Politique

Pour Envol de Sessanga : Le calendrier électoral de la CENI n’est pas cohérent et comporte de nombreux écueils

Après la publication du calendrier électoral 2023 le samedi 26 novembre dernier par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les réactions fusent de partout. Si certains acteurs et partis politiques accordent du crédit à ce calendrier, d’autres le rejettent par contre. C’est le cas de l’Envol qui n’est pas resté indifférent. Pour ce parti politique cher au Député national, Delly Sessanga, la CENI n’a pas publié un calendrier électoral cohérent mais plutôt une simple feuille de route assortie des dates soumises à des contraintes, et qui n’offre aucune garantie à la tenue des élections libres, transparentes et apaisées dans le délai constitutionnel. C’était dans une déclaration lue par le porte-parole du parti, Rodrigue Ramazani, au cours d’un point de presse qui s’est tenu le lundi 28 novembre dernier à son siège national situé dans la commune de Kasa-vubu.

Selon l’Envol, ce calendrier électoral est comporte des nombreux écueils. Le premier, c’est la réduction fantaisiste à 100 jours, le délai d’enrôlement par aire électorale, contre 120 jours observés lors des précédents cycles électoraux, qui n’est fondée sur aucune amélioration significative de l’infrastructure logistique du pays. « _Cet écueil est d’autant plus prégnant que le soutien logistique jadis offert et mobilisé par la MONUSCO, dans le déploiement du matériel et son acheminement ne sont pas au rendez-vous_ », note-il dans sa déclaration avant de relever que la CENI, n’a pas donné des détails sur les modalités pratiques et techniques qui devront permettre cette performance mondiale d’enregistrer les 50.000.000 électeurs attendus en 90 jours soit une moyenne par jour de 555 000 électeurs.
Le deuxième écueil relevé par l’Envol, c’est la non publication par la CENI des mesures d’application de la loi sur l’identification des électeurs en vertu desquelles les opérations d’enrôlement et d’inscription sur les listes électorales vont se faire.

Selon le constat fait par Envol, la CENI a, de manière unilatérale, levé des options techniques non consensuelles et dangereuses. Il s’agit notamment du recours aux smartphones pour le pré-remplissage électronique des fiches d’inscription sur les listes, sans que les modalités de contrôles et les garanties ne soient connues des parties prenantes. Aussi, pour l’Envol, « _la CENI entretient un flou sur les modalités de ségrégation dans le fichier des Populations déplacées internes_ ».

Pour ce qui est des modalités de recours de préenregistrement à distance des électeurs et les modalités d’inscription sous les listes électorales des populations déplacées internes, l’Envol considère que la CENI a fait fi du consensus et de concertation avec les parties prenantes. « _Cette absence de transparence vise à cacher une manœuvre visant à manipuler le fichier électoral et à organiser la fraude électorale des prochains scrutins_ », déclare-t-il.

Pour le parti de Sessanga, le manque de transparence financière entretenu par la CENI constitue également un danger pour les prochains scrutins électoraux. Envol constate que cette institution d’appui à la démocratie est, à ce jour, incapable de rendre public le budget qu’elle entrevoit pour l’organisation intégrale des opérations électorales. De ce fait, il exige de la CENI la publication le budget prévu pour l’organisation du prochain cycle électoral.

Un autre écueil, c’est la décision unilatérale prise par la CENI d’enrôler les congolais vivant à l’étranger et de choisir les pays devant participer à ce scrutin. « _Envol désapprouve l’opacité qui entoure l’organisation de l’enrôlement de congolais de l’étranger, dont l’objectif est d’accorder à la CENI des marges de manœuvre pour organiser la fraude électorale sur le vote des étrangers_ », réprouve-t-il bien qu’il salue la volonté d’ouverture des scrutins pour les congolais habitant à l’étranger pour l’élection présidentielle.

Tous ces écueils poussent Envol à estimer que le calendrier électoral publié par la CENI est un non calendrier, mieux un voile pudique qui se fait le relais de l’absence de la volonté politique du pouvoir en place à organiser les élections dans les délais prévus dans la construction. Nonobstant ces dangers, Envol s’engage dans le processus électoral en cours tout en tenant le président de la CENI et son équipe responsable de tout dérapage du processus qui hypothèquerait le respect du délai constitutionnel. Par ailleurs, Envol a saisi cette occasion pour lancer une invitation à l’ensemble de la classe politique et la société civile à s’engager sur la voie de la recherche des scrutins libres, transparents et apaisés.

Djodjo Mulamba

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