Société

Retombées de l’atelier-débat de Silikin Village : INTERNEWS et COPH recommandent aux patrons des Médias de changer de narratif pour l’inclusion professionnelle des PVH

En marge de la commémoration de la Journée Internationale des personnes vivant avec handicap, célébrée le 3 décembre de chaque année, l’ONG internationale de développement des compétences médiatiques Internews, en collaboration avec la Coalition des Organisations des Personnes Handicapées de la République Démocratique du Congo (COPH), a organisé, le 07 décembre dernier, à Silikin Village, un atelier-débat ayant pour thème ‘’ Un travail décent pour les personnes handicapées : l’inclusion des personnes handicapées dans le secteur médiatique  ». Une équipe constituée d’une vingtaine de journalistes représentants de la radio, de la télévision, de la presse écrite et des médias en ligne, triée sur le volet, a pris part à cet échange sur l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap dans l’environnement médiatique congolais. « A tout seigneur, tout honneur », dit-on. Après le mot d’ouverture du Directeur-pays d’Internews en RDC, M. Karim Bernard Dende, la parole sera d’abord donnée par la modératrice du jour, Mme Gino Rehema, au Président de la COPH, M. Michel Mulamba.


« Les organes des médias, les agences et les partenaires de l’inclusion des handicapés doivent toujours associer les personnes handicapées dans tous les programmes, car faire quelque chose pour nous sans nous, c’est contre nous. Nous avons aussi un rôle à jouer (dans la société) », a déclaré d’entrée de jeu M. Michel Mulamba, Président de la COPH.


Evoquant la question de l’adoption de la loi portant protection et promotions des PVH par les deux chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat), le président de la COPH a rappelé que cette loi, qui est le résultat de son combat de plusieurs années, est la bienvenue.


Quant à Mme Micheline Monganga, celle-ci a appelé les autorités du pays et les patrons des entreprises de presse à veiller sur l’aménagement de leurs bâtiments, lieux de travail, en fonction du handicap afin de permettre aux travailleurs vivant avec handicap d’avoir les mêmes conditions d’accès, à recruter les employés en fonction de leurs compétences et non du handicap ».*

Selon toujours notre oratrice, « le handicap ne doit pas constitué un facteur de discrimination dans la société. Il faut d’abord voir la personne avant le handicap et il sera facile de lui donner du travail. A travail égal, salaire égal aussi. Il ne faut pas tenir compte du handicap pour fixer le salaire d’une PVH différemment avec celui des autres travailleurs pour le même travail  ».

Reprenant la parole, Mme Ginho Rehema, journaliste, membre à part entière de cette coalition et femme courageuse 2019, a aussi martelé sur la méritocratie et non la faveur ou la pitié dans le recrutement des PVH. Ces deux fils conducteurs doivent guider le travail des employeurs qui veulent recruter les personnes en situation de handicap sur le marché de l’emploi.

« Quand nous parlons d’un travail d’égal à égal, ça veut aussi dire que quand quelqu’un demande du travail, il faudrait aussi que cette personne qui soit handicapée ou pas, qu’elle soit recrutée en tenant compte de ses compétences et non de son état physique. Ça aussi, c’est un problème et nous avons mis un accent là-dessus », a-t-elle expliqué.

Quant au Chef régional de « Inclusive media projet », celui-ci a indiqué que cet atelier-débat s’inscrit dans une série d’activités déjà entamées par Internews-RDC et les journalistes spécialisés sur les questions liées au handicap.

« C’était la suite d’activités entamées avec ce groupe. Nous constatons qu’il y a une très nette amélioration dans le chef des journalistes, avec des reportages appropriés aux PVH, avec une attention particulière sur le vocabulaire. Même du côté des PVH, nous constatons qu’il y a ce changement de compréhension sur la terminologie », a fait savoir M. Blaise Banyabo Bigomokero. Avant de lancer une invitation aux champions du handicap : «  Je vous invite à toujours faire la restitution de ce que vous apprenez chez Internews auprès de vos collègues (Consœurs et confrères, Ndlr) mais aussi auprès des patrons de médias ».

Le faisant ainsi, ces journalistes contribuent au changement de narratif sur l’inclusion professionnelle des personnes handicapées. Un message capté cinq sur cinq par les chevaliers de la plume et du micro. La journée internationale des personnes vivant avec handicap pour cette année a également mis l’accent sur l’autonomisation des PVH pour un développement inclusif et équitable dans le cadre du programme de développement durable à l’horizon 2030. La balle est maintenant dans le camp des patrons des média et ONG évoluant dans le secteur.

Dieudonné Buanali

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