Economie

Avec 1,5 million décaissé dans la zone COMESA : La BAD veut stimuler le commerce transfrontalier de l’électricité

La Banque africaine de développement (BAD) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) ont lancé une nouvelle initiative régionale visant à renforcer la durabilité du secteur de l’électricité en Afrique orientale et australe grâce à des cadres réglementaires harmonisés.

L’initiative, intitulée « Harmonisation régionale des cadres réglementaires et des outils pour l’amélioration de la réglementation de l’électricité dans le COMESA », vise à mettre en place des cadres réglementaires efficaces, transparents, uniformes et applicables dans la région.

L’objectif ultime est de stimuler le commerce transfrontalier de l’électricité et d’améliorer l’accès à l’énergie dans la région du COMESA. Le lancement a eu lieu mardi 11 avril au secrétariat du COMESA à Lusaka, en Zambie, conjointement par la secrétaire générale du COMESA Chileshe Kapwepwe, et le directeur national de la BAD, M. Raubil Durowoju.

Le projet comprend trois éléments clés, notamment : l’élaboration et l’adoption de principes régionaux de réglementation de l’électricité et d’indicateurs clés de performance en matière de réglementation et de services publics basés sur l’indice phare de réglementation de l’électricité en Afrique de la BAD pour la région du COMESA ; la comparaison harmonisée des tarifs de l’électricité et l’outil d’évaluation du cadre de réflexion sur les coûts ; et le développement d’un système de gestion de l’information et de la base de données.

Le COMESA sera l’agence d’exécution du projet, et l’Association régionale des régulateurs de l’énergie pour l’Afrique orientale et australe (RAERESA) du COMESA sera l’agence de mise en œuvre du projet, assistée par l’Association des régulateurs de l’énergie de l’Afrique de l’Est (EREA). La BAD a accordé une enveloppe de 1,5 million de dollars américains au projet par l’intermédiaire du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque.

Chileshe Kapwepwe a remercié la BAD pour le financement de ce projet, qui permettra d’établir des principes, des règles, des processus et des normes clairs afin d’améliorer le suivi des progrès réalisés dans le développement du secteur de l’électricité.
« Des cadres réglementaires sous-développés et l’absence d’un cadre de suivi des progrès compliquent les modalités de mise en œuvre et inhibent les décisions d’investissement dans les projets d’infrastructure électrique », a-t-elle déclaré.
Elle a noté que la région du COMESA est, ironiquement, dotée d’énormes ressources naturelles inexploitées nécessaires au développement du secteur de l’électricité. Il s’agit notamment de vastes ressources solaires et éoliennes dans pratiquement tous les États membres, d’une importante énergie géothermique à Djibouti, en Éthiopie et au Kenya, et d’abondantes ressources hydroélectriques en République démocratique du Congo (RDC), en Éthiopie et en Zambie, entre autres.

Pour ce qui est de la République démocratique du Congo par exemple, le pays a un potentiel estimé à
100.000 MW. Le Congo-Kinshasa est classée au 1er rang des pays africains et possède 13% du potentiel mondial en énergie hydraulique. Ces ressources sont un atout majeur pour l’approvisionnement en électricité du pays à moindre coût et lui confèrent une place stratégique sur la scène énergétique continentale. Malgré ces atouts, le sous-secteur de l’électricité (SSE) est faiblement développé. Le taux d’électrification est moins de 10% l’un des plus bas du Continent et le pays ne tire pas suffisamment d’avantages de ses possibilités d’exportation d’électricité.
La BAD et le COMESA déclarent à juste titre que ces ressources, ajoutées à celles d’autres pays de l’organisation (COMESA) pourraient être utilisées pour répondre aux besoins énergétiques de la région. Les pays du COMESA entendent joindre les forces pour réussir le pari du commerce transfrontalier de l’électricité.

Raubil Durowoju a félicité les États membres du COMESA pour leur engagement en faveur des initiatives d’intégration régionale et de l’avancement de l’infrastructure énergétique dans la région.

Il a noté qu’une approche cohérente et coordonnée pour combler les déficits clés de l’infrastructure énergétique régionale, en particulier les interconnexions régionales, soutenue par des réformes institutionnelles, politiques et réglementaires pertinentes au niveau régional, sera nécessaire pour réaliser un marché de l’électricité pleinement intégré, compétitif et harmonisé en Afrique, comme envisagé dans le cadre de l’initiative du Marché unique africain de l’électricité (AfSEM).

« Alors que la BAD continue de financer des interconnexions électriques régionales clés à travers le continent pour stimuler le commerce régional de l’électricité, la Banque est également engagée à compléter cet effort avec des initiatives d’infrastructures douces sur l’harmonisation des cadres politiques et réglementaires « , a déclaré M. Durowoju, soulignant en outre qu’en plus de ce projet du COMESA, la Banque finance des initiatives similaires d’harmonisation réglementaire dans la SADC, la CEDEAO, et la CEEAC. Ces efforts contribuent à la réalisation des objectifs du marché unique de l’électricité en Afrique.

Patrick Ilunga

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