Economie

Conséquence économique du Covid-19 : La RVA au bord de l’asphyxie avec trafic zéro [ Une intervention présidentielle attendue ]

Par des cycles réguliers du temps la régie des voies aériennes revient dans l’actualité car autour de cette entreprise existe un malentendu entre le mythe et la réalité. Des hommes politiques et des syndicalistes alimentent régulièrement l’opinion des commentaires qui relèvent plus du mythe que des faits établis au point qu’il devient hasardeux de préciser l’ampleur des situations par les données fiables.

Dans son dernier conseil des ministres le gouvernement s’est penché sur la situation de le RVA et a fait allusion à des situations de megestion qui seraient à l’origine des arriérés des salaires. C’est ainsi que le gouvernement a chargé le ministre de la justice de faire une enquête rapide et de donner des réponses avant le prochain conseil des ministres.

Pour ceux qui a intéressent à la question économique et qui vérifient les allégations publiques aux véritables données, il faut vite se rendre compte que la RVA fait partie des entreprises qui sont frappées de plein fouet par les conséquences de la pandémie. Avec la fermeture des frontières et l’interruption du trafic a l’intérieur du pays, la RVA se trouve dans une situation que l’on appelle trafic zéro.

Avec le trafic zéro l’exploitation des aéroports est suspendue, il n y a pas des recettes donc pas des salaires. A partir de ce moment les effets sont dévastateurs sur les autres engagements comme la contrepartie aux bailleurs des fonds sur les appuis reçus. Du fait de ne pas assurer cet engagement, il y’a risque d’arrêt même des projets. Comment continuer à rembourser des prêts alors que cette tâche était assumée par les avantages de l IDF ? On se souvient qu’un prêt obtenu de eximbank a permis la réhabilitation de la piste de l’aéroport de Ndjili, et est remboursé par les fonds du Go pass. Cette situation si elle perdure, elle met le pays en difficulté. Les conséquences sont immenses surtout quand on regarde le fonctionnement des équipements d’aide à la navigation qui ont besoin des liaisons satellites pour assumer la fonctionnalité. Si la situation perdure il y a un gros risque d’arriver à un blocage aérien. L’état congolais perd aussi du fait de ce trafic zéro car la tva collectée par cette compagnie ne l’est plus. C’est au moins 300 milles dollars. Évidemment dans cette période on ne peut compter sur des investisseurs nouveaux.
Comment alors expliquer cette image d’une entreprise mal gérée ? Notre rédaction s’est approchée des différents partenaires de la RVA pour obtenir des réponses à cette question. Grande fut notre surprise d’apprendre que la banque africaine de développement BAD effectue deux audits à la RVA sur la gestion pour se rassurer que les interventions qu’elle assure sont bien connectées aux pratiques de la bonne gouvernance. C’est forte de cette conviction que l’institution financière africaine a octroyé un don de 120 millions qui ont permis la réhabilitation par exemple de l’aéroport de Goma et ceux de lundi, Kisangani qui sont en cours . De son côté la Banque Mondiale recrute des cabinets indépendants pour effectuer des audits auprès des entreprises comme la régie des voies aériennes. La dernière intervention de la banque mondiale s élevée à 60 millions de dollars. La question est simple, comment une compagnie mal gérée peut passer à l’audit de la BAD et de la BM ? Il faut ajouter à cette panoplie des contrôles ceux diligentés par les différentes commissions du parlement, de la cour des comptes et d’autres structures de l’état. Pour ceux qui s’intéressent aux questions de fond il est Indéniable que le problème de cette image publique est ailleurs.

De notre investigation au sein de la RVA nous avons découvert que les intérêts des travailleurs sont défendus de manière contradictoire par deux groupes antagonistes. Il s’agit d’un côté de la délégation syndicale qui travaille en harmonie avec les autorités de la RVA pour des solutions négociées avec l’aide du gouvernement et de l’autre il y a l intersyndicale qui obéit à d’autres agendas et dont les interventions publiques tendent à créer cette tension sociale et véhicule l’idée d’un chaos au sein de l’entreprise. Cette absence de dialogue entre ces camps est à l’origine des fakes news et des informations alarmistes qui se sont propagées sur les réseaux sociaux. Une lettre nous est parvenue par laquelle le responsable d’un syndicat de l’intersyndicale se désolidarise avec ses camarades au motif des dérives constatées.

C’est la situation que va trouver le ministre de la justice et il devrait suggérer rapidement au gouvernement d’intervenir pour sauver la RVA du naufrage.

Pendant huit ans le comité Bilenge est parvenu à moderniser cette compagnie et à lui doter d’une dynamique de progrès qui fait la fierté du secteur et de l’état propriétaire.

Robert Tanzey

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