Loin de brouhaha et de leurs bureaux climatisés du centre des affaires de Gombe, le Groupe technique composé d’éminents experts multi sectoriels sur le climat des Affaires et des investissements de la République Démocratique du Congo (RDC) est en retraite de cinq jours, soit du lundi 07 août au samedi 12 août 2023, au Venus village, situé au quartier Bibwa, dans la commune de la Nsele, à l’Est de Kinshasa la capitale afin de procéder à l’évaluation sans complaisance de la Feuille de route des réformes adoptées deux fois en 2021, de sa mise en œuvre et de l’élaboration de la nouvelle Feuille de route des réformes gouvernementales à l’horizon 2024 relatives à l’amélioration du climat des affaires en RDC. C’est la ministre d’État, ministre du Plan, Madame Judith Suminwa Tuluka, qui a procédé à l’ouverture officielle de cette retraite organisée dans cet havre de paix.
” Plusieurs assignations ministérielles ne sont pas encore rendues effectives à ce jour. La dernière évaluation faite par la Cellule Climat des affaires (de la Présidence de la République) a relevé un faible taux de réalisation de 36% seulement des réformes. Cela est dû entre autres à la lourdeur administrative des services compétents, la résistance au changement, le changement de l’environnement économique et politique et la stagnation de certaines mesures ”, a déclaré d’entrée de jeu la ministre d’État au Plan. Avant d’ajouter : ” Aussi, il n’était plus urgent de recourir à la Feuille de route actuelle pour booster les réformes. Il fallait prendre en compte la nouvelle donne et les doléances du monde des affaires afin d’élaborer une nouvelle Feuille de route qui constituera une réponse adéquate pour le secteur privé et aux pertinentes recommandations des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques ”.
S’agissant particulièrement de la problématique de séjour et de résidence des investisseurs étrangers au pays, l’instauration du visa d’affaires est la réforme principale à mener proposée. Objectifs, réduire le délai et le coût d’obtention des visas d’entrée et les aligner à la moyenne régionale, faciliter l’attraction des investissements, les mouvements des investisseurs étrangers, chefs d’entreprises et autres. L’autre solution préconisée parmi tant d’autres est la révision de la Loi n°004/2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements 21 après. Celle-ci permettra par exemple de rendre la RDC plus compétitive et attractive aux investisseurs.
Voilà pourquoi, il est important, a dit la ministre d’État Judith Suminwa Tuluka, de doter le pays d’un arsenal (des réformes) compétitif, dynamique, approprié et réaliste pour assainir l’environnement et de faire de la RDC l’une des meilleures destinations des investissements de la région Afrique. Qu’en est-il des objectifs poursuivis ?
” Il est important que je puisse replacer cette rencontre dans son contexte. Nous sommes à la 106e réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République du 28 juillet 2023 où les membres du Gouvernement central ont décidé qu’il puisse y avoir, ce qu’on appelle l’évaluation d’une nouvelle Feuille de route. Cette décision a été prise à la suite de la présentation faite par la ministre d’État, ministre du Plan, du Plan d’urgence qui a été, d’ailleurs, validé avec brio par l’ensemble des membres du Gouvernement central. C’est dans ce cadre là que le Plan d’urgence (…) a été mis en place par le groupe climat des affaires qui a réuni les différents ministres réformateurs ”, a déclaré à la presse le Directeur Général de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), M. Anthony Nkinzo Kamole.
Et de poursuivre : ” Cette Feuille de route entre dans une ligne normale et cette réunion du groupe thématique a fait en sorte que l’on puisse arriver à cette question de la révision de la Feuille de route. Celle-ci entre dans une ligne de conduite normale du processus d’évaluation du climat des affaires ”.
Pour ce faire, le numéro 1 de l’agence conseil du Gouvernement congolais en matière du climat des affaires a réuni différents services de plusieurs secteurs. Administration publique, ministères des Finances, de l’Agriculture, de l’Industrie et des Affaires étrangères, Direction Générale des Impôts (DGI), Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), Direction Générale des Recettes Administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD), professeurs d’universités et autres acteurs. Personne n’a été laissée à la gare. C’est dan ce cadre que l’ANAPI a demandé à tous les services d’envoyer leurs experts d’autant pour l’administration publique que pour des cabinets politiques. Pourquoi les deux services ? A question de la presse, le DG Anthony Nkinzo Kamole n’est pas allé par le dos de la cuillère.
Évaluation de la nouvelle Feuille de route des réformes, Anthony Nkinzo Kamole en appelle à l’appropriation de tous à tous les niveaux
” C’est pour faire en sorte qu’il puisse y avoir une pérennisation. Lorsque les cabinets politiques partent, l’administration garde les réformes. Maintenant, nous avons demandé à ces services de pouvoir donner l’évaluation de la Feuille de route qui a été validée deux fois en 2021. Cette évaluation va nous conduire à l’élaboration d’une nouvelle Feuille de route. Il est important de noter que c’est un service qui nécessite une appropriation à tous les niveaux ”, a-t-il indiqué.
Quid des attentes ? ” Ce que nous attendons ici, ce sera cette évaluation de la Feuille de route, la définition de la nouvelle Feuille de route et je peux vous dire une chose, nous avons un soutien extrêmement important de la Cellule Climat des affaires de la Présidence qui du reste est passé et a présenté les résultats du Baromètre national sur le climat des affaires. C’est dans ce cadre d’inter institutionnalisation que nous avons mis en place cette retraite qui va aller jusqu’au 12 août 2023. Vous avez vous-mêmes suivi qu’il y a des présentations des différents secteurs, nous avons vu le Comité d’Orientation de la Reforme des Finances Publiques en RDC (COFEF) présenter la politique nationale des finances publiques, le ministère des Ressources hydrauliques et électricité présenter la nouvelle politique nationale de l’Energie ”.
Pour des résultats escomptés, le Directeur Général Nkinzo Kamole Anthony a lui-même placé le cadre et les choses sont en train d’avancer comme sur des roulettes. C’est un exercice extrêmement important, a reconnu le DG Nkinzo Kamole, qui va baliser les différentes réformes et actions des différents ministères. ” Pereniser les réformes ”, reste son vœu le plus cher. A l’issue de cette retraite, il est prévu la lecture du rapport final et la signature du procès-verbal de validation dudit rapport.
Dieudonné Buanali
