ENERGIE

Difficultés récurrentes éprouvées par la SNEL dans la gestion des centrales hydroélectriques : Vers la restitution de NZILO, ancien actif de la para-publique GÉCAMINES SA

Le Président de la République a été saisi, le 15 mars dernier, lors de la réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement, des difficultés éprouvées par la Société Nationale d’Électricité (SNEL) dans la gestion de certains barrages hydroélectriques, particulièrement ceux, lui confiés par le Gouvernement central et qui comptent parmi les actifs de la Générale des Carrières et des Mines (GÉCAMINES SA). Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a cité, à titre d’exemplantif, la gestion calamiteuse de la réhabilitation du barrage de Nzilo. Cette situation, pense-t-il, est source de lourdes conséquences sur la fourniture en électricité aussi bien aux populations qu’aux entreprises minières opérant dans le champ de ce barrage. Pour ce faire, le chef de l’État a chargé le Gouvernement, à travers la Ministre d’État, Ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda Mahina et le Ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité, Olivier Mwenze, chacun dans la limite de ses attributions, d’examiner les voies et moyens pour résoudre ce problème et de lui faire rapport dans les meilleurs délais. Un autre dossier qui a été soumis à l’arbitrage du conseil des ministres est celui de la nécessité de créer des droits miniers et de carrières pour tous les rejets des mines des sociétés minières du Portefeuille en plus de la GÉCAMINES SA dont la Minière de Bakwanga (MIBA), la Société minière de Kilo-Moto (Sokimo), la Congolaise de l’exploitation minière (COMINIERE SA), pour ne citer que celles-ci.

En effet, des sociétés minières du Portefeuille semblent être encouragées à poursuivre la pratique qui consiste à geler les substances minérales issues des rejets,
autrement appelées  » remblais  », situées dans les périmètres couverts par des
Permis d’Exploitation (PE) ou des Autorisations d’Exploitation de Carrière
Permanente (AECP) au mépris de la Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant
et complétant la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier.

 » Face à cette situation, le Président de la République tient à capitaliser la valeur
économique potentielle qui existe dans les rejets des mines (les stériles ou le
remblai) et qui pourrait aisément servir à relancer ou à accroître la production
minière de notre pays en vue de rapporter à l’État des recettes substantielles
pour son développement économique et social  », a déclaré le Ministre de la Communication et médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, qui a lu comme à l’accoutumée le compte-rendu. Avant de poursuivre :  » Cependant, l’absence continue de droits miniers couvrant l’intégralité des rejets
des mines des sociétés du Portefeuille aurait tendance à favoriser la fraude en
cas d’exploitation clandestine, de cession d’actifs et/ou la non prise en compte
de la valeur des rejets dans le capital social de sociétés communes  ».

Par conséquent, seule une transparence totale en la matière pourrait venir à
bout du phénomène. Ceci, en créant notamment des droits miniers (PER) sur
lesdits rejets auxquels s’ajouterait l’élaboration d’un répertoire complet et
actualisé de façon récurrente, par le Cadastre Minier (CAMI), en vue de
permettre à l’État Congolais d’élargir l’assiette des profits de l’exploitation des
substances minérales aux rejets.

C’est pourquoi, le Président Félix Tshisekedi a chargé la Ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, de veiller à la prise en compte de ce potentiel économique qui devra se concrétiser par un suivi transparent et réglementé de l’exploitation de ces rejets, et d’instruire le CAMI de contacter les différentes sociétés concernées en vue de créer des droits miniers sur tous les rejets des sites miniers de la République. Dans le cadre de la continuité du service public, nous pensons que les futurs occupants des postes ministériels précités mettront ces décisions en exécution.

Nzilo est un barrage hydroélectrique de type voûte. Il se site à 30 km de Kolwezi et 330 km de Lubumbashi dans la province du Katanga. La géologie et la géographie de ce coin ainsi que le passage de Lualaba à fait de Nzilo un endroit idéal pour la construction d’une centrale hydroélectrique.

Nzilo a été construite entre les années 1948 et 1954, le premier groupe a été mis en service en décembre 1952 et le dernier ou le quatrième en août 1954. Elle est constituée de quatre groupes turbo alternateur, turbine Francis capable d’entrainer chacune un alternateur à pole saillant produisant 30 MVA. La centrale hydroélectrique de Nzilo fait partie du réseau interconnecté des centrales de la région du sud du grand Katanga qui comprend les centrales de Nseke, Mwadingusha, Koni, Nzilo, ainsi que la Station de conversion de courant continue de Kolwezi (SCK), cette station injecte sa puissance dans le réseau à travers deux auto transformateurs.

Dieudonné Buanali

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