Economie

Relance du secteur de l’agriculture : L’ODEP propose une politique agricole évaluée à un peu plus de 290 millions USD l’an

L’Observatoire de la Dépense Publique, (ODEP), cette structure de la société civile, a rendu publics les résultats d’une étude qu’il a menée sur le secteur agricole en République Dominicaine du Congo (RDC), et qui a abouti à la mise à disposition d’une nouvelle politique agricole, contenue dans un document dénommé :  » Le secteur agricole, principale source de croissance inclusive et de sécurité alimentaire : les propositions de l’ODEP ». Le financement de cette politique, de manière globale, est fixé à hauteur de 290.770.500 dollars américains. Ladite politique, rendue publique il y naguère, a été cependant présentée devant la presse ce samedi 20 mai 2023, dans une conférence de presse animée par le Président du Conseil d’Administration de cette organisation, Florimond Muteba.

Cette politique part d’un diagnostic qui fait le constat selon lequel l’économie de la RDC est dépendante de son secteur exportateur, principalement minier, qui la rend vulnérable. Ainsi la place du secteur agricole est maintenue dans un rôle d’accompagnement d’autres secteurs de la vie nationale, et qui l’a plongé dans une crise chronique traduite par l’insuffisance de la production alimentaire, l’insuffisance de l’approvisionnement industriel d’origine agricole et la chute de la production agricole exportée. » Cette réalité est due au fait que le pays, depuis l’époque coloniale, connait des problèmes d’ordre économique, institutionnel et technique.

Ainsi, cette politique que propose l’ODEP est éclatée en 3 principaux axes. D’abord de la politique elle même, qui met l’accent sur l’appui aux structures d’encadrement des paysans, la mise en avant d’une autre logique technologique, la reconquête des marchés urbains, la revisitation des structures des prix et délimitation d’un cadre régional d’échanger, la mobilisation de l’épargne et la régulation des stocks alimentaires mais aussi l’intégration des filière de production.

En deuxième lieu, il y a l’axe qui concerne l’organisation des actions d’appui au milieu rural et au secteur agricole, qui a pour objectif principal, l’amélioration du bien-être de la population afin qu’elle puisse contribuer au développement. Ici l’accent est mis, d’un côté, sur la production agricole, avec la promotion de la chaînes des valeurs de produits végétaux ayant comme priorité la transformation ainsi que la production animale avec des fermes pilotes dans plusieurs types et méthodes d’élevage; et de l’autre, sur la promotion rurale, visant l’amélioration du bien-être de la population au point de vue physique, culturel et morale. Un focus est mis sur la santé et la nutrition, mais aussi sur le développement communautaire, qui consiste à l’encadrement des paysant avec des travaux collectif concernant plusieurs secteurs, notamment des infrastructures, de l’énergie mais aussi de la formation, et le développement des circuits commerciaux.

Le 3e axe concerne le financement, chifré 290.770.500 dollars américains, subdivisé en deux branches à s’avoir : le programme de relance de la recherche agricole chiffré à 257.302.500 de dollars américains, avec une priorité, celle d’avoir des stations de recherche agricole dans chaque ETD du pays, avec comme programmes : maïs, manioc, riz, légumineuse, horticulture, fertilisants et intrants agricoles ; et de l’autre, le programme de vulgarisation agricole chiffré 33.468.000 dollars américains.

L’ODEP a fait savoir que dans la loi de finances 2022 évaluée à 9.340.197.111 de dollars américains, les crédits prévus pour les trois ministères, notamment recherche scientifique, agriculture et développement rural, sont 653 322 387 USD soit 7% des prévisions totales. Ces crédits comparés au coût de deux programmes susmentionnés dans la nouvelle politique évaluée à 290 770 500 USD, fait 54% de ces trois ministères.

Malheureusement, note l’observatoir, le taux d’exécution du budget pour ces trois ministères n’a été que de 1,3%, d’où l’appel à la volonté politique, pour voire emergé un secteur agricole congolais efficace et competitif. « Les budget avoisinait le 50 millions USD, quand vous voyez ce qui est détourné par exemple dans la paie des enseignants, 800 millions USD par an, 60 millions par mois, qui est même supérieur à tout le budget qu’on donne à l’agriculture en une année, » a laissé entendre le professeur Florimond Muteba, PCA de l’ODEP.

A l’en croire, « si on veut réellement développer ce pays et avoir une croissance qui n’est pas seulement limitée au secteur minier, l’agriculture doit devenir la priorité des priorités. L’adage chinois dit, l’agriculture est la base, l’industrie est le facteur déterminant et ils l’ont tellement bien appliqué qu’aujourd’hui la chine est parmi les deux premières puissances mondiales pour tout… Donc il n’ y a pas un secteur qui peut être créateur de beaucoup d’emplois, qui permettra la diversification de notre économie, l’élargissement du nombre de personnes et entreprises taxables, d’élargir même les recettes créées et mobilisées pour pouvoir faire face aux dépenses publiques de notre pays, que l’agriculture, » a ajouté le responsable de l’ODEP devant la presse.

Cette nouvelle politique agricole veut que le développement endogène de la RDC se tourne d’abord vers les campagnes et les populations pauvres qui y vivent. De cette manière, le pays va devoir rallouer une fraction très importante du surplus économique en direction du monde rural et privilégier l’agriculture vivrière locale et, par conséquent  » assurer une protection sélective des filière de production locale contre les importations et l’aide alimentaire permanente. C’est à ce titre le slogan du « peuple d’abord » sera appliqué à la lettre, note le PCA de l’ODEP, le professeur Florimond Muteba.

Il faut noter également que cette proposition de cette structure de la société civile sur le secteur agricole congolais tombe à point nommé, car le pays est sous une crise alimentaire très prononcée, avec la pénurie de la farine des maïs dans les Katanga et Kasaï.

Fiston Oleko

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top