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Salva Kiir à Kinshasa : La voix de la RDC, plus haut que jamais…

La communauté d’Afrique de l’est poursuit ses efforts pour imposer diplomatiquement la paix à l’Est de la RDC et dans la région. C’est dans ce cadre, principalement que le président Salva Kiir, chef de l’État du Soudan du Sud et président en exercice de la communauté d’Afrique de l’Est est arrivé à Kinshasa. Son programme prévoit une première rencontre avec le président Félix Tshisekedi dimanche avant un tête -à- tête lundi et une séance de travail au Palais de la nation.

Pour le président Salva Kiir, Kinshasa est une nouvelle étape de sa croisade de paix entamée fin février par Kigali, au Rwanda et Bujumbura, au Burundi. La tournée régionale de Salva Kiir vise à pousser les leaders de la région à s’engager véritablement dans la recherche de la paix.

Au moment où la RDC et le Rwanda ont lancé déjà des travaux préliminaires pour des éventuelles discussions entre le président Félix Tshisekedi et son homologue Rwandais Paul Kagame, les organisations régionales se penchent davantage sur la question de la recherche de la paix à l’Est du Congo. Et désormais, des organisations se montrent fermes d’une part dans le soutien à la RDC dans la guerre d’agression dont le pays est victime et d’autre part, dans la condamnation des actions du Rwanda.
Samedi 23 mars, la SADC, qui a organisé un sommet extraordinaire pour analyser la situation en RDC ( et au Mozambique), a a « réitéré son engagement inébranlable à fournir un soutien diplomatique et militaire au gouvernement et au peuple de la RDC afin de trouver des solutions durables au violent conflit qui sévit dans l’est de la RDC… » Le sommet s’est engagé à « intensifier sa diplomatie publique sur le rôle et les succès des missions de soutien à la paix de la SADC…afin d’éviter les récits extérieurs négatifs qui pourraient compromettre le succès des missions de soutien à la paix de la SADC », lit-on dans le communiqué final de la réunion extraordinaire.

« Le sommet a désapprouvé le contenu de la correspondance adressée par la République du Rwanda aux Nations unies et à la Commission de l’Union africaine concernant le soutien au SAMIDRC (mission de la SADC en RDC) », ajoute le communiqué, faisant ainsi référence à une correspondance que le ministre Rwandais des affaires étrangères Vincent Biruta a envoyé au président de la commission de l’Union Africaine Moussa Faki, le 3 mars dernier, pour inciter l’Union Africaine à ne pas appuyer la mission de la SADC en RDC. Dans la lettre de Biruta à Moussa Faki, le responsable Rwandais prétendait que le déploiement des forces de la SADC en RDC, représentait « une menace pour la sécurité du Rwanda ».
Malgré cette lettre, le 04 mars, le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (CPS) publiait un communiqué dans lequel il réaffirmait « l’engagement indéfectible de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC et la solidarité de l’UA avec le peuple et le gouvernement de la RDC dans leurs aspirations légitimes à la paix, à la stabilité et au développement socio-économique… » Pour cela, le CPS avait condamné « fermement les violations des droits de l’homme commises par le M23, les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi que par d’autres forces négatives et groupes armés actifs dans l’Est de la RDC ».
Le conseil de paix et sécurité de l’UA a ainsi approuvé la décision de la SADC à déployer une force en RDC, comme réponse régionale pour soutenir la RDC afin de rétablir la paix et la sécurité en RDC. Le CPS a non seulement approuvé le déploiement de cette force, mais
demande en plus à la Commission de l’UA de « mobiliser le soutien nécessaire à la SAMIDRC, y compris auprès de la Facilité de réserve de crise du Fonds pour la Paix de l’UA ». Cette position était en fait un revers à la requête des autorités Rwandaises, qui, elles, demandaient l’exact contraire. C’est aussi une sorte de succès diplomatique de la RDC, elle dont la voix est de plus en plus entendue.

Tout de même, quoique militairement la RDC est assurée d’un soutien de la SADC, par exemple, le CPS a néanmoins indiqué qu’il ne peut y avoir de « solution militaire durable à la situation dans l’Est de la RDC » et, « à cet égard, souligne l’importance des Processus de Nairobi et de Luanda, qui visent à trouver une solution diplomatique au conflit ».

Patrick Ilunga

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