La République Démocratique du Congo a connu, à l’issue du scrutin présidentiel du 30 Décembre 2018, sa toute première alternance démocratique au sommet de l’Etat, une expérience qui a permis aux congolais de vivre une passation pacifique du pouvoir entre l’ancien Président de la République élu Joseph Kabila Kabange et le nouveau Président élu Félix Tshisekedi Tshilombo. La marche vers cette alternance pacifique a été émaillée de plusieurs embuches, situation que des observateurs ont qualifiée des manœuvres de l’ancien régime pour rester longtemps au pouvoir.
Dans ce chemin vers l’alternance, il y a aussi des personnalités politiques et des acteurs sociaux qui, par leurs discours, déclarations et actions de terrain, ont favorisé cette victoire de la Démocratie. Ayant observé en tant qu’organe de presse et de manière objective la scène politique congolaise, Géopolis Hebdo a tourné son regard vers quelques hommes de courage, en l’occurrence, Maitre Georges Kapiamba, Coordonnateur national de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).
Outre sa profession d’avocat, Maitre Georges Kapiamba est beaucoup connu en République Démocratique du Congo pour son dynamisme, activisme et abnégation dans la défense des droits des de l’homme au pays. Dans la marche vers la démocratisation de la RDC et donc vers la première alternance, Georges Kapiamba est en tête d’affiche. L’homme a toujours été au premier plan dans le combat pour la sauvegarde de la démocratie. Par ses multiples actions de terrain et conférences de presse, Maitre Georges Kapiamba ne cessait de tirer la sonnette d’alarme contre les dérives et les antivaleurs orchestrés par les hommes politiques surtout ceux du régime passé.
Souvent à la tête d’un groupe de plusieurs organisations de la Société civile, Maitre Georges Kapiamba a apporté des critiques positives à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), afin de l’amener à organiser des élections véritablement démocratiques, crédibles et transparentes. Kapiamba est de ceux qui ont dénoncé en première position la modification de la loi électorale notamment l’introduction du seuil de représentativité pour les élections législatives. Mais bien avant cela, Georges Kapiamba, à travers son Association ACAJ, avait dénoncé le projet de révision de quelques articles de la loi électorale en 2015, projet porté par les caciques du régime passé, qui voulaient à tout prix conditionner la tenue des élections à l’organisation du recensement général de la population à travers l’Office National d’Identification de la population (ONIP).
Avant même l’étape de 2015, l’ACAJ avec Georges Kapiamba à la tête, s’est opposé farouchement mais sans succès à la révision de la constitution pour passer de deux tours de l’élection présidentielle à un seul tour. En 2018, ensemble avec d’autres organisations de la Société civile, l’ACAJ a appelé au rejet pur et simple de l’usage de la machine à voter par la CENI, voyant en cet outil, un moyen pour la centrale électorale et le pouvoir sortant, de perpétrer une tricherie aux élections.
A tout bout de chemin, en sa qualité de défenseur des droits de l’homme, Georges Kapiamba a appelé les autorités politiques du pays au respect du droit civique et politique des citoyens garantis par la loi fondamentale du pays. L’ACAJ avec son coordonnateur, n’a cessé de plaider pour le respect sans condition des dispositions intangibles de la constitution notamment l’article 220, qui limite clairement le nombre des mandats à la tête du pays. A cause de ses multiples prises de position allant dans le sens de dénoncer les dérives de l’ancien régime, Kapiamba a été fiché comme membre de l’opposition politique, dans la mesure où ses nombreuses prises de position ou déclarations à la presse bénéficiaient de l’adhésion populaire des hommes politiques proches de l’opposition, notamment le Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au changement (RASSOP) mais aussi d’une bonne frange de la population congolaise. En sa qualité de Coordonnateur de l’ACAJ, Maitre Kapiamba s’est aussi fait Avocat et défenseur des militants des mouvements citoyens qui faisaient tout le temps l’objet des interpellations ou des arrestations arbitraires par les services de sécurité et des renseignements de l’époque. C’est à ce titre qu’il a pris position pour plusieurs détenus politiques incarcérés à la prison centrale de Makala. Citons notamment les cas d’Eugène Djomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Firmin Yangambi, etc.
Tout au long de sa lutte, le Coordonnateur de l’ACAJ s’est montré défenseurs chevronné de la liberté d’expression, de la libéralisation de l’espace politique et des droits aux manifestations publiques. Il a régulièrement dénoncé le fait pour les autorités urbaines d’imposer aux acteurs politiques l’obtention de l’autorisation d’organiser des manifestations publiques alors que la RDC est constitutionnellement dans un régime d’information.
Pointé du doigt récemment d’être l’Avocat de l’Actuel Président Félix Tshisekedi, Maitre Georges Kapiamba qui était l’invité de l’émission “JMK Today” de Jean Marie Kassamba sur télé 50, a souligné le fait qu’il ne défend pas un individu mais les idées qui contribuent au développement de la République Démocratique du Congo portées par le Président Félix Tshisekedi. Il a à cette occasion rappelé le fait qu’il est d’abord défenseur des droits de l’homme. ”Je suis défenseur des droits de l’homme, mais je respecte votre opinion me qualifiant de défenseur de la présidence’‘, avait dit Georges Kapiamba.
Il a, par la même occasion, expliqué les tenants et les aboutissants de sa position actuelle. ”Mais au moins je défends les idées, les valeurs. Il se fait que le Président de la République pose des actes qui sont de nature à consolider les valeurs pour lesquelles je suis engagé dans les mouvements associatifs depuis plus de 28 ans et par conséquent, je le considère comme un acteur indispensable à la construction d’un Etat de droit” avait-il expliqué.
Quoi qu’il soit l’objet de plusieurs critiques pour ses nombreuses prises de position, Georges Kapiamba, à travers l’ACAJ, a néanmoins le mérite d’avoir milité pour non seulement l’éclosion d’un Etat de droit en RDC mais aussi et surtout pour l’obtention d’une première alternance politique au pays de Lumumba.
Théodore Ngandu
