Economie

L’État congolais ayant toujours la possibilité de revisiter les contrats : Dany Mukendi wa Dinanga :  » La MIBA ne perdra aucun de ses gisements.  »

 » Sans gisements et malgré l’injection des centaines de millions USD, il sera impossible de remettre à flot la Minière de Bakwanga (MIBA)  », pense une certaine opinion. Faux rétorque Dany Mukendi Wa Dinanga qui a, au cours d’une interview exclusive accordée, jeudi 14 avril 2022, à Géopolis Hebdo, renvoyé la même opinion à ses chères études.  » Il faut lire et relire le Code minier révisé et annoté (Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier) pour comprendre ce que dit la Loi et pour comprendre exactement de quoi s’agit-il  », a déclaré d’entrée de jeu cet enfant 100% MIBA. Avant de préciser :  » La MIBA est en défaut de paiement des droits superficiaires. Ce qui est un fait. L’Etat congolais a les prérogatives de sanctionner, de suspendre et de déchoir une entreprise qui est dans une telle situation de ses titres miniers. C’est un droit légal lui reconnu par le législateur, car l’État est le propriétaire du sol et du sous-sol (Cfr. Loi Bakajika modifiée). Cela voudrait dire que la MIBA est un  locataire de l’État congolais. Ce dernier a pleinement le droit de la déchoir de certains ou de l’entièreté des titres miniers dès lors que les droits superficiaires ne sont pas payés  ».

Par contre, poursuit Dany Mukendi, l’État congolais qui à la fois connait la difficulté dans laquelle se trouve cette entreprise minière et reconnaît sa propre responsabilité dans ses difficultés actuelles, doit accepter un moratoire afin de régler cette situation. De l’avis de cet économiste de formation, la MIBA n’a pas perdu définitivement ses titres miniers puisqu’elle est une entreprise publique.

A en croire notre gemmologue,  » le même État congolais a toujours légalement le pouvoir de redonner à la MIBA des gisements à exploiter par la signature d’un moratoire qui aboutirait à la régularisation de la situation ou au  règlement du litige. Aussi, de manière concrète, la MIBA ne peut pas perdre ses gisements puisque personne ne pourrait les déplacer vers l’étranger, car la Loi précitée donne toujours la possibilité et permet naturellement à l’État congolais de revisiter les contrats  ».

Mais combien faut-il pour relancer la MIBA, la société minière d’extraction de diamants de Bakwanga, qui a été pendant longtemps l’un des fleurons de l’économie de la République Démocratique du Congo (RDC) ?  » Il faut 300 millions USD répartis de la manière suivante : 200 millions USD pour l’investissement et 100 millions USD pour apurer la dette sociale. Si l’État congolais disponibilise cette somme, la MIBA va renaître de ses cendres de manière viable, valable et solide  », a répondu sans aller par le dos de la cuillère l’économiste Dany Mukendi.

En plus des capitaux frais, il faudra aussi mettre en place un Plan de relance structurel de la MIBA. Selon les témoignages des plusieurs mandataires en mines et carrières, l’ancien consultant au Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances minérales, précieuses et semi-précieuses (CEEC), Dany Mukendi Wa Dinanga en dispose un qui est très ambitieux. Celui-ci comporte trois piliers suivants à appliquer pour à la fois relever et relancer la MIBA : 1) Sécuriser le polygone minier pour garantir le profit à l’investisseur tout en lui apportant une sécurité juridique ainsi que judiciaire ; 2) Délocaliser sa dette vers la Direction Générale de la Dette Publique (DGDP) pour désintéresser les créanciers en vue d’éviter des saisies sur la production par voie de justice, car à chaque fois qu’elle voudra vendre ses diamants dans un canal normal, ses créanciers pourront saisir par voie de justice, lesdites pierres, et enfin ; 3) Continuer la certification des réserves minières afin de revaloriser le capital MIBA.

Créée en décembre 1961 dans la province du Kasaï Oriental (centre du pays), la Minière de Bakwanga (en abrégé MIBA) est en charge de l’extraction du précieux diamant. Détenue à 80% par l’État congolais et à 20% par SIBEKA, société de droit belge, cette entreprise publique peut se targuer d’avoir été l’une des grandes sociétés contributrices à l’économie nationale. Dans les années 1980, elle faisait vivre plus de 40 000 personnes, employés et leurs familles. Tel n’est plus le cas aujourd’hui.  » Mais avec un solide Plan de relance et l’indulgence de l’État, l’espoir est permis  », foi de Dany Mukendi.

Dieudonné Buanali

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