ACTUALITE

Bunagana : Patrick Muyaya salue la position claire de Washington

Au cours d’un briefing spécial du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la région des Grands Lacs africains, l’ambassadeur américain Robert Wood a condamné  » les attaques des groupes armés qui ont tué plus de 2000 civils cette année  ».  » Les acteurs étatiques doivent cesser d’appuyer ces groupes armés dont notamment, l’aide des Forces armées rwandaises au Mouvement du 23 Mars (M23)  », a déclaré, le 26 octobre dernier, à New-York, le Représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales. Avant d’ajouter :  » La Stratégie régionale des Nations Unies pour les Grands Lacs est un moyen important de ramener la paix dans la région. Et nous apprécions l’utilisation par l’Envoyé spécial de ses bons offices pour susciter un appui international au Processus de Nairobi. Malgré ces efforts, la situation humanitaire et sécuritaire dans la région des Grands Lacs reste profondément préoccupante. Cette violence est inacceptable et les États-Unis appellent les groupes armés à cesser leurs attaques contre les populations les plus vulnérables de la RDC  ». Profitant de l’occasion ainsi offerte, le diplomate américain a fait savoir que la Mission des Nations-Unies pour la stabilité du Congo (MONUSCO) reste essentielle pour ramener la paix dans l’Est du pays et dans l’ensemble de la région – et elle mérite le soutien total et sans équivoque de la communauté internationale. 

Dans la foulée, Robert Wood a fait savoir que la MONUSCO a également subi des pertes à mesure que la situation sécuritaire se détériore, notamment la mort d’un soldat de la paix pakistanais le mois dernier lors d’une attaque odieuse, avant de présenter ses condoléances à la mission, au Pakistan, et à la famille du casque bleu.

Selon ce diplomate de carrière, la rhétorique anti-MONUSCO augmente le risque déjà important pour les soldats de la paix :  » Nous sommes donc préoccupés par les appels à son retrait immédiat et exhortons la RDC à œuvrer avec la MONUSCO pour un retrait progressif, responsable et conditionnel guidé par les repères du plan de transition conjoint. Personne ne prétendrait que la MONUSCO devrait rester en RDC pour toujours. Mais il sert un objectif important qui correspond aux intérêts de toute la région des Grands Lacs : protéger les civils, perturber les réseaux illicites et aider à stabiliser la gouvernance et les institutions de sécurité  ».

Les États de la région – bilatéralement et par le biais de la Communauté de l’Afrique de l’Est – ont également déployé des troupes pour faire face à l’insécurité croissante dans la partie Est de la RDC.  » Au fur et à mesure que ces efforts progressent, il est impératif qu’ils n’aggravent pas une situation déjà tendue  », a martelé Wood Robert. Pour ce faire, il a lancé un appel aux dirigeants régionaux à veiller à ce que les forces bilatérales et multilatérales respectent les droits de l’homme, accordent la priorité à la sécurité des civils et s’abstiennent d’activités illicites, telles que l’extraction de ressources naturelles. Il est également essentiel qu’ils coordonnent et complètent le travail important des forces armées de la RDC, de la MONUSCO, des agences humanitaires des Nations Unies et des organisations non gouvernementales. Les États doivent également notifier formellement au Comité des sanctions 1533 cette assistance, conformément aux résolutions existantes du Conseil de sécurité, y compris les forces burundaises déployées bilatéralement et dans le cadre de la Force régionale de l’EAC.  » Comme c’est souvent le cas, nous avons passé beaucoup de temps aujourd’hui à parler de solutions militaires à un problème politique. Bien entendu, la paix dans les Grands Lacs ne se fera pas par la force. La paix dépend d’un processus politique, d’une volonté politique et de solutions politiques  », a-t-il renchéri.

A cette fin, les États-Unis ont annoncé en septembre un financement supplémentaire de 13 millions de dollars pour soutenir un processus électoral transparent en RDC. Ce financement s’ajoute aux 10,75 millions de dollars déjà alloués à cet effort. Les États-Unis d’Amérique attendent avec impatience un processus électoral inclusif, qui aboutira finalement à des élections libres et équitables.

 » Renforcer les institutions démocratiques, rendre justice aux victimes, demander des comptes aux acteurs malveillants, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales des États et accorder la priorité aux civils contribueront à ramener la paix dans les Grands Lacs. Les habitants de la région ne méritent rien de moins. Merci, monsieur le président  ». C’est par ce propos que l’ambassadeur Wood mettra fin son speech.

 » Nous saluons la position claire du Gouvernement américain contre le soutien que le Rwanda apporte au M23. Les autres pays devraient emboîter le pas et œuvrer pour mettre fin à cette barbarie qui cause la mort et le déplacement massif de nos populations  », a écrit Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du Gouvernement congolais, sur son compte Twitter, un réseau social très prisé par les politiques.

Dieudonné Buanali

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top