Il ne se passe pas une semaine sans que les paisibles habitants de la localité » Habitat pour l’humanité » du quartier Herady dans la commune de Selembao, située à l’ouest de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), ne soient victimes des visites nocturnes des hommes en uniformes bien armés et cagoulés. Leurs heures de prédilection, c’est entre 00h30 et 03h30 du matin. Les avenues les plus visitées sont Révolution, Protestant et presque toutes les maisons HPH sous la barbe de certains agents immobiles de la Police nationale congolaise affectés dans trois commissariats situés non loin de la Maternité Monkole, des arrêts Liyolo et Quado dont les téléphones, selon les témoignages recueillis sur place, sont souvent fermés pendant le passage de criminels.
» Aucun appel ne passe pendant les forfaits et le secours n’arrive que le matin après le passage des criminels. Il se pose aussi un sérieux problème d’implantation et de cadrillage des quartiers. Certains bureaux de la Police préfèrent être sur la grande route By-pass pour surveiller les motos et véhicules des particuliers au lieu d’être à l’intérieur et dans les points chauds parce que, semble-t-il, ça paye bien que de protéger les personnes et leurs biens en faisant des patrouilles », a regretté un habitant du quartier, ancienne victime, qui a requis l’anonymat rencontré sur place.
Cerises sur le gâteau, l’absence des patrouilles, des enquêtes après chaque visite pour retrouver les criminels qui traversent souvent la rivière séparant le quartier Herady à son homonyme de Badiadingi pour fuir de l’autre côté de la commune et les coupures intempestives de l’électricité ces derniers temps viennent leur faciliter tâche.
En ce mois de mars, deux familles habitant sur l’avenue Protestant n⁰ 35 dans le quartier éponyme ont été les dernières victimes de ces malfrats dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 mars 2024. Téléphones, argents, habits, bijoux et autres biens de valeur emportés. De véritables scènes de pillages et de destruction méchante sont encore visibles dans la parcelle. Vitres détruits, cadenas et portes cassés. Avant eux, d’autres familles, sur la même avenue, ont déjà été visitées par le passé dont certaines à trois, voire quatre reprises.
Au moment où nous couchons cette information sur papier, les deux familles ont pris la poudre d’escampette par peur d’être visités de nouveau. Comme le malheur ne vient jamais seul, on craint des traumatismes et troubles psychologiques à subir surtout par les tout petits dont certains n’iront plus à l’école en cette année scolaire finissante car, étant désormais loin de leur quartier.
Ces cas sont légions dans d’autres quartiers de la commune : Badiadingi, Cité Verte, Inga, Herady, Kalunga, Kingu, Konde, Libération, Lubudi, Madiata, Mbala, Molende, Muana Ntunu, Ndobe, Ngafani, Kombe, Nkulu et Pululu Mbambu. Où sont passés l’autorité urbaine, le bourgmestre de la commune, le Cherif de la municipalité et les agents commis pour notre sécurité ? Se sont-ils demandés.
La balle est dans le camp des autorités politico – administratives et policières pour démanteler ce réseau des criminels, les traquer et les punir comme il se doit au cours d’un procès public. Avec l’espoir que leur cri d’alarme n’est pas tombé dans les oreilles des sourds !
Géopolis Hebdo
