Communication

Après détection des cumulards sans mandat : Jérôme Sekana appelle à la nomination de nouveaux commissaires aux comptes au sein des entreprises du portefeuille

Le président du réseau des journalistes économiques et financiers congolais, spécialisé dans les questions portant sur les ressources naturelles, les finances, la douane, la fiscalité et la parafiscalité dénommé  » Toile d’araignée « , M. Jérôme Sekana Pene-Papa, a animé, le mardi 06 juin 2023, une conférence de presse, au siège social du groupe de presse Agence Galaxie Médias (AGM) dont il est le Directeur Général. Ladite conférence a tourné autour de quatre points suivants : 1) Le cumul des fonctions et l’incompatibilité des membres des organes de contrôle des finances publiques dont l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Cour des Comptes et le Conseil Permanent de la Comptabilité en République Démocratique du Congo (CPCC) ; 2) La vente au rabais et par un comité de gestion hors mandat des remblais de la Société de développement industriel et minier du Congo (Sodimico SA) ; 3) Le bras de fer actuel entre les régies financières (DGDA, DGI et DGRAD) et le ministère des Finances, et enfin ; 4) La présentation officielle de la première enquête du Baromètre national sur le climat des affaires et des investissements.

 » Nommés depuis 2006, les commissaires aux comptes dont le rôle est la vérification des comptes des entreprises du portefeuille, ont totalisé cette année jour pour jour 17 ans de mandat en 2023. Et pourtant, la loi prévoit un mandat de 5 ans non renouvelables  », a alerté le journaliste économique mieux connu dans la presse congolaise Jérôme Sekana Pene-Papa. Avant d’ajouter :  » En plus du cumul de leur fonction à celles de contrôleur, auditeur, vérificateur, comptable, agent de l’État, pour ne citer que celles-ci, les commissaires aux comptes touchent 5000 USD/mois en toute illégalité après l’expiration de leur mandat. Les jeunes diplômés compétents sortis fraîchement des universités du pays ne peuvent pas accéder à cette profession faute de nouvelles nominations par l’actuel locataire de la Primature  ».

Qui bloque alors la nouvelle mise en place au cabinet du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge ? Question jusque-là sans réponse. Profitant de l’occasion ainsi offerte, le Président de l’ONG Toile d’araignée a dénoncé le double ou multiple statuts de ces cumulards. Ils sont, selon lui, à la fois juges et parties dans l’exercice de leur rôle. Bien que certains d’entre eux ont déjà commencé à démissionner individuellement, Jérôme Sekana Pene-Papa a invité les uns et les autres à démissionner collectivement et de ne pas attendre les dénonciations publiques afin de faciliter la tâche au chef du Gouvernement pour la mise en place de nouveaux commissaires aux comptes. La bouche autorisée de Toile d’araignée leur a même donné un ultimatum de 7 jours pour jeter l’éponge. Au cas contraire, cette talkforce communicationnelle va intensifier des campagnes de dénonciation auprès des autorités compétentes.

La tenue, la semaine prochaine, du Conseil d’administration de la Sodimico SA a interressé aussi ce brillant journaliste économique. L’actuel comité de gestion de la Sodimico SA est hors mandat. Mais, malheureusement, a constaté Jérôme Sekana, ses actuels dirigeants font fi des pertinentes recommandations de l’IGF portant entre autres sur l’interdiction de la vente des remblais. Une importante cargaison est sortie du pays, destination la République de la Zambie voisine où une tonne a été vendue à 1 USD (2350 CDF) au lieu de 50 USD (117.500 CDF). A ce sujet, il a plaidé pour le renforcement du pouvoir coercitif du gendarme financier, à l’image du Fisc (DGI) et de la Douane (DGDA), pour la traduction en justice des récidivistes. Sinon, les recommandations de l’IGF ne resteront lettres mortes.

Le troisième sujet a tourné autour du différend qui oppose actuellement les trois régies financières de la RDC et le ministère national des Finances. Pour mettre fin à ce feuilleton qui risque d’avoir des conséquences graves sur les assignations budgétaires, sur le financement des charges fixes dont les salaires des agents et fonctionnaires de l’État, la sécurité, le recensement général de la population, la défense du territoire national face au projet de balkanisation et surtout, les élections, le Président Jérôme Sekana a fait savoir que déjà les trois régies financières ne mobilisent pas au maximum parce que beaucoup de Congolais ne payent pas l’impôt. Une grande partie de la matière imposable qui n’est pas captée se trouve dans le secteur informel. Un seul jour de grève, a-t-il dit, ce sont des milliards en CDF perdus.

Homme épris de paix et patriote soucieux du développement socio-économique de son pays, Jerôme Sekana a demandé aux deux parties de fumer le calumet de la paix et surtout, de trouver un compromis.

S’agissant du quatrième sujet se rapportant à la présentation officielle ce jour de la première enquête nationale du Baromètre national sur le climat des affaires (BNCA) diligentée, du 24 janvier au 27 mars 2023, auprès de 403 entreprises qui exercent en RDC, le Président de l’ONG Toile d’araignée a salué de deux mains les résultats de cette enquête.

Une seule fausse note, selon Jérôme Sekana Pene-Papa, cette enquête n’a pas pris en compte certaines exonérations dérogatoires accordées aux opérateurs économiques. Poursuivant sa communication, le numéro 1 de l’ONG Toile d’araignée a indiqué que :  » Plus de 40% des recettes se volatilisent à cause de ces mesures contre-productives. Ce Baromètre est un chapelet de recommandations. Il ne faut pas trop sucer l’État en lui privant de ses moyens et surtout, en forçant tout le temps la main du Premier ministre. On a accordé trop d’exonérations aux cimenteries et entreprises du secteur du BTP au-delà de ce que prévoit le code des investissements. Est-ce que c’est comme ça que le pays va se développer ? Ces cimenteries qui ont beaucoup de moyens seront-elles toujours exonérées pour l’éternité ? Si oui, que les entreprises de presse en soient aussi bénéficiaires parce qu’on ne peut pas demander aux pauvres de payer l’impôt tout en donnant des exonérations aux riches  », a martelé JSPP.

Il sied de noter que le réseau des journalistes économiques  » Toile d’araignée  » est l’émanation du séminaire organisé, du 19 au 22 septembre 2012, à Kinshasa, sur le  » civisme fiscal, réformes et gestion des finances publiques en RDC  », à l’attention des professionnels des médias. Votre humble serviteur auteur de cet article y avait aussi pris part.

Après ce séminaire de formation organisé dans la salle de conférences internationales du ministère des Affaires étrangères à l’attention des journalistes économiques de la capitale, les participants s’étaient convenu de se regrouper en réseau citoyen pour servir de courroie de transmission de l’information entre le Gouvernement et la population. Ainsi est né le réseau  » Toile d’araignée  ». Depuis sa création jusqu’à ce jour, le réseau s’est toujours fixé l’ambition de regrouper tous les journalistes économiques de la RDC pour un meilleur traitement de l’information économico-financière.

Dieudonné Buanali

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top