Economie

Jusqu’où ira Vladimir Poutine ? A cause de la pénurie des céréales sur le marché international : Les sociétés brassicoles haussent les prix des boissons à Kinshasa

 » Les prix des produits alimentaires mondiaux pourraient enregistrer des hausses comprises entre 8% et 20% dans le sillage de la guerre en Ukraine  », a alerté, vendredi 08 avril, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), relevant que le conflit pourrait entraîner une baisse soudaine des exportations de blé de la Russie et de l’Ukraine, alors que cette céréale est l’aliment de base pour plus de 35% de la population mondiale. Selon l’organisme onusien basé à Rome, la guerre ukrainienne menace d’aggraver sérieusement l’insécurité alimentaire dans le monde. La crainte de la FAO vient du fait que Kiev et Moscou sont deux des poids lourds de l’exportation de céréales, représentant un tiers des exportations et surtout, d’engrais utilisés dans les champs de la moitié du monde. Les perturbations subies par la production et les filières d’approvisionnement et d’acheminement des céréales et des graines oléagineuses, et les restrictions imposées aux exportations de la Russie, entraînent déjà (naturellement) des  » répercussions sensibles sur la sécurité alimentaire et sur l’industrie brassicole  ».

En République démocratique du Congo (RDC), les Brasseries et limonadairies africaines (Bralima) et les Brasseries du Congo (Bracongo), les deux grandes sociétés brassicoles de Kinshasa, viennent de réajuster les prix des boissons alcolisées et non alcoolisées. Une augmentation qui a entraîné d’autres augmentations sur le marché local de vente en demi-gros et détails. Il est remarqué, par exemple, qu’une bouteille de 30 cl Coca-Cola est passée de 1200 Francs congolais (CDF) à 1500 CDF. Celle de 50 cl, de 1500 CDF à 2000 CDF. Il en est de même pour les autres boissons telles que Maltina et  Heineken des produits de la Bralima. Quant au prix du casier des boissons sucrées (Fanta et Coca-Cola), celui-ci est passé de 22.000 à 24.000 CDF. Quant au casier de Mutzig, son prix est passé est passé de 34.000 à 35.000 CDF. Pour Heineken, le prix est passé de  24.000 à 26.000 CDF. A la Bracongo, le prix d’un casier de boisson Top Tropical est passé de 17.000 à 20.000 CDF, soit une hausse de 2000 CDF. Celui de Castel Beer est passé de 33.000 à 35.000 CDF.

Interrogé, le jeudi 14 avril 2022, par la rédaction de Géopolis Hebdo, Dieudonné Mulowayi, agent de la Bralima, a donné les causes exactes de cette augmentation.  » Les prix des matières premières qui se font de plus en plus rares, ont augmenté sur le marché international à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine et des sanctions de l’Occident contre le pays de Vladimir Poutine  », sont là les facteurs explicatifs de cette hausse selon cet agent de la brasserie de l’avenue du Drapeau, ex Flambeau. En d’autres mots, la Bralima ne peut jamais augmenter les prix sans raison.

 » La vraie cause est tout simplement l’absence de malt (Ndlr : une céréale germée, utilisé principalement pour la fabrication de bière. L’orge est particulièrement adaptée au maltage et aux besoins des brasseurs. Le processus de fabrication du malt d’orge se déroule en 4 étapes : la trempe, la germination, le touraillage et le dégermage). Tous ces produits proviennent des Pays-Bas, de la Russie ou encore de l’Ukraine. Actuellement, le Gouvernement russe oblige les importateurs à utiliser la monnaie russe pour se procurer ces produits et non le dollar ou encore, l’Euro  », a-t-il ajouté.

Il sied de rappeler que la Russie est le premier vendeur de blé au monde, tandis que l’Ukraine est le cinquième. Tous deux fournissent 19 % de l’orge, 14 % du blé et 4 % du maïs du monde, et vendent 52 % de l’huile de tournesol.

Bénie Mbaya

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