ENVIRONNEMENT

Revivifier les forêts urbaines : L’ONG Horizons – verts au cœur du combat écologique

La RDC a célébré le 5 décembre, la journée nationale de l’arbre. A l’occasion de cette célébration, l’ONG Horizons -verts a lancé une opération de plantation des arbres. Selon José Ilunga, président de l’ONG, 1500 arbres seront plantés. L’objectif de cette opération, revivifier les forêts urbaines menacées de disparition dans la ville de Kinshasa. Premier site de l’opération, l’université de Kinshasa. La journée, à l’université de Kinshasa ( Unikin) dans le cadre de la célébration de l’arbre, a eu trois temps forts: d’abord une conférence a été organisée par l’ONG
Horizons-verts en collaboration avec l’Unikin, pour sensibiliser la communauté scientifique sur l’importance de l’arbre. Ensuite, les organisateurs et les scientifiques ont symboliquement planté de jeunes arbustes devant la faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa, avant d’aller procéder à la même opération, dans un site spécial de l’université de Kinshasa, où des espèces, telles que le Maesopsys Eminii, appelé aussi arbre para soleil ou arbre parapluie, ont été plantés.

Au cours de cette journée, à commencer par les interventions à la conférence, il s’est agi d’attirer l’attention de la communauté scientifique et la société Congolaise sur l’importance de la préservation des arbres. La conférence a été centrée sur le thème : « Un arbre planté, des vies sauvées ». Dans un monde où les activités industrielles et humaines ont provoqué la pollution de l’air, du sol ou encore un
dérèglement climatique, l’arbre est là pour réguler l’oxygène par la séquestration des gaz à effet de serre.

Dans une RDC, à la dimension continentale, avec une forêt dense, un bassin hydrographique exceptionnel, de 47 000 kilomètres avec un débit de 90 M3 par seconde, de nombreux cours d’eau, une biodiversité importante. Bref une écologie qu’il convient de connaître, maîtriser et dont toutes les communautés doivent bénéficier. Selon maître José Ilunga, « c’est le fondement même de l’engagement de l’ONG Horizons-verts », une jeune organisation mise en place en 2022.

L’enjeu, au-delà de tout, c’est la maîtrise de la biodiversité par les Congolais pour mieux la protéger. La conférence a eu trois exposés. Le premier, présenté par le professeur Constantin Lubini s’est articulé autour du thème central, « un arbre planté, des vies sauvées. Ici, le professeur Lubini a noté que « l’arbre participe à tous les processus écologiques essentiels; l’arbre a pour rôle entre autres d’absorber les dioxydes de carbone, le gaz méthane et émet de l’oxygène, indispensable pour quasiment toutes les formes de la vie ». La forêt ou l’arbre refroidit l’air, l’arbre assure la protection du sol en empêchant les érosions de terres, l’arbre est aussi l’habitat de certaines espèces.
Le professeur Constantin Lubini a été complété par le professeur Eustache Kidikwadi. Lui aussi environnementaliste, il a abordé le thème de l’importance des forêts urbaines. Il est revenu sur le rôle de l’arbre. Dans son exposé, le professeur Kidikwadi a fait un état de lieux des forêts urbaines dans la ville de Kinshasa. Il a fait le constat malheureux de la disparition des îlots forestiers dans la capitale, au profit du lotissement, qui va crescendo avec le poids démographique de la capitale.
Le professeur Eustache a donc insisté sur la nécessité de reboiser, avec des espèces précises. Lui, ainsi que d’autres scientifiques ont été à la base de la mise en place de « l’espace vert » à la 16 ème Limete où une expérience de reboisement est une réussite aujourd’hui.

La conférence a abordé également l’importance de l’arbre dans la régulation du sol, dans le cas d’une pollution du sol par des activités industrielles. C’est le troisième thème qui a été exploité par le chercheur Richard Kitenge. Il s’agissait de s’appesantir sur la technologie verte ( plantation des arbres) comme stratégies de restauration de sols dans les affleurements métallifères et sites contaminés en métaux lourds dans la ville de Lubumbashi, Likasi et Kolwezi. Le chercheur a démontré que l’industrie minière a un impact négatif sur le sol et l’air. Dans les villes de Kolwezi, Likasi ou Lubumbashi, l’exploitation du cuivre, du cobalt ou de biens d’autres métaux pollue le sol. Dans cet environnement vicié, l’arbre joue un rôle. C’est ce que Richard Kitenge a appelé la phytoremédiation. Il s’agit d’un processus de plantation d’arbres et ces arbres agissent par la phytostabilisation ou encore la phytodégradation pour édulcorer l’effet et même la présence des métaux lourds et d’autres agents chimiques dans le sol. Toute une science bien pensée dont l’arbre se trouve être la pièce centrale.

Patrick Ilunga

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