Il était symbolique le début du congrès du Mouvement de Libération du Congo (MLC), à plus d’un titre les républicains se sont sentis honorés par la qualité et la diversité des invités à cette cérémonie. Des membres de la Majorité au pouvoir dans une manifestation de l’Opposition, il faut remonter à des lustres pour voir cela car, l’oiseau de la diabolisation était déjà passé par là. Les hommes politiques sont capables de fournir des signes de tolérance et de civilité politique. Il suffit de se donner les moyens de rester républicains et hommes d’Etat loin des invectives quotidiennes qui sont devenues du pain pourri pour une population affamée d’intégrité. Le retour annoncé de Jean-Pierre Bemba Gombo aura été au moins une occasion de retrouvailles pour hommes de bonne volonté. Ils étaient tous là et c’est bien. Jean-Pierre Bemba signe ainsi un retour sur la scène politique sous les auspices d’une ère nouvelle qui pourrait être une occasion d’améliorer la praxis politique et de donner aux hommes politiques les armes de la noblesse pour que l’adversité politique soit une occasion de démonstration de la dialectique et non une industrie de la haine, de la diabolisation et de la répression aveugle. Rien ne nous impose une telle posture sauf une culture politique tolérée par la faiblesse et la complaisance. Bemba Gombo ayant vécu avec les congolais avant la Cour Pénale Internationale (CPI) retrouvera une classe politique en quête de survie et de requalification. On attend que le Chairman lève l’équivoque sur un retour organisé par des forces extérieures au bénéfice de celles-ci où il va démontrer son attachement à la patrie, en démontrant qu’il reste le Patriote qu’il a été. Un retour qui va donner certes de l’espoir aux militants du MLC mais qui sera pour l’Opposition une occasion de prouver sa maturité dans sa capacité de gérer les ambitions personnelles et la problématique nationale. En attendant les conclusions du congrès, il est essentiel de considérer les enjeux électoraux comme structurant cette classe politique de l’Opposition.
Plus de 200 délégués venus de différentes fédérations et représentations extérieures, sont à Kinshasa et prennent part à ces assises. Pour marquer l’évènement d’une encre indélébile, la Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo, la députée nationale, Eve Bazaïba Masudi a convié toutes les têtes couronnées de la politique congolaise. Opposition, Majorité ou Centre étaient là. Félix Tshisekedi, Emmanuel Ramazani Shadary, Alain Atundu Liongo ou encore Martin Fayulu semblent avoir oubliés leurs rivalités politiques.
Malgré ce décor exceptionnel, une image, mieux un nom revenait sur toutes les lèvres : Jean-Pierre Bemba Gombo. Le président national du parti n’a pas fait le déplacement de Kinshasa. Et pourtant annoncé avec fracas dans la foulée de l’acquittement de l’ancien Vice-président de la RDC par la Cour pénale internationale, le retour de Jean-Pierre Bemba est encore soumis aux caprices de la justice internationale. Mais pour ses soutiens, le Sénateur d’opposition est bel et bien le « candidat naturel » du MLC à la prochaine présidentielle. Malgré l’absence, Jean-Pierre Bemba devra être consacré candidat de son parti dès ce vendredi.
Pour dissiper tout malentendu, les cadres du MLC s’empressent de rappeler qu’« Il n’existe aucune entrave devant lui pour une candidature à la présidentielle, que ce soit d’ordre juridique, judiciaire ou matériel », avait déclaré à l’Agence Française Presse (AFP), Alexis Lenga Secrétaire général adjoint de son parti et président du groupe parlementaire MLC et Alliés.
Riche homme d’affaires congolais devenu chef de guerre puis vice-président, Jean-Pierre Bemba avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par ses troupes entre octobre 2002 et mars 2003.
Mais le 8 juin, un jury d’appel l’a acquitté de tous les crimes dont il était incarcéré.
Jean-Pierre Bemba vit pour l’instant en Belgique, en liberté provisoire, après dix ans de détention, en attendant une décision finale sur sa peine.
Les autorités congolaises ont indiqué que Bemba « pourra rentrer en RDC s’il le souhaite ». Son cas est toutefois revenu le 4 juillet dernier devant la cour de La Haye où l’ex Vice-président congolais est accusé de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès. Les juges doivent rendre leur décision dans les prochains mois. Candidat président de la République, Jean-Pierre Bemba devra déposer son dossier à la CENI qui ouvre les Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures à l’élection présidentielle prévu du 25 juillet au 8 août prochain.
WAK et Jose-Junior Owawa
