Economie

Marché de négoce du cuivre et du cobalt : La GÉCAMINES veut redevenir un acteur majeur dans le secteur minier

Premier producteur mondial de cobalt et troisième pour le cuivre, la République Démocratique du Congo (RDC) ne contrôle pourtant pas directement ses ressources, car, la plupart des mines sont détenues par des intérêts étrangers. Pour jouer un rôle plus important sur le marché, le pays explore plusieurs stratégies depuis quelques mois.  » La Générale des Carrières et des Mines (GÉCAMINES SA) veut commercialiser directement du cuivre et du cobalt produits en RDC. Pour y arriver, la compagnie minière congolaise négociera avec les actionnaires des mines dans lesquelles elle détient des participations minoritaires, afin d’obtenir une partie de la production pour constituer ses propres stocks  », a annoncé l’Agence Ecofin.

Selon le président du Conseil d’administration de la GÉCAMINES SA, M. Guy Robert Lukama Kunzi, cette initiative bénéficie du soutien du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Dans des propos relayés par Reuters le 1er décembre, le dirigeant a, en effet, expliqué qu’elle permettrait d’accroître les revenus tirés par l’État de ces deux sous-secteurs de l’industrie minière locale. Les négociations seront menées entre autres, avec le suisse GLENCORE et les chinois Zijin Mining et China Nonferrous Metals Corp., et devraient être conclus d’ici fin 2024.

Notons que la stratégie que souhaite mettre en œuvre la GÉCAMINES SA pour mieux valoriser ses participations dans certaines mines congolaises de cuivre-cobalt s’inspire d’un accord similaire avec le chinois CMOC. Annoncé en juillet dernier, l’accord permet notamment à la GÉCAMINES SA d’acquérir un volume de production proportionnel à sa participation de 20 % dans la mine Tenke Fungurume Mining (TFM).

Pour rappel, la volonté de commercialiser directement une partie du cuivre et du cobalt produits par les coentreprises de la GÉCAMINES SA n’est pas le premier signal envoyé par Kinshasa ces derniers mois, concernant ses nouvelles ambitions. Le Gouvernement de la République a notamment manifesté son intérêt pour le rachat de certaines mines d’Eurasian Resources Group (ENRC), alors qu’il mène dans le même temps des négociations pour augmenter ses revenus dans le cadre de l’accord « Mines contre Infrastructures » signé avec un Groupement d’entreprises chinois en 2008.

Ces diverses manœuvres interviennent dans un contexte où la plupart des analystes s’accordent sur la hausse mondiale de la demande de cuivre dans les années à venir. En raison des énormes quantités de métal rouge nécessaires pour réussir la transition énergétique, de potentielles pénuries sont même possibles, ce qui pourrait favoriser une hausse des prix. Troisième producteur mondial de cuivre derrière le Chili et le Pérou, la RDC veut donc mieux se positionner pour tirer profit de ces perspectives prometteuses.

Géopolis Hebdo avec Emiliano Tossou

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