Le gouvernement congolais tient à valoriser la créativité congolaise. Ce mercredi 14 février dernier, lors d’un briefing presse, le Ministre de la Communication et médias Patrick Muyaya, le Ministre de la Recherche Scientifique et Innovations Gilbert Kabanda et le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises Désiré N’zinga Birihanze ont présenté 47 projets innovants mis en place par les congolais. Ce sont là les retombées du premier conclave du génie congolais organisé à Kinshasa et qui a pris fin le 29 août 2023.
Pour le Ministre Kabanda de la Recherche scientifique, 300 chercheurs inventeurs venus essentiellement du pays et d’autres de l’étrangers ont pris part à ce conclave. Il qualifie ces assises d’un événement historique qui a mis fin a l’intelligentsia du colonisateur belge pour laisser place à l’intelligentsia congolais en vue de répondre aux besoins locaux. Pour ce, il a fallu réunir des cerveaux pour pouvoir prendre en main la technologie et la science en RDC.
Ces 47 projets sont issus de 126 projets, pouvaient déjà être considérés qualitativement comme éligibles à entrer dans l’économie nationale, retenus en premier au bout de trois semaines après ce conclave. Les chercheurs congolais avaient exposé à cette occasion les fruits de leurs inventions.
Une fois qu’il a reçu le rapport des travaux, le Président de la République Félix Tshisekedi a instruit de faire grandir ces projets répartis dans 8 domaines. C’est le cas notamment du projet de robot roulage qui a été récupéré et listé comme initiative à développer, des projets agroalimentaire avec les farines des maniocs, où il y a entre autres des projets de fabrication des biscuits 100 % à base des manioc. Il y a également le médicament Doubase-C qui a soigné plusieurs congolais pendant la COVID-19, a dit le Ministre Kabanda, informant par ricochet que ce produit a été accepté à l’OMS comme un antiviral.
* Concilier la recherche à l’entrepreneuriat pour plus d’emploi*
Après l’innovation et l’invention, le ministre de la Recherche Scientifique a indiqué qu’il faut développer, selon les instructions du président de la République après avoir reçu le rapport du Conclave du genie congolais. D’où l’implication du ministère de Petites et moyennes entreprise. Le ministre de Tutelle Désiré N’zinga Birihanze a fait savoir qu’après l’étape de la créativité son ministère travaille à la capacitation, pour parfaites des projets mais aussi a faciliter les financements, car des mécanismes ont été mis en place.
Il a à cette occasion appelé les chercheurs et inventeurs à migrer vers l’entrepreneuriat, pour le développement de leur intelligence. Ainsi, Désiré N’zinga a laissé entendre qu’il y a des structures que l’Etat congolais a mises en place et sélectionnées dans le cadre du programme national du développement de l’entreneuriat au Congo. C’est le cas de l’ANADEC, PRONADEC, PADMPME mais aussi le Fonds de garantie de l’entrepreneuriat (FOGEC) pour l’accès au financement.
« La question de garantie, dans le temps, c’était qu’il fallait avoir des bâtiments, il faut hypothéquer la maison familiale, ça créait trop de problèmes. La République a dit que le fonds de garantie est là, il va vous aider à pouvoir avoir la dette vis-à-vis des institutions financières, des banques, mais aussi la subvention de l’Etat, » a dit le ministre des PME.
Pour son deuxième quinquennat, le président Tshisekedi a présenté 6 engagements sur lesquels ce nouveau mandat va s’appesantir. Le tout premier concerne le développement de l’entrepreneuriat pour plus d’emplois. « créer plus d’emplois en accélérant la promotion de l’entrepreneuriat notamment celui des jeunes et au moyen d’une approche volontariste inspirée de nos réalités sociétales, » disait-il au stade des Martyrs devant les congolais et les délégations internationales le 20 janvier dernier.
Mais sur terrain la situation de l’emploi reste préoccupante. Selon le Programme pays pour un travail décent (PPTD) du gouvernement congolais, l’Organisation internationale du travail (OIT) et autres parties signé en novembre 2021, avec une population active évaluée à pres de 27,5 millions de personnes en 2018, seulement 4% sont employés dans l’économie formelle, 72% œuvrent dans l’économie informelle et 24% sont de véritables chômeurs. C’est dire toute la nécessité de booster le secteur de l’entrepreneuriat au Congo Kinshasa.
Fiston Oleko
