Intéressée particulièrement à l’avenir de la biodiversité congolaise et par l’écotourisme, source additionnelle des recettes pour la province du Haut-Uélé, le Président Directeur Général de Barrick, Dr Mark Bristow, vient d’écrire un nouveau chapitre de son long soutien au parc national de la Garamba avec l’introduction d’une nouvelle population de rhinocéros blancs, en partenariat avec African Parks et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo. En effet, 16 rhinocéros blancs sur les 76 à livrer, en provenance de l’Afrique du Sud, ont été remis officiellement au parc national de la Garamba,
deuxième en grandeur après celui des Virunga, y compris en terme d’ancienneté, par l’actionnaire gérant de Kibali Goldmines. La première livraison de 8 pachydermes est intervenue le samedi 3 juin 2023 et la seconde quant à elle, est intervenue 6 jours après, soit le vendredi 09 juin dernier, au sein même du parc de la Garamba, d’une superficie de 5 200 kilomètres carrés et situé à proximité de la frontière avec le Soudan du Sud. L’acheminement de ces rhinocéros achetés en Afrique du Sud avec l’appui majeur de Barrick et Beyond se fera en trois ou quatre livraisons, et la dernière livraison se fera en 2024. Objectif ? Revaloriser cette aire protégée, qui était auparavant classée sur la liste rouge des patrimoines de l’UNESCO en voie de péril, pour la création d’une population reproductrice viable et l’écotourisme. L’émouvante cérémonie de réception avant leur transfert dans le parc a été supervisée personnellement par le Gouverneur du Haut-Uélé, M. Christophe Baseane Nangaa, en présence des quelques Directeurs de Kibali Goldmines et des quelques hôtes de marque.
A propos de l’Initiative
En effet, l’initiative de réintroduire les rhinocéros blancs dans le Parc National de la Garamba prise il y a environ 13 ans par le Dr Mark Bristow, s’est concrétisée. Seize rhinocéros blancs ont été réintroduits dans ce parc où l’espèce a été vue pour la dernière fois en 2006. Tout au long du tronçon Durba – Faradje, les populations qui étaient préparées spirituellement pour les accueillir sont sorties dans la rue pour manifester leurs émotions et joies quant au passage du convoi, mais aussi et surtout pour voir ces mammifères. On pouvait lire sur les calicots brandis : » Bienvenue à nos rhinocéros ». La foule avait même exigé au convoi de s’arrêter pour lui permettre d’admirer ces pachydermes. Une manifestation, non pas de colère, mais de joie. Ce deuxième convoi long de 300 mètres n’a pas pu s’arrêter et a poursuivi sa route jusqu’à Nagero où les rhinocéros ont été remis au parc national de la Garamba dont l’existence remonte à 1908.
Rhinocéros, animal tothem de Kibali Goldmines
Le rhinocéros est un animal qui a toujours fait la fierté de la province du Haut-Uélé en général et de celle du territoire de Faradje en particulier. C’est l’animal-phare du parc de Garamba depuis sa création en 1938 à l’époque du Congo belge au même titre que les gorilles de montagne pour le parc national des Virunga. Il représente l’identité de tout un peuple de cette partie de la République. Kibali Goldmines en a même fait son animal tothem, symbole de force, ténacité, détermination et puissance avec lesquelles elle extrait des filons d’or des entrailles du sous-sol du Congo pour en faire des lingots d’or. Aujourd’hui, cette population est restreinte et ne compte plus qu’une dizaine d’individus dans le parc et neuf en captivité.
Le parc national de la Garamba a été plusieurs fois victime des attaques des groupes armées, notamment la LRA, les Seleka, les éleveurs Mbororo et les
braconniers locaux à la recherche plus de son ivoire bon marché que de sa viande. Aujourd’hui, cette histoire appartient désormais au passé grâce au déploiement de l’armée bien équipée dans la région.
Après plus d’une décennie d’action et de soutien dédiés, un environnement a été créé où ils peuvent exister en toute sécurité. Ces 16 rhinocéros qui sont arrivés par avion cargo d’Afrique du Sud ont été relâchés dans le parc où un personnel professionnel et des vétérinaires qualifiés surveilleront régulièrement leur période d’adaptation.
Les partenaires qui financent le projet
Les coûts spécifiques du projet sont principalement couverts par Barrick Gold Corporation, l’opérateur de la mine d’or située au sud du complexe de la Garamba et par &Beyond. Le projet a été rendu possible grâce à tous les partenaires financiers du parc national de la Garamba et notamment, l’Union européenne, USAID et les agences américaines US DoS, Elephant Crisis Fund, Giraffe Conservation Foundation, pour ne citer que ceux-ci, qui financent le fonctionnement, les infrastructures et les activités du parc
national de la Garamba depuis de nombreuses années. A ce jour, Barrick a fait don de plus de 2,5 millions USD qui ont servi à se procurer les colliers de repérage, le carburant pour les avions d’observation, à mettre en place les programmes de sauvetage et de réhabilitation ainsi qu’à améliorer les infrastructures essentielles comme les routes et les ponts.
Les rhinocéros provenaient de la réserve privée &Beyond Phinda dans le Kwazulu-Natal, en Afrique du Sud, et leur translocation a été réalisée en collaboration avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le Gouvernement congolais et African Parks.
Garamba était l’un des derniers bastions du rhinocéros blanc du nord, aujourd’hui disparu. L’introduction de la sous-espèce du sud quasi menacée favorise non seulement la conservation à long terme du rhinocéros en Afrique en étendant son aire de répartition, mais crée également un autre nœud de reproduction pour l’espèce dans un environnement sûr. Depuis qu’African Parks a assumé la gestion du parc de la Garamba en 2005, il y a eu une diminution significative du braconnage et un accroissement significatif de la population de la plupart d’espèces sauvages qu’on y trouve, en grande partie grâce au développement d’autres initiatives socio-économiques à l’intérieur et autour du parc.
Rôle écologique des rhinocéros blancs
Le rhinocéros blanc fait partie des » espèces clefs « , c’est-à-dire des espèces dont la présence et le rôle au sein d’un écosystème ont un effet majeur sur les autres espèces qui y vivent. En outre, c’est un méga-herbivore qui mange environ 50 kg d’herbe par jour, créant ainsi des zones d’herbe courte, protégées du feu. Il produit 20kg d’excréments par jour, riches en nutriments, utiles à d’autres espèces
d’herbivores et d’insectes, qui s’en nourrissent, ce qui accroît la biodiversité globale.
Les rhinocéros ont toujours joué un rôle important dans la régulation de la structure et du fonctionnement de l’écosystème du parc, grâce à la création et au maintien de l’herbe de pâturage qui soutiennent d’autres espèces de faune et de flore et fournissent d’importants services écosystémiques. En leur absence cette fonction écologique n’est pas totalement assurée. Le PDG de Barrick, M. Bristow, a affirmé que son soutien continu à Garamba repose sur l’approche holistique de la société en matière de durabilité.
» La conservation de la biodiversité est essentielle à la survie planétaire, essentielle à la lutte contre les changements climatiques et a un rôle important à jouer dans la lutte contre la pauvreté. Nous nous efforçons non seulement de préserver et de maintenir la biodiversité dans l’enceinte de nos permis, mais aussi de collaborer avec des ONG et d’autres organisations, comme African Parks et Garamba, pour protéger et restaurer la biodiversité essentielle dans certains des endroits les plus précieux du monde », a-t-il déclaré dans le dernier communiqué de presse dont une copie est parvenue à Géopolis Magazine.
La stratégie de Barrick en matière de biodiversité accorde de l’importance à la protection des aires ayant une grande valeur de conservation. Il est très important, selon notre source, de comprendre la relation entre l’environnement naturel et les communautés qui en dépendent. Garamba est l’un des plus grands employeurs de la région, avec plus de 500 employés à temps plein et des centaines d’autres employés contractuels, y compris des équipes chargées du maintien de l’ordre public et du personnel communautaire dévoué. Le parc soutient également des entreprises d’apiculture, de pisciculture et de volaille de plus de 9,000 membres de la communauté ainsi que quatre hôpitaux d’une capacité d’accueil d’environ 12,000 patients.
Les acteurs et bénéficiaires de ce projet de réintroduction
Lale projet de réintroduction des rhinocéros blancs est un projet qui concerne les communautés riveraines. Il va contribuer à améliorer l’avenir. Toutes les communautés des chefferies Wando, Logo-Ogambi et Missa, et le secteur Kibali dont les tetritoires couvrent le complexe de la Garamba, ainsi que la province du Haut-Uélé sont concernées.
Ce projet est également un projet d’intérét national pour la RDC. Il est mis en œuvre par African Parks et l’ICCN, dans le cadre du partenariat public-privé de la Garamba.
En définitive, c’est un projet d’envergure internationale qui montre que l’action concertée de nombreux acteurs peut
avoir un impact profond sur un territoire, après des décennies de guerre et d’insécurité : le retour de la paix et la restauration des écosystèmes.
Dieudonné Buanali