

Dans la ville-province de Kinshasa voisine, les conducteurs des motos qui font le transport en commun et autres conducteurs des taxis roulent comme bon leur semble sur les artères principales et voies secondaires sans respecter le code de la route. Au moindre embouteillage, ils se frayent par tous les moyens un passage et n’hésitent pas à rouler à contre sens. Ils ne respectent pas les feux rouges, ni les panneaux de signalisation et les passages pour piétons. En plus de causer préjudice à autrui, les wewas se rendent justice dans la rue et sont souvent solidaires dans le mal. Des chauffeurs et particuliers sont tabassés, des bus et voitures des paisibles citoyens sont brûlés à la moindre égratignures. Quand c’est le contraire, ils prennent la fuite au vu et su de tous même des agents de sécurité dépourvus des moyens pour faire de courses poursuites afin de les retrouver. Jamais, ils ne découragent le mauvais comportement sur la chaussée de leurs collègues dont certains exercent ce nouveau gagne-pain sans casques, sans permis de conduire, autorisation de transport et plaque d’immatriculation valide.

Cette indiscipline est à la base de plusieurs embouteillages et même des certains accidents de circulation routière à Kinshasa, capitale de la RDC. La dernière victime en date est Mademoiselle Sifa Tatania, décédée le vendredi 19 mai dernier aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (C.U.K.), à la suite d’un accident de moto.

Selon le confrère Cyprien Banyanga Byamungu qui a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook, la pauvre a été percutée par un Wewa. Ce dernier a pris la poudre d’escampette, abandonnant sa cliente sur la chaussée pendant qu’elle avait grandement besoin des premiers soins d’urgence.

Fervente chrétienne catholique et chef scout, Safi Tatania était bachelier en 1ère année de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). La jeune femme a quitté le monde des vivants à l’âge de 17 ans et demi. Avant sa mort, la défunte habitait au n⁰ 14 de l’avenue Nsembani, Quartier Cité Verte, dans la commune de Selembao (Réf. : Station Engen Triangle. Entrée Camp Dumez).

Que faut-il faire pour combattre l’indiscipline des conducteurs motos et autres conducteurs des taxis jaunes appelés communément ketch ? La province du Kwango semble avoir trouvé de solution idoine avant même Kinshasa la capitale où on dénombre plus de 300.000 motos, statistiques de 2016.

Dieudonné Buanali

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