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Une année du Gouvernement Sama Lukonde : Au delà du nouveau narratif, Patrick Muyaya a mis en place un dispositif qui arrime la presse à la responsabilité et au professionnalisme

Il est difficile de rendre compte des faits qui ne sont pas totalement achevés surtout quand ceux-ci font partie prenante d’une politique mise en place et dont les grandes articulations ne sont pas encore mises en place. Il est d’autant plus difficile que nous sommes dans le domaine des sciences humaines où s’exercent les influences multiples au regard des opinions diverses. Néanmoins, on peut construire une opinion sur l’élan que prend une personnalité pour aborder les questions qui lui sont posées. Réformateur peut être le terme qui convient au ministre de la communication et médias Patrick Muyaya qui a pris le risque de déposer sur la table de la gouvernance la grave question de la réforme du fonctionnement du système national de communication et des médias en RDC. Cette volonté interroge les fondamentaux et remet en cause les lois dans lesquelles le même ministre puise sa légitimité d’action. Réformateur, il l’a affirmé dès sa prise de fonction en convoquant la notion du nouveau narratif comme finalité de l’action politique à entreprendre.

Certains esprits non habitués à la dialectique de fonctionnement pouvait croire qu’il s’agit seulement d’un nouveau slogan comme le pays, RDC, en a l’habitude. Le nouveau narratif dans l’esprit de Patrick Muyaya est la fleur qui parfume la croissance d’un arbre géant, qui lui prend ses racines dans le sous-sol même de la genèse de ce métier qu’est le fait d’être journaliste.

Voilà pourquoi il a commencé par le plus difficile à savoir : l’organisation des états généraux de la communication, en les exposant au défi d’un monde en voie de transition numérique. Moment de grande intelligence collective où les grands cerveaux que contiennent les différents secteurs ont échangé. Pendant plusieurs jours, et ce sans complaisance, ils se sont essayés à l’exhumation de toutes les saletés que drainent les dérives issues d’un mauvais fonctionnement du système. Patrick muyaya a permis d’obtenir une véritable catharsis et  a  favorisé l’émergence d’un nouveau concept qui lui émarge des solutions à savoir l’urgence d’une salubrité médiatique (terme utilisé par Félix Tshisekedi le président de la république). Ainsi  défini, le cadre de la réforme s’est éclairci et on peut comprendre aisément saisir la cohérence des actes qu’il a posés ensuite, actes qui avaient d’ailleurs commencé avant la tenue de ces mêmes états généraux.

A ce jour on peut dire qu’il a posé les jalons d’une réforme fondamentale en proposant des avants projets de loi sur l’exercice de la liberté de la presse en RD Congo, l’avant projet de l’ordonnance-loi portant statut du journaliste congolais, mémorandum demandant au parlement par le gouvernement l’examen et l’adoption de la loi sur l’accès à l’information. Ces différents textes s’ils sont adoptés et promulgués vont changer totalement l’image de la presse et par delà celle du pays tout entier. Il n’y avait pas plus pertinent que ce que le Ministre a décidé de faire. Comment s’étonner du soutien quasi unanime qu’il a de la part des capitaines de la presse et des journalistes ? Il est aussi vrai que pour entamer cette salubrité médiatique et en se conformant aux résolutions des états généraux il a demandé et obtenu la suspension de la délivrance des cartes de presse dans la perspective d’arrêter  l’hémorragie au variant des moutons noirs (comprenne qui pourra).

Sur un autre plan et ce dans une même dynamique de réforme, il a relancé les travaux de la commission de contrôle de conformité des acteurs opérant dans le secteur audiovisuel public et privé. Cette opération qui est en cours devra aboutir à la transformation du Renatelsat et ce en passant par l’élaboration du répertoire national des opérateurs audiovisuels congolais et par le retrait des licences d’exploitation aux télé-distributeurs et éditeurs des programmes non en règles avec les lois de la république.

Comment changer le narratif sans changer l’action sur terrain au niveau de l’autoregulation ? Le Ministre Muyaya, s’inspirant de la recommandation N°70 du rapport général des travaux des états généraux, a décidé d’appuyer la réforme structurelle de l’UNPC (Union nationale de la presse congolaise) en conseillant l’organisation du congrès de l’Union. Grâce à cette rencontre de haut niveau l’organe d’autoregulation va donner un autre tonus à ses structures spécialisées que sont la Commission de discipline et celle de la carte professionnelle.

N’ayant rien laissé au hasard, le ministre Patrick Muyaya s’est résolu de mener une réflexion sur la modernisation du CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication)  qui est l’organe de régulation. A ce jour le chantier qu’il convient de mener, selon le porte-parole du gouvernement, est de modifier la loi organique du CSAC pour y intégrer les NTIC (Nouvelle technologie de l’information et de la communication).

Il est aisé de saisir les politiques publiques quand elles sont menées avec transparence et diligence. Pour sa part, le porte-parole du gouvernement ne s’est pas caché derrière des formules pour éviter de voir que l’image de la République est écorchée à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur car les convoitises qui pèsent sur la RD Congo ont suscité, pour diverses raisons, un Congo Bashing qui va de la simple ignorance des faits réels à la politique de prédation érigée en mode d’entrée au pays de Lumumba. L’objectif étant de culpabiliser les dirigeants du pays en les faisant passer pour des incapables et surtout en ignorant les performances réalisées tout en accentuant sur des ratés qui sont inhérents à l’action humaine. Résultat, le congo est un pays dangereux, géré par des dirigeants corrompus avec une population pauvre. Cette tryptique peut, à elle seule, valider le pillage des ressources naturelles, le déclenchement des conflits armés et la prise en otage des populations entières par des hordes venues de tous les horizons comme si on était à l’époque de la conquête de l’Ouest. Tout cela fait partie du combat que le jeune Ministre a commencé à livrer au cours de cette année, la Première de ce gouvernement.

Le Ministre réformateur a tordu le coup à la rumeur, en mettant en place un cadre de redevabilité permanent des actions du gouvernement dénommé le briefing hebdomadaire. Cette nouvelle pratique a permis de gagner sur la circulation des fake News car les acteurs principaux donnent en temps réel les informations. En même temps des ateliers furent organisés pour doter les journalistes des outils et pratiques du fait checking et de lutte contre les fake News. Cette action de renforcement de l’action gouvernementale aura sans aucun doute un impact sur l’image du pays.

Comment rompre avec les habitudes anciennes qui ont plombé les efforts immenses consentis par les institutions, mais qui furent anéantis par une mauvaise perception de l’action publique ? Patrick Muyaya estime qu’il faut mener une réflexion profonde pour doter le pays d’une politique nationale de communication. Parmi ces nouvelles pratiques innovantes, il y a dans les prochains jours l’adoption, de toutes les structures de l’État, de la charte graphique commune

Il est aussi vrai qu’au cœur de la politique ministérielle, il y’a un indicateur de sa performance à savoir l’avenir de la Radio et de la Télévision nationale qui est le vecteur de cette mutation. S’il y a un nouveau narratif, il devra prendre corps d’abord à la RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise). C’est d’ailleurs la préoccupation ministérielle qui a commencé déjà par le concours pour un nouveau logo, et qui travaille pour que la chaîne publique soit le reflet de la nouvelle vision. On peut dire que le nouveau narratif en est pas encore devenue une culture mais le travail pour y arriver est largement entamé car Patrick Muyaya a refusé le saupoudrage pour un changement de fond en comble. L’avenir seul couronnera de succès ses efforts dont les prémisses sont optimistes.

Adam Mwena Meji

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