Société

Le confinement à l’épreuve des doctrines de santé publique : Le docteur Albert Tshula analyse les contradictions des approches

Covid-19 la Doctrine Suédoise face à la Doctrine Chinoise

La doctrine Suédoise (Pays-Bas, Corée du Sud, Taïwan, Vietnam et la majorité des pays Africains (Sénégal, RDC, Cote D’Ivoire, Tchad, Maroc, Ghana…) avec deux différences pratiques : la fermeture des frontières et la mise en place de couvre-feu) sur la réponse à la pandémie du covid-19 versus la doctrine chinoise confinement sensum strictum (Chine, USA, France, Italie, Espagne, GB…) met en face une question générale de la gestion sociétale : démocratie et dirigisme. Avec la pandémie de covid – 19, se pose au regard de ce deux doctrine la question de savoir comment concilier une part du dirigisme totalitaire sociale (doctrine Chinoise) et le maintien de la démocratie pour une exigence d’une participation responsable citoyenne (Doctrine Suédoise) ?

Une minorité des pays riches (USA, Canada, France, Italie, Espagne…) dans le monde ont optés pour la doctrine chinoise (dirigisme) du confinement, avec des variantes en fonction du niveau de préparation de chaque pays. La doctrine Suédoise (Pays-Bas, Corée du Sud, Taïwan, Vietnam et les pays Africains), reste majoritaire en réalité si on regarde les manières dont les choses se passent en Afrique et en Amérique du Sud. Voilà, pourquoi, il nous a semblé utile d’en parle pour ouvrir le champ de discussion au niveau santé publique.

Dans la doctrine Suédoise de santé publique, l’individu est considéré comme responsable de sa propre santé et de la sécurité sanitaire de la communauté dans le cadre du covid – 19. Cette doctrine fonde sa tactique d’action et de gestion de l’épidémie sur 2 constats :

Premier constat : A l’état de nos connaissances actuelles sur le covid – 19 : c’est une maladie à caractère respiratoire aigüe (pneumopathie aigue), 85% de personnes restent asymptomatique ou symptomatique modéré et guérissent spontanément de la maladie, 10% sont symptomatique avec un état sévère et 5% sont symptomatique grave (critique) qui nécessite une prise en charge lourde (en hospitalisation – réanimation et soulève la question de la capacité hospitalière de chaque système de santé), le vaccin n’est pas disponible et ne le sera pas d’ici au moins 2 ans, l’absence d’un médicament pour un traitement spécifique dirigé contre le covid-19 (pour rappel actuellement le traitement est syndromique).

Deuxième constat : Comme les autres Coronavirus, le monde devra apprendre à vivre avec le nouveau venu nommé Covid – 19. Au regard de la circulation de personnes et des biens dans le monde, aucun pays ne pourra pas arrêter la circulation du virus de Covid-19. On ne peut pas indéfiniment fermer les frontières, il faudra les ouvrir à un moment ou a un autre.

D’ailleurs comment va-t-on relancer l’économie avec les frontières qui sont fermées ? Donc la Suède a préféré ne pas fermer ces frontières.

La stratégie de la Suède (Pays-Bas, Corée du Sud, Taïwan) consiste donc à une approche coup de poing ou coup de frein sur la pandémie à covid-19, que faire un isolement brusque. L’approche coup de poing permet au système de santé de mettre sa résilience systémique et sociale à l’épreuve, puisque l’épidémie est inévitable. Le pays amorti ainsi le choc de l’épidémie à covid-19 et apprend à vivre avec.

Certains pays qui ont pris la doctrine du confinement n’ont pas empêchés l’augmentation importante de cas ou de décès par covid-19 (Italie, France, Espagne et USA). Certes, ces pays pourront toujours justifier la stratégie a travers un discours statistique du type : combien des morts avons-nous évité ? Le confinement n’avait comme objectif dans la majorité des pays qui avaient opté pour cette doctrine, que de gérer l’impréparation globale, la surprise de la virulence du virus covid-19 et surtout de l’insuffisance du système hospitalier à encaissé le choc. Il fallait donc soulager provisoirement le secteur hospitalier (restez chez vous), là où il est insuffisamment préparé. Le questionnement sur le déconfinement avec la crainte de la seconde vague, n’est que la conséquence directe de la stratégie de confinement à cause de l’effet de la stratégie qui a repoussée l’augmentation exponentielle des cas sur la courbe épidémique. Le débat sur la deuxième vague surprend aussi sur le fait qu’au lieu d’avoir un discours comme fait l’Allemagne au niveau santé publique : on reste très vigilant, notre système de santé peut encaisser le choc, nous sommes préparés, la réponse va s’inscrire sur du long terme au contraire certains pays disent qu’ils ne pourront pas gérer la deuxième vague. Il semble qu’un des objectifs du confinement : c’est gagné du temps pour assurer une bonne préparation. Et donc, le système de santé, devrait plus être surpris au contraire, il devrait anticiper l’apparition de la seconde vague.

Docteur Albert Tshula

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