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‘ Embargo sur les armes  » Michel-Xavier Biang à Modeste Bahati :  » Le Gouvernement pas concerné  ».

Existe-t-il un embargo sur les armes pour la République Démocratique du Congo (RDC) ? La Résolution 1807 de 2008 donne-t-elle la liberté à la RDC d’acheter toutes sortes d’armes, munitions, avions et autres équipements militaires pour la défense de son territoire ? Voici les réponses de Monsieur Michel-Xavier Biang, Chef de la délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies, à l’issue de l’audience que le speaker du Sénat, l’honorable Modeste Bahati Lukwebo, lui a accordée, le 9 novembre 2022, à l’hémicycle du Palais du peuple à Kinshasa-Lingwala.  » L’embargo sur les armes en RDC ne concerne pas le Gouvernement mais les groupes armés  », a affirmé mercredi à Kinshasa, le président du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, Michel-Xavier Biang. Avant de préciser :  » La Résolution 1807 de 2008 donne la liberté à la RDC d’acheter toutes sortes d’armes, munitions, avions et autres équipements militaires pour la défense de son territoire  ». Michel-Xavier Biang conduit une délégation des Nations unies en mission de vérification de l’application de l’embargo sur les armes dans le conflit armé en RDC.

 » Nous sommes sur le terrain pour avoir toutes les informations relatives à l’interdiction qui frappe les groupes armés concernant les armes, les munitions et l’équipement des combattants  », a-t-il fait savoir. Selon le diplomate onusien,  » seuls les groupes armés sont concernés par cette mesure d’embargo. Ils ne peuvent se procurer ni des armes, ni des munitions  ». S’agissant de l’obligation pour la RDC d’informer tout achat d’armement, le diplomate onusien a affirmé que :  » c’est seulement le fournisseur auprès de qui la RDC pourrait acheter ces équipements qui a l’obligation d’informer le Conseil de Sécurité  ».

A en croire le président du comité des sanctions du Conseil de sécurité, l’obligation de notification ne concerne pas le Gouvernement de la RDC mais plutôt les partenaires avec lesquels ce pays peut conclure des accords pour la fourniture d’équipements militaires.

Une bonne nouvelle qui est tombée à point nommé juste quelques jours après l’examen par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) du projet de Loi de finances qui prévoit jusqu’à 1 milliard de dollars pour l’armée en 2023.

En effet, le projet de Loi de finances prévoit un budget global équivalent à 14,6 milliards de dollars américains, en hausse de 32 % par rapport au budget de l’année en cours évalué à 11 milliards.

 » Le Gouvernement a alloué 10,4% du budget global au secteur de la défense et de la sécurité. Ce qui représente un accroissement de plus de 300% comparé au budget précédent  », lit-on dans le compte-rendu de la dernière réunion du conseil des ministres tenu, le vendredi 04 novembre, sous la présidence du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Selon notre source, ce budget qui va permettre la mise en œuvre de la Loi de programmation militaire en vue de la montée en puissance des forces armées ainsi que de la redynamisation de l’industrie militaire, détermine les séquences et le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour l’accomplissement des missions dévolues aux Forces armées. Dans les détails, le nouveau budget prévoit l’acquisition des armes, munitions de guerre, des tenues, des avions, des hélicoptères de combat, des moyens logistiques, la réhabilitation des infrastructures militaires, la formation et le recrutement. Une rubrique prévoit le renforcement de l’armée de l’air. Pour son armement, la RDC aurait jeté son dévolu pour la Russie.

Fin octobre, l’ambassade de Russie à Kinshasa qui avait démenti une annonce de livraison de 7 hélicoptères à l’armée congolaise, avait confirmé par contre  » la livraison gracieuse d’armes et munitions russes destinées aux forces armées de la RDC. Celle-ci a eu lieu en début 2021 pour un volume de plus de 160 tonnes  ».La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU qui est déjà sur le terrain pour avoir toutes les informations relatives à l’interdiction qui frappe les groupes armés concernant les armes, les munitions et l’équipement des combattants, est aussi chargée de recueillir les informations sur les violences sexuelles notamment dans les zones en proie aux exactions des groupes armés.  » Nous sommes là pour prendre toutes les informations concernant les questions d’abus sexuel  », a conclu Michel-Xavier Biang qui est également représentant permanent de la République du Gabon auprès des Nations Unies.

Dieudonné Buanali

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