
Le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement est depuis quelques semaines objet des plusieurs écrits sur les réseaux sociaux, écrits tendant à mettre en doute ses capacités de relever le défi qui est lesien, à savoir une politique nationale de communication basée sur la compréhension et la maîtrise des enjeux. Et aujourd’hui la RD Congo est confrontée à une crise de son intégrité menacée par une agression dont les articulations vont au-delà de ses frontières.
Le ministre des médias et presse est sans doute un innovateur et c’est peut-être pour cela qu’il suscite tant de remous dans les sphères conservatrices installées dans un confort lénifiant, mais toxique.
Depuis sa volonté exprimée d’appliquer la volonté du président, volonté reprise en chœur aux états généraux de la presse c’est-à-dire de l’hygiène médiatique, Patrick Muyaya est devenu l’homme à abattre, car il touche aux intérêts de ceux qui polluent le métier des journalistes et qui utilisent leur statut pour opérer en toute impunité. En sa qualité de président du Comité de suivi des résolutions des États généraux, il a la lourde charge d’amener cette réfondation à bon port. Comment le faire dans un environnement où les politiques se cachent derrière des médias et résistent au changement ? Et aujourd’hui cette force camouflée utilise les mêmes médias pour attaquer la volonté réformatrice du ministre qui a pour la première fois réussi à fédérer les professionnels autour d’un idéal et à convaincre l’autorité suprême de s’associer à cette activité essentielle.
Patrick Muyaya serait-il visé à cause de ses prises de position au cours des briefings réguliers où il a été direct en désignant le Rwanda comme la force obscure derrière le M23 ? Plusieurs analystes ont vite fait de faire le lien car pour eux le ministre Muyaya fait partie du dispositif de contre offensive mis en place par Félix Tshisekedi. En lui privant de son lieutenant, les adversaires veulent fragiliser le chef de l’État dans une période aussi importante.
La goutte va déborder le vase quand les agents de la RTNC, ne respectant même pas la cérémonie des obsèques d’un grand artiste, se sont approchés du chef de l’État pour exposer selon eux leur autorité de tutelle. On sent qu’il y a quelque part un sentiment de désespoir face à des pratiques ayant échoué. Ce qui a précipité une improvisation et une instrumentalisation des problèmes réels qui sont dans cette entreprise. On savait que le combat pour le changement serait âpre, mais pas dans les proportions aussi néfastes à la morale et aux bonnes mœurs politiques.
Le président de la république Félix Tshisekedi fait face à un Congo bashing qui a quitté les terres étrangères pour s’installer dans la mauvaise foi de certains congolais, laquelle a pris plaisir à prospérer dans le conflit actuel. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour démobiliser et décourager les patriotes en jetant de l’opprobre sur les dirigeants.
Comment peut-on penser que rien ne se passera si on change des pièces maîtresses du dispositif sécuritaire ?
Ils ont décidé de détruire Patrick Muyaya pour fragiliser le gouvernement. Et cette campagne est une ancienne méthode qui a déjà été usité dans ce pays par les mêmes groupes politiques qui n’admettent pas que des lumières émergent et servent la cause nationale.
Le jeune ministre a réalisé en si peu de temps beaucoup des choses, mais il est aujourd’hui la cible pour toucher le chef lui-même. Le chef de l’État est sans doute conscient de cette guerre de sape qui touche ses collaborateurs les plus proches qui sont devenus des objectifs à atteindre par des forces obscures pour fragiliser le régime. Il ne se passe pas un jour qu’un conseiller ou un ministre ne soit exposé à une vindicte populaire simplement parce qu’il discutait avec un investisseur. C’est toute une politique mise en place pour détruire les soldats intellectuels à qui on colle des images des corrompus. Ce qui a déjà commencé avec les conseillers, touche désormais des ministres qui sont ainsi désignés à l’abattoir des médias, sans tenir compte des enjeux et des impacts négatifs de ces différentes stratégies. Heureusement que le chef de l’État et son premier ministre savent de quoi il retourne.
Robert Tanzey
