Economie

L’Afrique se prépare à l’après Covid : Pour Sele Yalaghuli c’est le moment des nouvelles approches pour une Afrique gagnante

Convoquer les grandes intelligences africaines pour tirer les leçons de cette crise et anticiper sur les réformes nécessaires et obligées pour se prémunir à l’avenir contre les aléas de cette crise sanitaire qui a relevé des fissures dans les différents systèmes économiques et sanitaires. Voilà l’objet du débat organisé par Alain Foka avec la participation des grandes personnalités notamment le ministre des fiancés de la RDC qui a accepté en ce moment de prendre la parole pour construire une conviction sur la nécessité pour l’Afrique d’imaginer des voies adaptées à son contexte.

Pour le ministre Sele« des nouveaux paradigmes de développement exigent à l’Afrique des nouvelles approches »

Le ministre des Finances de la Rd Congo, José Sele Yalaghuli estime que c’est le moment pour l’Afrique d’aller vers des nouveaux paradigmes de développement afin de se délester de la dépendance extrême à l’économie internationale et de s’ériger en des économies autonomes intraverties. Pour y parvenir, a-t-il préconisé, il faut des nouvelles approches plus inventives et adaptées à chaque pays dans une dynamique d’ensemble.

Intervenant, ce dimanche matin, dans l’émission « Débat africain » de Radio France international dont le sujet portait sur la stratégie de relance des économies africaines au sortir de la crise du Covid-19, l’argentier national de la Rd Congo a évoqué quelques pistes de solutions.

« Les recettes pour renforcer la résilience des économies africaines sont connues. La diversification des activités économiques, l’industrialisation, la désaccoutumance aux matières premières, la mobilisation efficiente des ressources financières… Nouveau paradigme, nouvelles approches. Soyons pragmatiques. A propos des PME par exemple. Il faut cibler ce que les PME peuvent produire et leur apporter les crédits nécessaires dans ces domaines-là », a recommandé José Sele Yalaghuli.

Si l’Afrique a certes pris du retard dans ce processus, il s’est posé un problème de volonté politique au niveau le plus élevé. C’est dans ce cadre que, sous l’impulsion du président congolais, Félix Antoine Tshisekedi, l’Union africaine (UA) a tenu récemment un ensemble de réunions pour permettre à l’Afrique de renforcer sa résilience.

A José Sele Yalaghuli d’ajouter : « en tant qu’économiste, je n’ai jamais cru qu’il existait un modèle économique applicable à tous les pays ou à tous les continents de la même manière. Chaque pays a ses spécificités, ses contingences historiques, institutionnelles et culturelles. Il faut mutualiser les efforts en évitant que les regroupements économiques sous-régionaux et régionaux africains se substituent en une plate-forme supranationale pour tracter chaque pays. Il faut considérer les convergences des critères économiques. »

Au-delà du plan macroéconomique, le ministre congolais des Finances a mis en exergue la nécessité pour les pays africains de soutenir les PME et TPE. Il a illustré le cas de son pays, la Rd Congo, où la Banque centrale a ouvert une ligne de crédit pour apporter un soutien aux PME afin de garantir la résilience dans le domaine microéconomique.

Les débateurs de cette émission ont été tous d’avis qu’il est plus qu’urgent que la résilience de l’Afrique notamment sur le plan du système de santé, industriel qu’économique soit renforcée et que l’endettement soit libéré pour financer les secteurs prioritaires du développement pour la relance, après Covid-19.

« L’Afrique doit mettre en place des politiques visant à injecter des ressources vers le secteur privé. Cette relance va nous obliger à nous endetter encore plus. On importe pour 35 000 milliards USD/an, l’Afrique. Il y a un réservoir d’affaires et d’opportunités dans chaque pays. Avec 44 milliards USD de dette à rembourser cette année, l’Afrique n’est pas super endettée », a indiqué Paolo Gomez, co-fondateur de New African Partners, une plateforme d’investissements.

En grande partie, a-t-il précisé, cette dette contractée et qui doit continuer à l’être, pour le développement et les infrastructures, est chère. Parce que les agences de notations s’amusent, même en temps de crise, à qualifier l’Afrique comme un environnement d’extrême risque.

D’où, la nécessité du changement du narratif, loin de tout langage révolutionnaire, devant permettre à l’Afrique de se concentrer sur ses forces pour s’industrialiser et produire en local pour la consommation de ses populations. La crise comme celle du Covid-19 qui sévit actuellement vient d’obliger la plupart de pays à se retourne d’abord vers eux-mêmes avant de penser à d’autres.

Cheick Kante, le ministre chargé du Suivi du « Plan Sénégal émergeant » ; Célestin Tawamba, président du Groupement interpatronal du Cameroun et président de l’union patronale d’Afrique centrale ; Paolo Gomez, co-fondateur de New African Partners, une plateforme d’investissements et José Sele Yalaghuli, ministre des Finances de la RDC ont été les invités de Alain Foka dans ce numéro du Débat africain.

Geopolis hebdo / zoom Eco

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