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Leadership en Afrique centrale : Félix Tshisekedi désigné facilitateur dans la transition Tchadienne

Le président Félix Tshisekedi a été désigné facilitateur de la transition au Tchad, à l’issue de la réunion extraordinaire des chefs d’État de la communauté économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) tenue à Kinshasa mardi 25 octobre en présence des chefs d’État de la région d’Afrique Centrale.

La tâche ne sera pas de tout repos pour le président Félix Tshisekedi. Dans sa nouvelle casquette de médiateur de la crise Tchadienne, le chef de l’État congolais devra ramener autour d’une même table les opposants politiques mais également des groupes armés, qui ont décidé de mener de front le combat politique depuis leur non participation au dialogue national inclusif.
Le chef de l’État congolais sait ce qu’il attend, mais promet de s’investir pour ramener la paix au Tchad et dans la région. » Il s’agit d’une lourde responsabilité, mais je peux d’ores et déjà vous rassurer que je ne ménagérai aucun effort pour remplir cette noble mission pour l’avènement et le maintien de la paix, pas seulement en République du Tchad, mais également dans toute notre région d’Afrique centrale », a déclaré le président Félix Tshisekedi qui est en même temps, président en exercice de la CEEAC.
La tâche du président congolais est d’autant plus ardue qu’elle arrive au lendemain d’une marche de l’opposition qui s’est soldée par un bain de sang.

Le 20 octobre dernier, plus de 50 personnes sont mortes dans des manifestations censées être pacifiques. Cette marche, à l’initiative des mouvements d’opposition a tourné à un carnage. Les protestataires manifestaient contre la prolongation de la période de la transition et le maintien au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby. Il y a deux semaines, à l’issue du dialogue national inclusif et souverain, le général Mahamat Idriss a été investi comme président du Tchad pour une transition prolongée encore de deux ans.

Selon les autorités, hormis les 50 morts, plus de 300 personnes ont été blessées dans les violences. L’opposition quant elle, a donné un bilan humain beaucoup plus lourd. Selon Succès Masra, l’un des leader de l’opposition, « 70 sont mortes et 500 personnes ont été arrêtés ».
Les autorités Tchadiens et les opposants se sony renvoyé la responsabilité du carnage. Pour le premier ministre Saleh Kebzabo, l’opposition a « organisé une insurrection armée pour prendre le pouvoir ». « Ils se sont (les manifestants) répartis en petits groupes, armés de gourdins, des machettes, des flèches et des lances pierres, avec une technique acquise par 1500 jeunes lors de récentes formation à la guérilla urbaine. Certains disposaient même d’armes à feu à utiliser pour faire porter la responsabilité aux forces de l’ordre. Ces insurgés portent la lourde responsabilité d’une cinquantaine des morts ». Le premier ministre Saleh Kebzabo a cité nommément l’opposant Succès Masra et Yaya Dillo(Chairman du Parti socialiste sans frontières) qui auraient tenté de prendre le pouvoir.

Les raisons de la colère des manifestants sont à trouver dans les conclusions du dialogue national inclusif et souverain organisé du 20 août au 8 octobre. Ce dialogue auquel les protestataires de ce 20 octobre n’ont pas pris part a décidé, entre autres, que la transition qui était de 18 mois renouvelables une fois, sera prolongée de deux ans. Les dirigeants de la transition pourront être candidats aux prochaines élections, qui devraient se tenir en 2024. Ces conclusions, le Parti socialiste sans frontières, les Transformateurs et la coalition Wakit Tama ne l’ont pas accepté. C’est la raison pour laquelle ils ont appelé à la manifestation de jeudi, date marquant la fin de 18 mois de transition décrétée après la mort du maréchal Idris Déby Itno en avril 2021.

Dans cette Tour de Babel, il faut ajouter les rebelles ou les groupes armés. Il y a 18 mois, les rebelles du FACT ont lancé un assaut au cours duquel l’ancien président, le maréchal Idriss Déby Itno a perdu sa vie. Le FACT a claqué la porte du dialogue. La reprise des combats n’est peut-être pas loin.
C’est dans ce contexte que le président Félix Tshisekedi va intervenir pour résonner les frères ennemis du Tchad à faire la paix.

Patrick Ilunga

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