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Les États-Unis soutiennent une action régionale pour mettre fin au conflit en RDC

Le gouvernement américain a salué l’initiative du président du Kenya, Uhuru Kenyatta, pour avoir réuni il y a quelques jours la RDC et le Rwanda, à l’occasion du conclave de Nairobi, estimant que cela pourrait apaiser les tensions entre les deux voisins.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu avec le président Kenyatta lors d’un appel téléphonique jeudi 30 juin au sujet de l’initiative de Nairobi dans le cadre du conclave de la Communauté d’Afrique de l’Est sur la RDC, qui constitue la meilleure approche pour mettre fin au conflit armé dans l’est troublé du pays.

« Le secrétaire d’État Blinken a exprimé son appréciation du processus de Nairobi, qui a rassemblé les dirigeants de la République démocratique du Congo, du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi, du Sud-Soudan et de la Tanzanie », a déclaré Ned Price, porte-parole du département d’État américain, au sujet de cet appel téléphonique.

Le Secrétaire a noté que ces réunions de chefs d’État sont déterminantes pour faciliter la désescalade des tensions régionales, et en particulier entre la RD Congo et le Rwanda.

L’initiative de Nairobi est l’une des initiatives du président Kenyatta en tant que président de l’EAC et vise à créer une solution à long terme pour la paix dans l’est de la RD Congo.

Il y a deux semaines, les dirigeants régionaux ont approuvé l’appel du président Kenyatta à déployer une force régionale – la Force d’intervention de l’Afrique de l’Est (EASF) – après qu’une réunion des chefs des forces de défense de l’EAC ait convenu du concept d’opérations pour la contribution des troupes à la force par les États membres de l’EAC. La date effective de déploiement n’a pas encore été décidée, bien qu’une dépêche de la réunion de Nairobi indique que les détails seront communiqués début juillet.

La réunion a toutefois été précédée d’une prise de bec publique entre le Rwanda et la RD Congo, Kinshasa accusant Kigali de soutenir les rebelles du M 23 qui est à l’origine du conflit armé.

Kigali a démenti ces accusations, mais la première rencontre physique entre les présidents Paul Kagame du Rwanda et Felix Tshisekedi de la RD Congo à Nairobi a été considérée comme un brise-glace crucial. Actuellement, la RDC et le Rwanda sont toujours en froid. La force régionale à venir ne comptera pas les militaires Rwandais. Quoiqu’il en soit, les politiciens et le public congolais ont exprimé des réserves quant au déploiement proposé de troupes de paix. Ils ont déclaré que la Force en attente de l’Afrique de l’Est (EASF) risque d’ajouter une problématique de sécurité de plus dans une zone déjà truffée des groupes armés et des forces militaires de nature diverse.

Le soutien des États-Unis au processus de Nairobi fait suite à celui des Nations unies et de l’Union africaine en faveur de l’engagement régional, qui est considéré comme la première initiative publique de ce type prise par les pays de la région pour résoudre le conflit qui sévit depuis des décennies en République démocratique du Congo. Entre-temps, le Kenya s’est abstenu jeudi de voter l’extension des sanctions à l’encontre de la République démocratique du Congo, y compris la restriction des achats d’armes. La résolution 2641/2022 a finalement été approuvée, mais le Kenya a protesté contre le maintien d’une clause qui exige que l’armée de la RD Congo notifie au comité des sanctions les armes spécifiques qu’elle a l’intention d’acheter.

« Le Kenya a voté pour s’abstenir en solidarité avec la RDC, qui demande la levée totale de l’obligation de notification concernant les armes et la fourniture d’une assistance et d’une formation aux activités militaires », a expliqué le Dr Martin Kimani, représentant permanent du Kenya auprès des Nations unies.

Il a déclaré que l’obligation de notification est une option inutile qui profite aux groupes armés qui se battent contre les forces armées de la RDC.

Patrick Ilunga & Anthony Kitimo à Nairobi

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