Economie

Riposte à la crise de maïs : Vital Kamerhe annonce la suppression des facteurs perturbateurs dont la parafiscalité étouffante

Le Vice-premier ministre et ministre de l’Économie nationale a déploré, lundi 15 mai, au cours d’un échange avec les médias une fiscalité toxique et une parafiscalité étouffante qui amplifient la crise de la farine de maïs dans les provinces du Centre et du Sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Profitant de l’occasion ainsi offerte, Vital Kamerhe a annoncé que le Gouvernement va supprimer dans les tout prochains jours une batterie de facteurs que l’Etat introduit dans une fiscalité devenue toxique qui ne permet pas à un opérateur économique de produire en RDC, pays tropical qui dispose de plus de 80 millions de terres arables, une main-d’œuvre abondante, qualifiée et bon marché. N’est-ce pas une honte que d’aller importer le maïs dans des pays semi-désertiques telles que la Zambie et l’Afrique du Sud ?

‘ J’ai entendu quelqu’un dire qu’il suffit de mettre une graine dans le sol et vous avez le maïs ; ce n’est pas vrai. Il n’y a aucune honte d’aller chercher du maïs pour une population qui souffre. C’est de la responsabilité. Sinon, que dire du Président en exercice de l’Union africaine (Macky Sall) qui, à un certain moment, était parti jusqu’à Moscou pour demander au Président Poutine Vladimir de libérer les passages pour les céréales de l’Ukraine afin que les cargaisons parviennent aux africains. Que dire encore des Nations-Unies et de l’Union européenne qui ont supplié Kremlin tout en demandant au Président Turc Erdogan d’ouvrir des couloirs pour l’exportation des céréales ukrainiens destinés aux grands marchés de consommation. Cela ne veut pas dire qu’ils ne produisent pas chez eux. Mais c’est à la suite de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a eu des conséquences en Europe et qui ne pouvait pas épargner l’Afrique. Je ne dis pas que chez nous le problème est lié à la guerre. C’est un problème structurel et nous allons le résoudre. Non, on n’a pas été quemandé  », a indiqué le VPM Kamerhe.

Fiscalité toxique et parafiscalité étouffante, deux facteurs perturbateurs

Avant d’aborder la question de la fiscalité toxique et de la parafiscalité étouffante en interne, le Vice-premier ministre de l’Économie nationale, Vital Kamerhe, a d’abord rappelé le contexte général caractérisé par la restriction par la Zambie des exportations, l’interdiction du transit vers la RDC et enfin, l’achat massif du maïs zambien par d’autres pays africains. Avec comme corolaire, les mauvaises conditions climatiques qui ont eu un impact négatif sur les récoltes en Afrique Australe. Avec comme conséquence, l’augmentation de 122% du prix du sac de 25 Kg dans les régions du Grand Katanga et dans l’espace Grand Kasai.

 » Dans la zone SADC (Communauté économique pour le développement des pays de l’Afrique australe), le coût moyen de production est à 200 USD par hectare. Au Katanga, c’est 340 USD par hectare. D’après vous, un opérateur économique rationnel va faire quoi ? Il ne va pas produire pour vendre à perte. Il va acheter en Zambie et vendre à Lubumbashi  », a illustré le Vice-premier ministre et ministre de l’Économie nationale.

Vital Kamerhe a annoncé que le Gouvernement va supprimer une batterie de facteurs  » que l’Etat introduit dans une fiscalité devenue toxique  » qui ne permettent pas à un opérateur économique de produire en RDC.  » Trop d’impôts tuent l’impôt  », a-t-il déclaré.

Il a également donné l’exemple du secteur de transport :  » Un dollar chez nous, c’est un kilomètre. Un dollar de transport du même produit dans la zone SADC, c’est dix kilomètres. Comment allez-vous faire concurrence dans des conditions comme celles-là ?  » S’est interrogé le VPM Kamerhe Vital.

Faisant la restitution de sa mission effectuée récemment dans quelques pays de l’Afrique australe producteurs de la farine maïs, Vital Kamerhe a fait savoir que l’interdiction pour le maïs à destination de la RDC de transiter par la Zambie a été levée. Il en est de même des restrictions des exportations de la Zambie vers la RDC en cours de suppression. Des nouvelles voies d’approvisionnement ont été trouvées en RSA, un accord a même été signé dans ce sens.

Il sied de noter que quand il est entré au Gouvernement fin mars 2023, Vital Kamerhe avait annoncé un programme ambitieux en termes de réformes :  » Les réformateurs ont toujours été détestés, mais après ils sont applaudis parce qu’ils amènent le changement  ». Et voilà, nous y sommes.

Dieudonné Buanali

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