La situation alimentaire de la majorité des populations au Sud du Territoire de Masi-manimba, dans la province du Kwilu, demeure difficile jusqu’à ces jours. De ce fait, elles ne se nourrissent pas correctement et éprouvent d’énormes difficultés d’accès en ration protéinique. A cela s’ajoutent le changement climatique qui occasionne ainsi la dégradation du sol et décime les principales cultures vivrières dont ces populations tirent leurs substances pour la survie. Pour pallier à cette situation qui exige une intervention humanitaire, les paysans et éleveurs se sont organisés en association et sollicitent une assistance technique, matérielle et financière aux autorités compétentes.
Depuis juin 2018 jusqu’ à ces jours, plusieurs centaines de cas de mortalité infantile liés à la malnutrition ont été enregistré dans cette partie de la république. De nombreux jeunes enfants sont presque en sous poids et ont une masse corporelle inférieure à 80 % du standard Harward.
L’élevage n’est pas épargné. Une épidémie redoutable, non encore vaincue à ces jours a déjà ravagé des troupeaux bovins entiers, jusqu’ à près de 12 mille bêtes tuées, en moins d’une année.
Ainsi donc, pour remédier à cette situation de précarité, les paysans et éleveurs se sont organisés en association. Ils ont mis en place une association faitière dénommée «Fédération des Exploitants Agricoles de la Luyi et Lukula », en siglée FEADEL ; en référence aux deux grandes rivières qui drainent l’ensemble des dix Secteurs qui constituent le Territoire de Masi-manimba. Un programme multisectoriel vient d’être lancé, pour lequel les producteurs sollicitent d’ailleurs une assistance technique, matérielle et financière, appelé Programme de Relance Agricole vient d’être lancé. En effet, ce programme étalé sur cinq ans, vise à sortir trois cent cinquante mille ménages de la précarité. Les besoins en financement sont énormes. La matérialisation du projet permettra, entre autres, de contrer la pauvreté du sol, de booster à la fois l’agriculture saisonnière et pérenne, de sécuriser les emplois agricoles et de redynamiser des unités de transformation agricole. En effet, ce sera pour la première fois que les populations concernées, délaissées à leur triste sort depuis l’accession du pays à souveraineté nationale, auront réellement l’occasion de se prendre en charge. En des moments difficiles, il est nécessaire de recourir à la solidarité nationale. Cette population a besoin des aides de toute nature et cela seront les bienvenues, du moment où’ il s’agit de sauver des vies humaines.
Carmel Kibaka
