Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo s’est réveillé dans une ambiance particulière dimanche 19 mai. Des hommes en armes, ont d’abord attaqué la résidence de Vital Kamerhe, allié clé du président Félix Tshisekedi, ensuite, ils ont attaqué le Palais de Nation, bureau du président Congolais où ils ont affirmé qu’un nouveau jour commence pour le pays.
« La tentative de coup d’état a été étouffé dans l’œuf », a affirmé le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée.
L’armée Congolaise affirme a repris le contrôle total de la situation et les assaillants ont été « mis hors d’état de nuire ». La situation étonne par la promptitude de l’action des assaillants qui ont pénétré le Palais de la Nation. Dans une vidéo, on voit le chef des assaillants, Christian Malanga, qui a à ses côtés des hommes en armes, dont son fils et bien d’autres hommes armés, brandissant le drapeau du Zaïre, ancienne appellation de la RDC.
Dans la foulée des combats, le chef des assaillants aurait été tué par l’armée Congolaise, son fils, qui porte une tenue avec écusson des États-Unis d’Amérique, a été arrêté, ensemble avec des Congolais, mais aussi un homme blanc, dont l’armée a saisi un passeport américain.
Une situation incompréhensible de voir des américains impliqués dans une affaire subversive en RDC. L’armée Congolaise promet de faire une nouvelle annonce sur la situation, après le bref communiqué du général Sylvain Ekenge.
« Je suis choquée par les événements de ce matin et très préoccupée par les rapports faisant état de citoyens américains prétendument impliqués. Soyez assurés que nous coopérerons avec les autorités de la RDC dans toute la mesure du possible alors qu’elles enquêtent sur ces actes criminels et tiennent pour responsables tout citoyen américain impliqué dans des actes criminels », a déclaré Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC.
Des questions demeurent tout de même : pourquoi les assaillants ont visé la résidence de Vital Kamerhe ? Pourquoi ont-ils impliqué des américains dans le coup ? Qui est ce Christian Malanga et comment a-t-il pu s’infiltrer en RDC et recruter des gens pour son coup ?
Ces questions trouveront sûrement des réponses dans les jours qui viennent. Mais ce que l’on doit savoir de Christian Malanga est que c’est un Congolais de 41 ans, né à Kinshasa. La plupart des Congolais le découvrent seulement avec cette tentative du coup d’État. A Kinshasa, plusieurs sources le présentent comme un ancien officier, un ancien capitaine de l’armée Congolaise, résidant actuellement aux États-Unis avec toute sa famille.
Depuis 2011, il s’est engagé en politique en créant Le parti des Congolais unis (United Congolese party). En 2015, il affirmait : « j’ai pris la décision de me joindre au combat et d’en devenir l’un des porte-flambeau vu la paupérisation et la déshumanisation de notre peuple…Je me suis engagé dans le combat de la libération de notre pays et de l’instauration de l’État de droit « .
Le 17 mai 2017, il forme un « gouvernement d’exil » et annonce que le Nouveau Zaïre est né. La date choisie n’est pas le fruit du hasard. C’est en effet le 17 mai de l’année 1997 que le Zaïre était redevenu la RDC quand Laurent Désiré Kabila avait chassé le maréchal Mobutu du pouvoir.
Après des années où il ne mène aucune action, Christian Malanga est réapparu ce 19 mai dans une tentative de coup d’État.
Patrick Ilunga
