
Accusée de bradage de la société COMINIERE SA par une frange de l’opinion publique, la compagnie minière AVZ Minérales est finalement sortie de sa clandestinité. Elle a donc décidé de briser le silence. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le samedi 15 juillet 2022, cette société a, à travers son avocat conseil Christian Lukusa, clarifié un certain nombre de points. Elle a donnée de précision sur le projet de lithium de Manono et a réagi aux allégations portées contre elle. Selon AVZ Minérales, la mine de lithium de Manono appartient à la société DATHCOM dont fait-elle partie et aussi la société COMINIERE SA. L’AVZ Minérales implore également au gouvernement de leur accorder, à travers le Cadastre Minier (CAMI), l’autorisation pour le démarrage de ce projet, car le fonds « est déjà disponible », a rassuré l’avocat conseil.
« Aujourd’hui, nous sommes venus clarifier l’opinion. L’idée pour nous n’était pas de pointer du doigt les gens. Nous sommes donc venus attirer l’attention de la communauté nationale. Car il y a eu beaucoup d’informations erronées qui ont circulés. Nous avons donc voulu clarifier le paradigme selon lequel l’investisseur qui arrive, vient voler le minerai du pays », s’exprime Christian Lukusa avant de préciser que l’entreprise qui possède la licence d’exploitation est la société DATHCOM. AVZ Minérales n’est qu’actionnaire majoritaire. Elle insuffle donc les idées. D’ailleurs, « Nous avons aussi collaboré pendant longtemps avec la COMINIERE dans la mise en œuvre du projet de lithium de Manono. Et la COMINIERE fait partie intégrante du conseil d’administration de DATHCOM », argumente-t-il.
A l’en croire, l’AVZ n’est pas allée outre mesure et a respecté la loi en la matière. Elle n’est donc pas sortie des clauses du contrat de partenariat. « La Jointe venture (JV) dont on nous reproche aujourd’hui n’a jamais écrite par l’AVZ. L’AVZ l’a trouvé. Donc elle est venue et adhérée. Et elle ne fait qu’appliquer ce qui est établi dans le contrat de JV qui est notamment le contrôle au niveau de la société et la répartition au niveau des postes », explique-t-il. Et dans ce partenariat, un certain des conditions ont fixées pour les différents partenaires. « Pour la COMINIERE, il devait ressortir de l’étude de faisabilité un taux de rentabilité de 20 %. Mais nous avons doublé à 40 % ce taux de rentabilité. Puis il fallait lever de fonds. Effectivement, le fonds a été levé », renseigne-t-il.
Une autre condition majeure que l’AVZ déclare avoir respecté, c’est la présentation de l’étude de faisabilité dans un délai de cinq ans comme l’indique le code minier en vigueur. « En moins de trois ans, nous avons produit cette étude faisabilité qui a été présenté à la COMINIERE et discuté dans les réunions du conseil d’administration.
Et une décision a été prise. Puisque l’étude faisabilité a été rédigée en anglais, on était obligé de la traduire en français. Nous l’avons terminé au mois d’avril 2020 et présenté à la COMINIERE au mois d’Aout 2020 après traduction. Des preuves écrites existent », se défend-t-il tout en regrettant le fait que le CAMI n’a pas toujours réagi autour de leur dossier pour rendre officiel le permis d’exploitation de la mine de lithium détenue par DATHCOM dont le décret a été signé par la ministre national des mines Antoinette N’Samba en mai 2021.
Quant au projet, Christian Lukusa note que l’entreprise dispose de 500 millions USD pour lancer la première phase de construction de la mine mais aussi de la centrale électrique de Mpyana Mwanga qui va produire 33 mégawatts. « Le courant qui sera produit de la centrale de Mpyana Mwanga va alimenter l’industrie minière et servir la population », a-t-il fait savoir avant de noter que ce projet de lithium de Manono est un projet intégré qui ne comprend pas seulement la mine mais aussi le développement d’une zone économique spéciale à Manono tout en intégrant d’autres activités. « On prévoit le développement de la voie ferrée, la réhabilitation de la route Kabondo Dianda et la construction d’usine de traitement d‘eau », a-t-il encore noté.
Du reste, l’AVZ déclare qu’il n’est intéressé au conflit car celui-ci ne résolve rien. Avec son partenaire privilégié la COMINIERE SA, l’AVZ Minérales attende de l’État congolais, à travers le CAMI, la notification lancer les travaux de la première phase du projet qu’est la construction de l’usine. « Nous implorons donc le gouvernement de permettre à la société DATHCOM de démarrer le projet qui va certainement contribuer à l’essor économique du territoire de Manono », souhaite-t-il. Il faut donc aussi signaler que les premières tonnes de spodumène de lithium sont attendues vers les derniers mois de 2023. D’après l’étude faisabilité, la mine héberge 44,6 millions de tonnes de réserves prouvées et 48,5 millions de réserves probables. Sur les 20 ans de durée de vie, la mine devrait avoir une capacité de production annuelle de 700 000 tonnes de concentré de spodumène (SC6), une matière première nécessaire à la production d’hydroxyde et de carbone de lithium. Manono devrait donc en outre livrer 45 375 de tonnes de sulfates de lithium primaire chaque année.
Djodjo Mulamba
