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RDC Judith Suminwa entre la réinvention de la roue et la préservation des acquis

Le drame du moment actuel est le fait que nous vivons un deuxième mandat qui tangue entre l’obligation de consolider les acquis et un désir de rupture pour marquer la différence entre les deux législatures.
La Premiere Ministre, et ceci est de son droit, veut marquer la différence, mettre en place comme cela filtre déjà, une équipe des ministres compétents et efficaces. Elle veut relever le défi et donner à sa gouvernance une dynamique particulière. Cette option, qui lui a d’ailleurs été signifié par le chef de l’Etat, se doit tout de même de tenir compte d’une dynamique qui a commencé en 2019, des réformes essentielles sont en cours et ça serait une perte si elles sont freinées pour besoin de changement.

Comment insuffler une dynamique nouvelle sans éteindre le feu déjà allumé ? Comment choisir des ministres qui obéissent au désir de changement exigé par le peuple en même temps de finaliser les grandes promesses du chef de l’État ? Elle est aujourd’hui sous une pression des partis politiques dont le poids est le résultat aux législatives. Cette clé de répartition ne l’exonère pas d’une responsabilité première comme chef du gouvernement. Il est impérieux qu’elle choisisse des hommes et des femmes qui savent jouer en équipe et non des stars enclines au vedettariat gouvernemental.

Pour ce faire l’efficacité et la compétence des profils doivent être de rigueur. Ne pas faire plaisir à des egos parfois surdimensionnés, mais prendre des décisions utiles à la République et capables de conduire le pays vers des verts pâturages. Il n’y a pas pour ça à inventer la roue. Quand il a été élu premier ministre à la conférence nationale, Étienne Tshisekedi avait formé un gouvernement de 22 personnes. Cette décision qui était bien indiquée, avait tout de même été combattue par certains membres de l’opposition car non représentative. C’est ici le lieu de se demander si le gouvernement doit être représentatif ou il doit obéir à la qualité du défi à relever ? Si la composition d’une équipe de football devrait tenir compte systématiquement de la géopolitique, il serait difficile de trouver deux frères talentueux dans une même équipe. Un gouvernement est un moyen pour obtenir des résultats. En faisant pression pour être à tout prix au gouvernement du fait de leur poids politique, les sociétaires de l’Union sacrée utilisent le temps imparti à ce mandat de manière irrationnelle. Nous sommes quasiment déjà au milieu de l’année et aucune institution n’est vraiment installée sauf le président qui ne peut à lui seul animer la vie des institutions. Ne pas réinventer la roue et faire usage de bonnes procédures qui ont fait leur preuve, apporter du sang neuf à l’action et s’attaquer aux vrais problèmes de la communauté nationale. La première ministre doit vite boucler cette étape et prendre les premières mesures qui sont attendues, celle de la dépollution politique et du retour à la vertu dans l’action publique.

Robert Tanzey

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