Editorial

EDITORIAL – Dossiers inachevés, mais urgents de la République : LE MAINTIEN DES SANCTIONS SUR L’ANCIEN BUREAU NANGAA INTERPELLE LES CONSCIENCES

À quelques mois de la fin de cette législature et depuis le lancement par la CENI des opérations d’enrôlement, tous les esprits sont tournés vers le nouveau cycle sans avoir au préalable épuisé les dossiers en suspens qui sont en réalité des dossiers qui relèvent de la rectitude morale. Si toutes les capitales du monde ont salué la première alternance intervenue en RD Congo, elles ont vite oublié que les acteurs clés de cette épopée continuent à souffrir des sanctions injustes leur imposées par les américains.

A l’origine avons-nous appris de plusieurs organisations de la société civile qui travaillaient avec des compagnies européennes, que celles-ci n’avaient pas apprécié que le marché des machines à voter ait pu échapper aux entreprises du vieux continent pour aller vers les coréens. Cette décision qui relève du simple management est devenue le prétexte tout trouvé pour punir le Président de la CENI d’alors Corneille Nangaa et son équipe en fabricant des dossiers de détournements qui n’ont pas à ce jour été prouvés.
Entre-temps les acteurs de cette alternance sont soumis à un calvaire et ne peuvent se mouvoir, ni opérer aisément dans ce monde de la pax amercana. Mais certains observateurs de la scène politique congolaise ne comprennent pas pourquoi le gouvernement de la République qui est indirectement bénéficiaire de cette alternance, ne fait aucun effort pour mettre ce dossier dans les échanges avec les américains ?

En mettant de la distance avec ce dossier, l’administration Tshisekedi lance un message ambigu à ces autres partenaires s’agissant de la loyauté institutionnelle et de la solidarité nationale. Pour certaines ONG de droit de l’homme, il leur est difficile de défendre ce dossier sans soubassement d’une action de l’Etat. Le ministre des Affaires Etrangères aurait pu depuis des années écrire aux américains pour demander la levée de ces sanctions, car en les maintenant, l’administration américaine envoie un signal contraire au pacte stratégique signé avec le Congo, il le soutient, mais maintient cette épée de Damoclès qui pèse sur la valeur historique de cette administration alors que par ailleurs tout s’est normalisé.

Comme quoi, il est temps que les équipes de Félix Tshisekedi se mobilisent pour sauver le soldat Nangaa. Il y va de l’image du leadership national et de la construction des réseaux de loyauté et de fidélité au devoir accompli. Ce cadre brillant qui peut encore donner énormément au pays, mais qui peine à se déployer tant que cette injustice n’est pas réparée. En en faisant un dossier de la République, le chef de l’Etat va renforcer l’exemple de la cohésion de ses équipes, même en période d’adversité.

ROBERT TANZEY

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