Politique

Elections 2018 : Prof Jean-Paul Moka: « Nous avons de doute sur ce processus, mais nous sommes préparés et mobilisés pour les élections»

Autorité morale du mouvement bleu et président de la coalition arc-en-ciel, Jean-Paul Moka est docteur en sciences politiques et en même temps professeur d’Economie dans les Universités congolaises. Cet ancien de « Jhon Kennedy School of governement Havard », navigue depuis plusieurs années entre ces deux disciplines. Depuis quelque temps, il a annoncé sa volonté et sa détermination de se présenter à l’élection présidentielle du 23 décembre. Dans une interview exclusive accordée à Géopolis hebdo, Jean Paul Moka pense que le processus électoral est entaché des irrégularités avec un fichier électoral corrompu à la hauteur de 16% d’enrôlés sans empreintes digitales, et la controverse autour de la machine à voter. Il a depuis plusieurs mois, préconisé un troisième dialogue autour d’un certain nombre des points importants, avant de plonger dans les opérations de dépôt des candidatures.

 Géopolis Hebdo/ Croyez-vous à la tenue des élections le 23 décembre 2018 ?

Jean Paul Moka/ Oui, parce que nous n’avons pas de choix, nous devons tenir les élections le 23 décembre 2018 et j’y crois parce que d’abord tout le monde veut à ce que ces élections se tiennent, je vous rappelle que ce sont des élections que nous devions avoir en décembre 2016, on doit arrêter de jouer avec le peuple congolais.

GH /Aujourd’hui deux problèmes majeurs divisent la classe politique, notamment la question de la machine à voter et du fichier électoral, Quelle est votre analyse sur ce processus électoral ?

Je tiens à rappeler d’abord que le mouvement bleu dont je suis l’autorité morale n’est ni un parti de l’opposition ni de la majorité ni moins de ce qu’on appelle aujourd’hui le centre. Nous sommes un parti indépendant, pourquoi ? Parce que nous savons que dans la majorité, on a toujours eu le résultat, plutôt insuffisant et dans l’opposition on a toujours vu la gourmandise prêt à sauter sur un poste à la première offre .Mais cependant le mouvement bleu fait partie de la coalition « Arc-en-ciel » que nous avons créée depuis 6 mois et dont j’assume les fonctions de président. Cette coalition est constituée de grands groupes dont l’église kimbanguiste, l’église du Christ au Congo, l’église de réveil au Congo, l’Alliance des chefs traditionnels de la RDC, l’intersyndicale du nord et sud Kivu qui ont été séduits par le plan Moka et qui se sont engagés à le vulgariser.   Parlant du processus électoral, il n’est pas crédible. Premièrement parce que le fichier est corrompu à 16 %, Deuxièmement, parce que la machine à voter est une vraie controverse qui jette un discrédit total au processus, troisièmement nous sommes dans l’incertitude par rapport à la candidature du président Joseph Kabila .Pour toutes ces raisons et bien d’autres que je n’ai pas le temps de citer ici, nous sommes très sceptique vis-à-vis de ce processus, cependant pour montrer notre bonne fois, nous avons démontré que nous étions mobilisés, raison pour laquelle si vous prenez les statistiques pour le dépôt des candidatures du lundi 09 Juillet dernier, sur les 200 candidats sur toute l’étendue du pays, notre coalition aligne déjà 41+80 candidats députés provinciaux qui se sont d’ailleurs autofinancés, au total 121 candidats que tous les autres.

GH /Vous semblez avoir une grande conviction personnelle de vous présenter à la présidentielle, pensez-vous convaincre le peuple congolais en si peu de temps ;

Quand une parole inspirée est donnée, une vraie parole est donnée même le vent participe à la propager, quelques congolais suffit pour propager la bonne nouvelle. Je crois d’abord à la puissance invisible qui guide les grands hommes, ceux qui sont appelés à changer le destin de leurs communautés

Il ne faut pas oublier que j’ai un parti politique et une coalition qui m’aide à former cette marche vers la victoire, sans vous donner les détails, nous sommes dans chaque village de la RDC, au moment venu vous verrez notre capacité à mobiliser les congolais autour de notre plan.

GH / Pensez-vous être en mesure de relever le défi et amener la RDC vers le développement ?

Diriger un pays comme la RDC est une mission très particulière, il faut être préparé. Cette préparation nécessite du temps, mais beaucoup de gens pensent s’y retrouver comme par hasard, ça fait 17 ans que je prépare mon plan, en tout cas je suis vraiment convaincu que c’est le moment de relever ce défi et je pense qu’il ne faut pas 5 ans pour changer le visage de la RDC.

GH /Vous avez publié un plan pour le développement de la RDC, de vos propos, il faut 17 ans pour préparer ce plan, à quoi consiste-t-il précisément ?

La lutte contre la corruption d’abord. Vous savez qu’il y a 50 milliards de dollars qui disparaissent dans les poches de gens au niveau de notre richesse pétrolière, 30 milliard qui disparaissent au niveau de nos richesses minières, 14 milliard dans le blanchissement d’argent, tout cet argent disparait dans nos régies financières .Il faut arrêter cet hémorragie, mettre fin à ceci. Une fois cet argent récupéré, il sera alloué au budget de l’Etat, avec certains partenaires qui nous font confiance, nous pouvons amener la RDC vers son développement.

Propos recueillis par Paulin Muembo

 

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