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Devant des délégués d’Afrique de l’Est : Patrick Muyaya : « On ne peut pas parler d’économie lorsqu’il y a persistance de la guerre »

La République démocratique du Congo accueille une conférence économique organisée du 30 au 31 Mars à Kinshasa par le groupe de presse Nation Media Group, (NMG, le plus grand groupe de presse d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale). Les travaux qui se sont ouverts jeudi à Sultani hôtel, se clôturent ce vendredi par une session de discussion en panel avant « une tournée économique » dans la ville de Kinshasa. Des délégués venus du Kenya, du Burundi, de l’Ouganda et même du Soudan du Sud, des entreprises sont également venues faire des expositions dans le but de s’ouvrir au marché congolais et éventuellement nouer de nouveaux partenariats en vue de bâtir un futur sur une prospérité partagée dans la région.

Les orateurs ont été unanimes sur le fait que la région d’Afrique de l’Est, à laquelle le Congo appartient aussi, se doit de regarder l’avenir et ne plus s’attarder sur un passé qui divise. C’était le point de vue défendu par George Masafu, ambassadeur du Kenya en RDC, de Wilfred Kiboro, président du Conseil d’Administration de NMG et du ministre de la communication Patrick Muyaya. Le porte-parole du gouvernement Congolais qui a été paneliste dans la session centrée sur le thème de « l’exploration du Commerce intra Africain », a exhorté l’assistance sur le fait que la région se doit d’être confiante dans l’avenir car les problèmes et les individus ne sont pas éternels. Autant le ministre de la Communication a souligné que les nations se construisent sur de centaines d’années, autant, évoquant le président Rwandais, il a fait remarquer que malgré son rôle joué dans l’exacerbation de la violence en RDC, le président Paul Kagame finira par passer un jour. « Les hommes passent…Le président Kagame ne sera pas éternel avec cette politique de violence qui n’a cessé d’implémenter parce que humainement, il va arriver, à un moment, en fin de cycle », a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Pour Patrick Muyaya, la région a besoin maintenant d’une conversation stratégique au bénéfice des peuples. Mais le ministre constate que « cette conversation stratégique est escamotée par l’existence du conflit à l’Est de la RDC ». La vérité est que, il est difficile de penser véritablement développement intégral là où des têtes sont coupées, des enfants tués, des femmes violées. « On ne peut pas parler véritablement économie lorsqu’il y a persistance de l’insécurité », a dit Muyaya. C’est la triste vérité assénée par le ministre, pour qui, la mutualisation des forces dans la région, avec la force régionale d’Afrique de l’Est est une clé essentielle pour vaincre l’hydre de l’insécurité. « Même les américains ne combattent pas seuls le terrorisme », a-t-il dit après avoir souligné cette autre réalité : « nous avons les ADF qui sont des ougandais, nous avons les FDLR qui sont des Rwandais, nous avons des Red Tabara qui sont Burundais. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes sécuritaires de ce genre sans y travailler de manière étroite avec les pays dont ils sont originaires ».

Il s’agit là de chercher une synchronisation des stratégies en même temps que définir un moyen de créer une prospérité partagée dans une région qui compte désormais près de 500 millions de consommateurs. Ce nombre ira crescendo au fil des années. Tous les spécialistes le disent, se basant sur le fait que la population dans la région est jeune, et devrait se multiplier dans l’avenir. La région est-elle suffisamment préparée à profiter d’une telle base? « Oui, à condition que la région soit complémentaire », a répondu Venance Mashiba directeur de la zone centrale du centre d’investissement de la Tanzanie.

Les orateurs, panelistes et participants de la conférence ont déclaré que la connectivité et les échanges commerciaux plus intenses entre les pays de la communauté d’Afrique de l’Est sera incontournable pour transformer la région et produire de la richesse à partager. « Nous sommes une génération qui a pris conscience de travailler ensemble », a noté le ministre congolais de la communication, avant d’ajouter : Je suis heureux de voir que les kenyans puissent prendre d’autres hommes affaires afin de voir ce qui se passe au pays ».

La conférence dont le thème central est « nouveaux marchés et partenariats » a eu également d’autres panels d’échanges, avec la participation du ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu. Le secteur privé a eu lui aussi droit de citer avec des échanges notamment entre les banques oeuvrant dans la région et biens d’autres acteurs du commerce régional et continental.P

Patrick Ilunga

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