C’est en anglais que s’est exprimé l’ambassadeur de la République Sud-Africaine (RSA) en République Démocratique du Congo (RDC), Abel Shilubane Mxolisi, pour remercier les convives ayant répondu à son invitation afin de célébrer le 30ème anniversaire de la journée des droits de l’homme en Afrique du Sud. L’ambassadeur sud-africain a rappelé que cette journée des droits de l’homme, célébrée le 27 mars dernier à Kinshasa, commémore le massacre de 69 activistes des droits de l’homme par la police de l’apartheid à Sharpeville, une localité au sud de Johannesburg, en 1960. Ce massacre a été suivi d’un vaste mouvement de protestation contre l’ancien régime raciste.
L’ambassadeur Abel Shilubane a insisté sur le renforcement des institutions des pays africains pour avoir une justice forte. « Je pense qu’aujourd’hui il convient de dire que nous avons un travail à faire, car nous sommes tous confrontés à cette question de justice. Et c’est un défi permanent. Alors, nous devons fournir beaucoup d’efforts de manière continuelle », a-t-il souligné en soutenant qu’il faut renforcer la justice sur le continent et respecter les cours et tribunaux.
D’après lui, le renforcement de la justice doit s’opérer progressivement. Pour y parvenir, il faut donner des moyens adéquats aux institutions. Une fois celles-ci renforcées, les africains n’auront plus besoin de se rendre à la Cour Pénale Internationale (CPI) qui ne vient pas vers eux. « Si vous voulez éviter cette Cour, nous devons renforcer nos institutions judiciaires », a-t-il conseillé.
Présent à la cérémonie, le Ministre congolais des droits humains, Fabrice Puela, a insisté sur la mise en place de la justice transitionnelle en République Démocratique du Congo. « Nous sommes en pleine implémentation de la justice transitionnelle. Nous pouvons aujourd’hui confirmer que toutes les victimes congolaises adhèrent massivement à ce processus, à la mise en place du FONAREV et la commission provinciale justice, vérité et réconciliation dans la province du Kasaï, preuve suffisante que le train de la justice transitionnelle est en marche en RDC », a-t-il souligné.
Tout en remerciant l’ambassadeur sud-africain pour cette initiative dédiée à la célébration des droits de l’homme en Afrique du Sud, le Warrior du gouvernement Sama II, a saisi cette occasion pour plaider pour la reconnaissance du génocide congolais au niveau international, car la RDC est en train de vivre tous les crimes de droit international dont le génocide appelé « génococ ». Un génocide institué au Congo même pas encore reconnu par la communauté internationale. « C’est pourquoi nous plaidons pour qu’il soit reconnu, car il n’y a pas eu un génocide qu’il ait coûté autant de vies que c’est que nous connaissons sur d’autres pays », a-t-il indiqué.
Après les allocutions de ces deux autorités, cette cérémonie de portée internationale a été aussi marqué par les exposés du porte-parole du ministère sud-africain de la justice et d’un avocat sud-africain qui se sont attardé sur l’évolution des droits de l’homme dans leur pays. Présente à cet événement, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Lucy Tamlyn, n’a pas caché son sentiment pour féliciter les organisateurs puisqu’elle a appris, a-t-elle dit, de choses surtout en ce qui concerne la mise en place d’une justice transitionnelle tant en RSA qu’à la RDC.
Djodjo Mulamba