Société

Souvenir : Il était une fois, Miko Rwayitare

D’origine Rwandaise, Miko Rwayitare était un milliardaire, ayant fait fortune dans la téléphonie cellulaire. Né au Rwanda en décembre 1942, il meurt à Bruxelles le 25 septembre 2007, à l’âge de 64 ans. Cet ingénieur, devenu homme d’affaires prospère a fait ses études au Zaïre, au Collège Saint-Esprit puis au Collège Notre-Dame de Bukavu. Il a toujours été considéré comme « Le Père du Cellulaire en Afrique ». Fondateur de « TELECEL », c’est lui qui, à partir de Kinshasa, au Zaïre, à l’époque, a passé le premier appel cellulaire en Afrique, en décembre 1986.

Miko a été formé aux humanités chez les jésuites à Bujumbura (Burundi) et à Bukavu (Zaïre), avant de s’envoler à Kinshasa. Ceux qui l’ont connu durant sa jeunesse disent qu’il aspirait sans doute à une autre vie… avant de se retrouver dans les affaires. A Kinshasa, Miko fera des études d’ingénieur à l’Université de Kinshasa, puis s’envolera en Europe où il poursuivra ses études à Karlsruhe (Allemagne).

De son retour au Zaïre, Miko travaillera au Service Informatique de la Présidence du Zaïre et à la SOZACOM, avant de devenir un prospère entrepreneur, distributeur au Zaïre des ordinateurs HP et de Rank Xerox.

En décembre 1986, Miko acquiert une entreprise de technologie mobile américaine en difficulté (Cellular Development Technology) qui avait déjà créé la plateforme de réseau AMPS Analogique. Il y injecte 200.000$ de ses économies et un prêt d’un fonds d’investissement canadien. Cette année-là, une première phase pilote de son réseau cellulaire démarre, mais il faudra attendre 1989 pour qu’il fonde sa société de télécommunications : TELECEL. C’est une grande première en Afrique subsaharienne, car personne ne l’avait fait avant lui.

Sa licence lui permet de créer des réseaux à Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Mbuji-Mayi. Dès sa 1ère année au Zaïre, TELECEL enregistre 3000 abonnés. Il s’agit d’une aubaine pour le Zaïre, car à cette époque, il n’existe aucune licence de télécommunications privées en Afrique. Dès 1992, Miko crée « TELECEL International » et sort des frontières du Zaïre en s’implantant progressivement dans 13 pays africains, notamment au Burundi, Bénin, Burkina, Guinée, RCA, Côte d’Ivoire, Gabon, Niger, Ouganda, Tchad, Togo, Zambie et Zimbabwe.

« TELECEL International » deviendra ainsi le premier opérateur privé de téléphonie mobile en Afrique. Puis est venu le temps de partir du Congo, un peu forcé par les évènements politiques.

A la chute de Mobutu en 1996, Miko quitte Kinshasa et décide de s’installer durablement en Afrique du Sud. En avril 2000, Miko vend « TELECEL », pour 413 Millions USD, au groupe égyptien Orascom Telecom. Il va alors vendre la plupart de ses filiales, avec une valeur ajoutée, pour ne conserver que les marchés centrafricain, burundais et ougandais.

En Afrique du Sud, Miko achète un vignoble pour produire son propre vin, le « Mont Rochelle ». Il s’intéressera à l’hôtellerie et au tourisme avec un hôtel cinq étoiles au Cap (Afrique du Sud) et décide d’acquérir, à Kigali (Rwanda), le prestigieux « Hôtel des Mille Collines ».

Miko décède le 25 septembre 2007, des suites d’une opération à l’intestin. Il a laissé, en tout cas, un empire financier très bien structuré. Ceux qui l’ont connu disent qu’il était également un travailleur acharné, mais aussi un homme très généreux.

GH

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