Politique

Interview exclusive : Claudel Lubaya : « Notre seul agenda est l’organisation des élections apaisées, et il faut des réformes pour cela »

« Il est parmi les 13 qui ont pris le bâton de pèlerin pour obtenir un consensus sur le processus électoral. Très précis dans leur démarche, les 13 comprennent les différentes interrogations que se posent les autres partenaires sociaux et acceptent de ne ménager aucun effort pour clarifier leur démarche. Ainsi, l’élu de Kananga précise que leur démarche n’a pas pour but de favoriser un glissement en 2023. Il ne voit pas de contradiction fondamentale entre leur démarche et la posture du FCC. Pour obtenir des conditions des élections apaisées, il faut engager des réformes sinon le pays connaîtra des blocages. Conscient du temps, il indique qu’il reste moins de 1000 jours avant les élections et ce temps doit être judicieusement utilisé en évitant le folklore qui fait tourner en rond les institutions et leurs animateurs.

Géopolis Hebdo : Vous êtes parmi les 13 qui plaident pour une réforme électorale avant 2023. Pouvez-vous nous faire le point sur votre croisade ?

Claudel-André Lubaya : La croisade lancée depuis le 11 juillet dernier poursuit imperturbablement son bonhomme de chemin et tend vers sa fin. Nous nous réjouissons des adhésions qu’elle récolte dans différents milieux. Le message passe tellement bien que jour après jour, l’opinion se convainc de la nécessité d’opérer des réformes électorales majeures pour baliser la voie aux prochaines élections que d’aucuns veulent apaisées et transparentes.

GH : Comment appréciez-vous la position du FCC qui estime qu’il ne peut y avoir des réformes en dehors des institutions?

C-A-L : Je salue, comme l’ensemble de mes collègues membres de l’équipe des 13, la position claire du FCC, laquelle position en réalité ne s’oppose pas à la nôtre. Le FCC et nous, on a le même langage et partageons une même vision en ce qui concerne le prochain processus électoral. Le groupe politique le plus important au Parlement qui est le FCC nous rejoint totalement sur le principe à savoir :

  1. il est nécessaire que les institutions s’attèlent à opérer des réformes;
  2. il est nécessaire que les élections se tiennent en 2023 sans aucune possibilité ni manœuvre de glissement ;
  3. il est nécessaire que ces réformes réunissent un consensus de différentes parties prenantes au processus.

La seule divergence, du reste insignifiante, c’est l’approche de mise en œuvre de ces réformes que le FCC veut imposer aux institutions sans prendre les précautions pour s’assurer de l’adhésion de larges couches de nos populations. Comme je le dis, c’est mineur et ça peut se discuter, ça peut s’arranger et en responsables, avec les principaux leaders du FCC, nous en parlons pour trouver la voie du milieu qui nous permette d’ouvrir entre nous, un couloir de discussion directe.

GH : Que répondez-vous à ceux qui estiment que votre groupe travaille en réalité pour un glissement à partir de 2023 ?

C-A-L : Nous sommes la seule composante de la société, bien que suivie aujourd’hui par le FCC, à travailler plutôt pour la tenue apaisée des élections au plus tard en décembre 2023 ; ligne rouge au-delà de laquelle, personne ne saurait se permettre d’aller. Nous y tenons et nous voulons y impliquer toute le monde pour que dans le respect de la constitution et des lois de la république, les délais soient respectés. Nous sommes en réalité, à près de 1000 jours, soit 24000 heures de prochains scrutins et si nous voulons que ces délais soient tenus, c’est maintenant que dans l’unité et l’amitié, nous devons y travailler, aussi bien au niveau citoyen qu’au niveau institutionnel. C’est là que nous nous réjouissons de voir le FCC qui hier, s’était évertué à trouver des prétextes pour reporter les élections, milite aujourd’hui pour le respect de la constitution par la tenue des élections en décembre 2023.

GH : À quel moment allez-vous constater la réussite de votre mission?

C-A-L : Nous nous sommes fixés une méthode de travail et un agenda. Nous sommes à pied d’œuvre et nous procédons à une évaluation quotidienne pour faire le bilan d’étape. À ce stade, nous sommes déjà satisfaits largement de voir que plusieurs composantes de notre société partagent notre vision. C’est plus qu’une réussite.

GH : Que pensez-vous de la décision du TGI Gombe qui reconnait la légalité de l’entérinement de Ronsard Malonda par l’Assemblée nationale ?

C-A-L : Nous refusons d’entrer dans ce débat qui est clivant et foncièrement infectieux. Il divise, il déstabilise et crée la panique au sein de l’opinion. Nous sommes portés et préoccupés par la définition des règles du jeu à travers certaines réformes à opérer. Quant à tel ou tel autre nom de personne que je respecte par ailleurs, je refuse d’en faire un sujet d’interview.

GH : Certains milieux proches de la présidence affirment que pour eux la priorité c’est le recensement de la population. C’est aussi votre vision?

C-A-L : Nous ne sommes pas des employés de la présidence pour partager la même vision avec quiconque. Nous avons initié une démarche pour laquelle nous sollicitons l’implication de l’ensemble de la communauté nationale. Le reste, recensement ou autre, ça relève de l’opérationnalité des réformes. C’est aux acteurs de trancher, pas à nous. Et la meilleure façon d’y arriver, c’est de construire un consensus sur les réformes, avec un agenda citoyen ouvert aux questions électorales majeures et qui divisent notre société.

Propos recueillis par WAK

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