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Contre vents et marées : Martin Lukusa donne une nouvelle impulsion à la SCTP

En tant que société commerciale, la SCTP doit améliorer d’abord sa productivité. Dans ses années de gloire ( les années 1980), ce qui s’appelait encore Onatra, a vu sa productivité tourner à plein régime grâce au transport des produits miniers ;  des marchandises ; aux activités de manutention aux ports, au transport des personnes entre les plusieurs villes et plusieurs provinces. L’Onatra d’alors assurait aussi le transport interurbain dans la ville de Kinshasa.

Aujourd’hui, l’essentiel de ces activités ont pris un sérieux coup de frein :  le transport par la route a posé un énorme défi à l’ancien Onatra. Le transport par la route constitue donc une concurrence fatale au transport par la voix ferrée lequel représente 2 %  seulement des moyens utilisés. Face à ces défis associés aux mains noires revêtues de l’esprit de régression de cette société, Martin Lukusa, le directeur a.i  de la SCTP, se bat pour donner une nouvelle impulsion à cette entreprise censée être la machine d’alimentation du Trésor Public mais s’est retrouvée presque morte, à la suite de plusieurs facteurs conjugués.

Plusieurs initiatives sont entreprises par son manager, visant sa remise en selle.

On peut le lire dans son intervention devant la représentation nationale à l’occasion de son audition du 26 octobre 2022.

L’appui de certaines institutions de la République renforce ainsi la foi de son DG à relancer la SCTP. On se rappelle, en effet que lors de la séance de travail que l’inspecteur général des finances chef de service, Jules Alingete, avait organisé avec le nouveau comité de gestion que dirige Martin Lukusa, des recommandations précises lui avaient été formulées pour lui permettre de mener à bien la mission qui lui a été confiée par le président de la République, celle de redresser et relancer les activités de cette importante société commerciale. De même l’inspection générale des finances avait pris l’engagement d’accompagner le Directeur Général ad intérim de la SCTP en dénonçant toutes pratiques mafieuses qui pourraient se dérouler au sein de cette entreprise étatique.

Dans ses éléments de réponses aux  différentes préoccupations enregistrées à l’occasion de la séance du 26 octobre 2022, le Directeur Général ai de la Société Commerciale des Transports et des Portes a saisie l’opportunité de répondre sans réserve à l’obligation de redevabilité qui lui incombe en qualité de mandataire Public.

À cet effet, Martin Lukusa a donné de manière lucide aux élus nationaux, chacun dans ses attentes des réponses claires sur la relance de cette entreprise.

Affirmant ainsi que toutes les activités de la SCTP SA ont été boostées.

Parmi lesquelles on note au Département des Ports Maritimes, l’amélioration de la qualité de service et la maintenance de l’outil de travail ont entraîné l’augmentation du chiffre d’affaires qui est passé de 3.000.000 $ US à 5.000.000 US en moyenne ;

Au Département des Chemins de Fer, l’entretien de la voie ferrée (désherbage et suppression des points des ralentissements) a permis l’amélioration de la vitesse commerciale qui est passée de 5 à 15 km/h, réduisant ainsi le temps de parcours Matadi – Kinshasa de 72 h à plus au  moins 15 heures, la reprise du trafic bout en bout Kinshasa-Matadi, la réhabilitation des matériels d’exploitation (wagons) et d’entretien de la voie (Régaleuse, bourreuse en cours).

Au Département du Port de Kinshasa, jusque fin septembre 2022, la réalisation en termes de trafic est de 111.368 Tonnes. Au regard du comportement de ce trafic, à fin décembre 2022, il est projeté un trafic de 153.368 tonnes, soit un accroissement de 16,8% par rapport à 2021 (127.568 tonnes).

Ce Port est déjà avancé en termes de digitalisation en ce qui concerne la facturation automatique, le pesage des marchandises et la vidéo surveillance.

Il y a eu également réhabilitation de l’autogrue Sunny avec un nouveau moteur, alors qu’une de ses autogrues a été cédée au Port de Matadi.

Au Département des Chantiers Navals, il y a augmentation de la production qui est passée de 373 heures main-d’œuvre en 2021 à 141.234 heures main-d’œuvre à fin septembre 2022, soit un accroissement de 1.408%. Cette situation est la résultante de la réparation et remise en service d’un nombre important d’unités fluviales ( pousseurs et barges).

La production de gaz oxygène est passée de 133 mᶟ en 2021 à 28.648 mᶟ en 2022. L’usine a démarré sa production vers fin septembre 2021 après 12 ans d’arrêt. Cette augmentation est normale, une meilleure comparaison se fera en 2023.

Au Département des Ports & Transports Fluviaux , les efforts ont consisté à l’accroissement du taux de disponibilité de l’outil de production et l’organisation des convois aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger notamment à Bangui (RCA) et à Betou (République du Congo).

« En effet, à notre avènement à la tête de la Société, celle-ci ne pouvait pas organiser un seul convoi par manque d’unités en état d’exploitation. Ainsi, nous avons impulsé la campagne de réhabilitation des unités fluviales préalablement à l’organisation des convois. De ce contexte, de mars à ce jour, nous avions réhabiliter 5 barges (C 527, C529, C532, C 540, C 1004) et 3 pousseurs ( M/B LUNUNGU, M/B IKANDA, M/B MALEBO 3) », a déclaré le DG a.i de la SCTP.

S’agissant des convois, Martin Lukusa a organisé au mois d’août 2022, le convoi LUBERU à destination de Mbandaka d’où il est parti pour Betou, en République du Congo, le convoi GUNGU à destination de Bangui dont le départ est prévu en semaine, le convoi M/B LUNUNGU à destination de Kisangani dont le départ est prévu en fin de semaine et le convoi IKANDA à destination de Kikwit dont le départ est prévu dans les 2 semaines qui suivent.

 » A ce jour un plan de transport plus ambitieux est en pleine élaboration pour l’exercice 2023 avec pour objectif principal un transport de 60.000 T au minimum de Kinshasa à l’intérieur et 45.000 T minimum de l’intérieur à Kinshasa. D’une manière générale, comme vous le constatez, l’entreprise est en train de se redresser progressivement », avait-il rassuré.

De la relance de ce coffre-fort de la caisse de l’État, plusieurs perspectives ont été notées par ce fils maison

l’impact socio-économique du bateau sur l’axe Kinshasa-Mbandaka n’est pas à négliger. Le fleuve Congo est une voie naturelle de circulation des personnes et des marchandises entre Kinshasa et Mbandaka.

Avec la desserte de ce tronçon par un bateau, les populations peuvent s’approvisionner en biens de première nécessité d’une part et les opérateurs économiques arrivent à pérenniser leurs affaires en évitant notamment la rupture de stocks.

S’agissant de la réhabilitation du Port de Matadi, elle se fera par plusieurs intervenants, d’abord sur fonds propres pour les quais 1et 2 et la route de contournement (coût 4.000.000 $ US), la construction d’un nouveau bâtiment administratif de R-2 ( 2 niveaux de cave pour le parking ) et R+2 pour un coût de 7.000.000 $ US, ensuite  le Gouvernement Japonais à travers JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) pour la réfection du Terminal Conteneurs de Matadi au coût de 22.000.000 $ US, une convention de concession conclu entre MSC/Qatari et le Gouvernement de la République pour la réhabilitation et l’équipement des quais 5,6 et 7 ( quai avancé de 30 m).

(voir documents en annexe).

Concernant le Port de Boma, les travaux de réhabilitation des infrastructures avaient déjà débuté depuis 2017 avec la Firme AFRITEC pour un coût global de 23.000.000 $ US.

Quant aux engins pour ce Port, il est prévu incessamment l’acquisition d’une grue mobile de 100 à 120 T ( coût : 4.000.000 €).

Des moyens financiers pour relancer l’entreprise

Dans sa nouvelle vision de relancer la SCTP SA, le comité Martin Lukusa  compte investir dans l’offre pour la relance des activités de l’entreprise pour plus de productivité.

Le fonds propre notamment ceux issus de ses activités et du recouvrement de sa créance certifiée de 400 millions $ US sur l’État Congolais et sur la possibilité de conclusion de Partenariat Public Privé (PPP) sont des ressources sur lesquelles reposent la vision du directeur.

La capacité de générer l’argent se fera à travers le transit et le stevedoring au niveau des ports maritimes, la manutention des marchandises au niveau des ports intérieurs, l’entreposage et le stockage des marchandises, les transports ferroviaire et fluvial, la construction navale, la rentabilisation du patrimoine immobilier et foncier en termes de loyer (800.000 $ US/mois), le recouvrement de ses créances détenues par l’État et le tiers.

La capacité à conquérir d’autres Ports.

Dans cette optique, le nouveau le nouveau management s’appuie sur l’amélioration de ses infrastructures au Port de Matadi, l’acquisition des équipements modernes de manutention et la digitalisation des opérations portuaires.

« Concernant les infrastructures, tous les matériels pour la réhabilitation des quais n°1 et 2 non opérationnels depuis 2003, sont commandés et disponibles à Matadi. Il ne reste que le lancement des travaux de réhabilitation, » répondait le DG Martin Lukusa aux préoccupations des élus.

Avant d’ajouter : « S’agissant des équipements modernes de manutention, nous venons de dire précédemment de programme d’acquisition.

Quant à la digitalisation, la SCTP est considérée comme l’une des entreprises pilote par le Gouvernement, pour l’implémentation du projet digitalisation des activités des entreprises du Portefeuille, » rassurait-il.

Des locomotives pour assurer les trains urbains sans interruption, la SCTP vient d’affecter une locomotive de ligne (la 1355) pour assurer régulièrement le trafic urbain, en attendant l’acquisition des pièces de rechange (notamment les coussinets) auprès des Ateliers Centraux de Panda de la Gécamines pour la réparation de la locomotive 202.

Nommé ce lundi 07 mars comme Directeur général de la SCTP, Martin Lukusa est un fils maison par qui l’ex ONATRA va sûrement retrouver son éclat d’antan.

Edouard Funda

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