Politique

RDC : Que cache la grande offensive pro dialogue ?

Depuis les déclarations du cardinal Fridolin Ambongo sur la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, une onde de choc parcourt la classe politique et la société civile congolaise. Le président de l’Église du Christ au Congo est allé dans le même sens que l’Archevêque métropolitain de Kinshasa. Le docteur André Bokundowa a estimé que « le pays court un grand danger.

«Le plus grand danger de son histoire depuis 1885, selon lui. Et de poursuivre,  » j’exhorte le président de la République, en sa qualité de garant de la nation, à un dépassement personnel aux fins de convoquer en toute urgence des consultations nationales en vue d’impliquer toutes les forces de la société à la démarche des solutions durables et consensuelles aux problèmes susmentionnés. » Une proposition à laquelle s’accroche maintenant une partie de la classe politique congolaise. Mais loin d’être consensuelle comme le préconise Bokundowa, la démarche divise les acteurs politiques de la RDC. Dans les médias et les réseaux sociaux, chacun y va de sa proposition, provoquant ainsi l’opposition des autres.

Sur son compte tweeter, Christophe Lutundula, cadre d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi lance : « Il y a 1 mois, j’ai proposé au Chef de l’Etat de consulter les leaders politiques et sociaux pour créer une union sacrée de la Nation dans le combat contre les groupes armés à l’Est, en particulier à Béni et Butembo. J’ai été diabolisé. Aujourd’hui, l’ECC m’emboîte le pas. Bravo! » Sans le dire ouvertement, Jacques Djoli, inspecteur du MLC de Jean-Pierre Bemba lui aussi parle, avec ses propres termes de cette question de « consensus ».

Djoli estime qu’il faut « construire des institutions fortes. Ce schéma passe par l’intériorisation et l’adhésion de tous aux mêmes principes et valeurs structurants. Sinon vous construisez dans le ….vide. Objectif 80. Plan mobutu. 5 chantiers. Révolution de la modernité. Programme de 100..200..jrs ». Il n’en fallait par plus pour que Jacques Djoli, député, ancien sénateur, ancien Vice-président de la Ceni reçoive quolibets et sarcasme des citoyens lambda. Au Front Commun pour le Congo, on se veut plus incisif. L’idée de dialogue est non seulement rejetée mais aussi suspectée. Pour Jean-Pierre Kambila, ancien directeur adjoint du cabinet de Joseph Kabila et membre du Front Commun pour le Congo, « l’offensive générale pro-dialogue est une stratégie pour réduire le pouvoir du Président Fatshi, affaiblir le FCC et éliminer JKK de la scène politique. Si l’Udps ne le comprend pas, c’est à dire qu’il y a un gros problème d’analyse quelque part ». Plus modérée, la réaction de Claude Ibalanky, coordonnateur du Mécanisme National du Suivi des accords d’Addis Abeba. Pour lui, l’idée d’un dialogue politique dans le but de trouver la solution au problème est inopportune. Il y a des résolutions et accords qui indiquent le chemin de la paix. Il suffit juste d’appliquer ».

Alors, que cache la grande offensive pour les pourparlers ? Renforcer une cohésion de tous pour mieux faire face aux attaques des groupes rebelles ? « Affaiblir le FCC « ?, « éliminer Joseph Kabila Kabange » ? « Réduire le pouvoir du président Fatshi » comme l’affirme Jean-Pierre Kambila ?

Patrick Ilunga

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