» La souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la République
démocratique du Congo (RDC) ne peuvent faire l’objet d’aucune discussion ou débat, encore moins souffrir la perspective d’un quelconque compromis », a déclaré, ce 09 mai 2023, à Kinshasa, l’Ambassadeur de l’Union européenne en RDC, M. Jean-Marc Châtaigner, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Europe 2023 à l’Institut des Musées Nationaux du Congo, lieu symbolique et écrin étincelant des richesses culturelles de la RDC post indépendance. Avant d’ajouter : » Les principes du droit international s’appliquent uniformément sous toutes les latitudes. Ils n’ont pas à être interprétés au gré d’aventureuses réécritures de l’histoire. Le principe d’intangibilité des frontières valable pour l’Ukraine l’est tout autant pour la RDC. »
» Comprenez mon émotion de prononcer, pour une dernière fois à Kinshasa, ce traditionnel
discours du 9 mai, Journée de l’Europe. Dans quelques semaines, je quitterai votre pays
avec une nostalgie que je sens déjà poindre quand je me remémore tous les moments
passés ensemble, les échanges, les discussions, les espoirs partagés d’une démocratie grandissante, mais aussi les déchirements de la guerre à l’Est », a annoncé le diplomate européen, Jean-Marc Châtaigner qui va quitter son poste en RDC pour devenir ambassadeur et chef de Délégation de l’UE au Cameroun et en Guinée équatoriale.
En effet, chaque année, selon l’orateur du jour qui n’est rien d’autre que le chef de la mission diplomatique de l’UE en RDC, la Journée de l’Europe célèbre la paix et l’unité de l’Europe. C’est la date anniversaire, a-t-il poursuivi, de la déclaration historique du 9 mai 1950, où Robert Schuman exposait l’idée d’une nouvelle forme de coopération politique en Europe, qui rendrait impensable la guerre entre les nations du continent. La déclaration de Robert Schuman est considérée comme l’acte de naissance de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne.
» Cette année, c’est à travers la création artistique que nous célébrons ce 9 mai ici, en
RDC. En fait, au moment même où je vous parle, il y a une création artistique qui se passe dans cette salle par le peintre Joao Paulo. La création artistique est un acte parlant, puissant et pérenne de liberté, une manifestation de respect et de valeurs communes. C’est autour de la culture et des arts qu’un groupe, une nation peut se reconnaître et engager le dialogue avec les autres, sans préjugé, sans hostilité », a indiqué J-M Châtaigner. Au diplomate européen de poursuivre : » Ce que nous souhaitons partager avec vous ce soir, c’est donc la célébration de valeurs communes et de relations amicales fraternelles, même entre la RDC et l’Union européenne ».
Emporté par la passion et par un attachement profond pour le pays de Lumumba, Jean-Marc Châtaigner n’a pas voulu se livrer à un long discours ce mardi, ni tenir les convives en haleine pendant de nombreuses heures pendant l’audition de sa communication. Un discours qui a comporté trois points essentiels suivants : 1) Le soutien indéfectible de l’Union européenne à la souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la RDC ; 2) la promotion partagée de nos valeurs démocratiques communes et de respect universel des droits humains, et enfin ; 3) les immenses défis de développement auxquels votre pays doit encore faire face et l’accompagnement de l’Union européenne pour son émergence durable et équitable.
Un speech qui a débuté par une évidence : la RDC est une grande nation. » (…) Nous sommes reconnaissants, nous européens, du
partenariat de confiance que vous avez bien voulu construire avec nous depuis plus de 60
ans, dans des moments certes parfois difficiles et complexes, mais sans jamais casser le fil de notre dialogue », a reconnu le diplomate Châtaignier.
S’agissant de la souveraineté, de l’indépendance politique et de l’intégrité territoriale de la RDC, celles-ci, a martelé le chef de la délégation de l’UE en RDC, ne peuvent faire l’objet d’aucune discussion ou débat, encore moins souffrir la perspective d’un quelconque compromis.
A en croire Jean-Marc Châtaigner, » les principes du droit international s’appliquent uniformément sous toutes les latitudes. Ils n’ont pas à être interprétés au gré d’aventureuses réécritures de l’histoire. Le principe d’intangibilité des frontières valable pour l’Ukraine l’est tout autant pour la RDC.
Profitant de l’occasion ainsi offerte, l’Union européenne, par le truchement de son ambassadeur, appelle tous les groupes armés qui sévissent illégalement dans l’Est de la RDC à déposer immédiatement et sans condition les armes et à se démobiliser.
» Nous appuyons dans ce sens le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) mis en œuvre par le Gouvernement congolais, ainsi que le double processus politique et militaire de Nairobi. Nous soutenons également la position des autorités congolaises de refuser, d’une part, toute intégration et tout brassage de ces groupes armés dans les Forces armées de la
RDC (FARDC) et, d’autre part, de n’accorder aucune amnistie pour les combattants, nationaux et étrangers, des groupes armés auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », a dit Châtaignier Jean-Marc.
Selon lui, » aucune paix durable ne sera en effet possible sans que justice ne soit rendue à toutes les victimes civiles des violences inouïes commises sur votre sol. L’Union européenne appelle en particulier le M23 et toutes les parties concernées à mettre en œuvre de bonne foi et respecter les dispositions de la feuille de route de Luanda,
seul chemin de sortie de crise et de prévention d’une guerre régionale qui aurait des conséquences catastrophiques, seul chemin aussi d’une résolution plus globale de la spirale de conflits qui enflamme les provinces de l’Est de la RDC ».
Dieudonné Buanali
