Il avait pris du recul depuis sa sortie du gouvernement et on l’a vu dans plusieurs capitales d’Afrique et d’Europe dans des contacts sur les questions du développement. D’aucun aurait même pu penser qu’il s était retiré de la politique active. Loin de là, car l’ancien ministre du tourisme, ministre des affaires étrangères honoraire Franck Mwe di Malila est un politique fondamental, ceux qui ont pour socle de leur pensée la survie de la communauté nationale. Aux affaires ou pas, ils sont nombreux à se préoccuper du sort de leur pays et ne ratent pas l’occasion d’apporter leur contribution. C’est dans cette optique que lors d’un passage dans une ville du nord de l’Europe, la rédaction de Géopolis a eu l’opportunité de le rencontrer et d’échanger avec lui sur les grands enjeux.
Sur plusieurs sujets abordés, nous avons choisi de revenir sur celui très actuel qui porte sur le processus électoral. Pour lui il n’est plus un secret que tel qu’il est engagé, le processus électoral porte déjà les germes d’une contestation pré et post électoral. C’est dans cette optique qu’il suggère qu’un forum à format réduit soit organisé pour que le minimun de consensus soit obtenu sur les questions qui fâchent de manière à préserver l’unité et la crédibilité de la séquence électorale quand bien même les joutes, elles, seront contradictoires.
Pour Mwe di Malila, il ne s‘agit nullement d’une démarche de positionnement. Loin de là. Il s’agit d’accorder au pays une chance de ne pas perdurer dans la crise de légitimité et sombrer dans le chaos, d’autant plus que le contexte actuel est propice à toutes les faillites, y compris celle de l’État congolais.
Conscient des pesanteurs qui pèsent sur sa proposition, connaissant les atavismes qui règnent dans le creuset politique congolais, il a déclaré que le fait de discuter dans un format réduit mais suffisamment représentatif sous l’égide des Nations Unies aura l’avantage de la clarté et de la concision car il s’agirait pour lui de lever les grandes options et de les faire valider par les institutions de la république. Ce forum dont la tenue relève de la responsabilité du Président de la République sera court, mais pertinent car il sera l‘expression du plus haut niveau de conscience politique et circonscrit à la résorption des problèmes des élections dans le respect constitutionnel.
Les personnes qui seront délégués à ces assises devront résoudre selon Franck Mwe di Malila les divergences majeures (notamment celle de l’affichage des listes d’électeurs et des résultats par bureau de votes, le délai, l’équivoque de la proposition de la loi dite « Tshani », l’impartialité de la Cour Constitutionnelle) à même de paralyser le bon déroulement du processus.
Ce consensus sur les règles de jeu est essentiel pour le respect par tous des résultats du scrutin. Il faut reconnaître à cette démarche son actualité et le fait qu’elle interroge le fondement de la crise actuelle et est susceptible d’obtenir une paix des braves.p
Robert Tanzey
